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Le calcul de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) permet notamment de diagnostiquer une anémie ferriprive. Zoom.
CCMH : de quoi parle-t-on exactement ?
Avant d’expliquer ce qu’est la CCMH, il faut faire un détour du côté de l’hémoglobine. L’hémoglobine est une protéine que l’on retrouve dans les globules rouges (que l’on appelle aussi » hématies » ou » érythrocytes » en langage médical) qui circulent dans le sang. Son rôle ? Il est primordial : c’est l’hémoglobine qui transporte (et libère) les molécules d’oxygène dans tout l’organisme pour permettre le fonctionnement des différents organes – le cerveau, le cœur…
Il existe plusieurs paramètres qui permettent d’estimer si les globules rouges sont en bonne santé : on peut, par exemple, estimer leur volume (on mesure alors le volume globulaire moyen ou VGM) mais aussi calculer leur concentration en hémoglobine – on s’intéresse alors à la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine, ou plus simplement » CCMH « .
À savoir. La CCMH n’est pas un paramètre qu’on peut mesurer (contrairement à la concentration de globules rouges dans le sang ou au taux de leucocytes dans les urines) : la valeur que l’on peut lire sur les résultats de la prise de sang est calculée. Le calcul est le suivant : CCMH = concentration sanguine en hémoglobine (c’est-à-dire : la quantité d’hémoglobine que l’on dose dans un certain volume de sang) / hématocrite (c’est-à-dire : la proportion de globules rouges dans le volume total du sang).
CCMH : quelles sont les valeurs normales ? Une CCMH » normale » est comprise entre 30 et 36 grammes d’hémoglobine par décilitre de sang (g/dl). Chez les enfants, la limite haute est plus élevée puisqu’elle est fixée à 38 g / dl : » les enfants ont naturellement une concentration plus élevée en hémoglobine dans leurs globules rouges » souligne Pierre Zachary, biologiste.
CCMH trop faible ou trop élevée : comment interpréter ses résultats de prise de sang ?
À savoir. Le calcul de la concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) fait partie des mesures » de routine » réalisées dans le cadre d’une numération formule sanguine (NFS) ou » hémogramme « . C’est donc un examen très courant que l’on peut faire à tout âge, sans précautions particulières. En pratique, une simple prise de sang est réalisée en laboratoire : il n’est pas nécessaire d’être à jeun pour cet examen médical.
- L’hypochromie (CCMH inférieure à 30 g / dl)
On parle d’hypochromie lorsque la CCMH est anormalement faible, inférieure à 30 g / dl. Le principal coupable : l’anémie ferriprive (que l’on appelle aussi » anémie par carence martiale « ) qui correspond à une concentration anormalement basse d’hémoglobine résultant d’une carence en fer.
Souvent bien tolérée par le corps, l’anémie ferriprive peut rester longtemps asymptomatique. En revanche, si la baisse du taux d’hémoglobine s’accentue, on peut observer des symptômes propres à l’anémie (une peau pâle, une fatigue intense, un essoufflement à l’effort, des maux de tête, des vertiges, des étourdissements, des malaises lorsqu’on se met debout…) mais aussi des symptômes qui reflètent la carence en fer (une peau et des cheveux secs, des ongles cassants…).
L’anémie ferriprive concerne principalement les femmes ayant des règles abondantes, les femmes enceintes, les personnes végétariennes, les enfants âgés de 6 mois à 4 ans, les personnes souffrant de maladies caractérisées par des pertes de sang chroniques, les personnes souffrant d’insuffisance rénale et/ou dialysées, et les personnes qui prennent régulièrement des médicaments anti-inflammatoires.
- L’hyperchromie (CCMH supérieure à 36 g / dl)
L’hyperchromie, c’est-à-dire une concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine (CCMH) anormalement élevée, est très rare : il peut être question d’une erreur de mesure ou d’une erreur de calcul.
On peut toutefois observer une hyperchromie (avec une CCMH supérieure à 36 g / dl) en cas de microsphérocytose héréditaire. Cette pathologie héréditaire (que l’on appelle aussi » maladie de Minkowski-Chauffard « ) est d’origine génétique : les spécialistes estiment qu’elle touche environ 1 personne sur 5000 dans les populations nord-européennes.
Elle se caractérise par des globules rouges anormaux (petits et sphériques) ce qui se traduit par une jaunisse (ictère), par une anémie (on parle ici d’anémie hémolytique puisqu’elle résulte d’une destruction excessive des globules rouges) et/ou par une augmentation du volume de la rate (splénomégalie).
Merci à Pierre Zachary, biologiste chez Biogroup à Strasbourg (67).
Sources :
Assurance Maladie
OrphaNet
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