Foudroyant, le cancer du poumon est souvent diagnostiqué trop tard, car ses symptômes sont difficiles à déceler.
Une équipe de chercheur.se.s de l’Université de Louisville (États-Unis) a étudié la présence de certains composés organiques volatils (COV) dans l’air expiré de personnes atteintes d’un cancer du poumon, écrit-elle dans une étude publiée dans PLOS One. Selon les scientifiques, cela permettrait de détecter la maladie à un stade précoce, grâce à un simple test de l’haleine.
Identifier des biomarqueurs du cancer du poumon
Pour les besoins de cette étude, 156 patient.e.s atteint.e.s d’un cancer du poumon non traité, 65 patient.e.s atteints de nodules pulmonaires bénins et 193 sujets témoins sains ont été recrutés. En détail, 103 patients étaient aux stades précoces (stades 0, I et II) du cancer du poumon et 53 patients aux stades avancés.
La plupart des patients atteints de cancer du poumon étaient des fumeurs actuels ou anciens. Les témoins sains comprenaient 113 fumeurs actuels ou anciens et 80 n’ayant jamais fumé. Les âges moyens des patient.e.s atteint.e.s de cancer du poumon, de celles et ceux atteint.e.s de nodules pulmonaires bénins et des sujets sains étaient respectivement de 65,1, 54,2 et 49,4 ans. Les pourcentages d’hommes de ces trois sous-groupes étaient respectivement de 51,9 %, 49,2 % et 55,7 %.
Des échantillons d’haleine expirée ont été recueillis chez la totalité des participant.e.s. Leur recherche a permis d’identifier un groupe de 7 COV (biomarqueurs) qui pourrait indiquer la présence d’un cancer du poumon. Cependant, des recherches complémentaires sont nécessaires pour approfondir cette piste.
Un « nez électronique » détecteur de cancer du poumon testé au CHU de Lille
Beaucoup plus en avance sur le sujet, une équipe composée de médecins, physiciens, chimistes, électroniciens et de spécialistes des capteurs et réseaux de capteurs belges et français travaillent actuellement sur le projet PATHACOV, afin de faire de cet outil de pré-diagnostic via l’haleine une réalité.
« Nous proposons d’identifier des marqueurs spécifiques du cancer broncho-pulmonaire dans l’haleine des patients à risque afin de dépister précocement l’apparition de ces cancers, détaille le groupe sur un site dédié. L’approche multi disciplinaire de notre projet permet d’associer les compétences en physique, chimie et électronique afin de fabriquer un dispositif simple, peu coûteux et non invasif adapté à toutes les populations et utilisable par tous les acteurs de la santé sur nos territoires. »
Les scientifiques ont mis au point un « nez électronique« , testé sur une cohorte de1 200 personnes dans le cadre d’une étude clinique baptisée CATOCOV.
« Le cancer du poumon est le cancer qui occasionne le plus de décès chaque année en France (plus de 33 000). Souvent diagnostiqué à un stade tardif, il est également l’un des cancers de plus mauvais pronostic avec un taux de survie à 5 ans de 20 %. Chez l’homme âgé de 45 à 64 ans, il représente la première cause de décès, toutes causes confondues. Il est en forte progression chez la femme. Le tabac est responsable de huit cancers du poumon sur dix », rappelle la Haute autorité de Santé.
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