Cancer de l’enfant : comment lui parler de sa maladie ?

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Le cancer est une maladie qui survient à tout âge. Lorsque c’est son enfant qui en est atteint, il est important de prendre le temps de lui expliquer la situation. Blandine Vallentin, pédiatre de l’association Sourire à la Vie, donne des conseils pour parler à son enfant de sa maladie.

Enfant et cancer, deux mots difficiles à associer. Pourtant, le cancer est une cause majeure de décès chez les enfants et les adolescents dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). D’après Enfant Sans Cancer, en France chaque année, 2500 enfants et adolescents sont diagnostiqués d’un cancer et 500 en meurent. La nature des cancers varie selon l’âge, mais au total, il existe 60 types de cancers pédiatriques différents. Les plus fréquents sont la leucémie, les cancers du cerveau, les lymphomes et les tumeurs solides. Plus de 80 % des enfants atteints d’un cancer guérissent, selon l’OMS. Cependant, la recherche de traitements est nécessaire, car certains cancers pédiatriques n’en ont pas encore.

Apprendre que son enfant est atteint de cancer peut être bouleversant pour toute une famille. En effet, dans certains foyers, l’un des deux parents fait parfois le choix d’arrêter de travailler pour soutenir et se consacrer pleinement à l’enfant malade. Si son enfant est touché par cette maladie, c’est important de communiquer avec lui de façon positive et optimiste car il a besoin de comprendre ce qui lui arrive. Blandine Vallentin, pédiatre spécialisée en oncologie, hématologie et immunologie pédiatrique, de l’association Sourire à la Vie, donne des conseils pour trouver la meilleure façon d’en parler avec son enfant.

En parler directement

L’annonce du diagnostic est un moment difficile et délicat autant pour les parents que pour l’enfant malade. Il est tout à fait normal pour les parents d’être bouleversés et de passer par toutes sortes d’émotions. Cependant, il faut en parler directement à l’enfant. « L’enfant s’en rend compte. Lors du diagnostic, il est à l’hôpital entouré d’enfants qui n’ont plus de cheveux, qui sont perfusés. Il comprend rapidement qu’il se passe quelque chose de grave. Il faut donc lui expliquer et dire la vérité pour éviter qu’il ne s’imagine des choses », explique la pédiatre de l’association. Après le diagnostic, deux options possibles s’offrent aux parents. Ils peuvent demander au médecin d’annoncer à l’enfant la maladie ou décider de le faire eux-mêmes, après avoir repris leurs esprits, bien évidemment. Dans le deuxième cas, les deux parents peuvent annoncer la nouvelle ensemble, pour se soutenir mutuellement durant cette épreuve. Néanmoins, l’annonce peut être déclarée par un seul parent uniquement. « Tout dépend de la famille et de la relation entre les parents et l’enfant », indique Blandine Vallentin.

Tenir un discours positif, rester sur les faits et utiliser un vocabulaire simple

« Les parents sont les meilleures personnes pour expliquer la situation car ils connaissent leur enfant par cœur. Ils savent donc mieux que personne comment le faire », déclare le médecin. Néanmoins quelques conseils sont à prendre en compte. Selon Blandine Vallentin, il faut adapter son discours en fonction de l’âge de l’enfant car chaque enfant interprète et comprend différemment. Mais, il est surtout nécessaire d’utiliser des mots simples, précis et adaptés. Pour un enfant dit « fragile », il est important de lui donner des informations claires, précises et concises. « On ne rentre pas les détails », précise la pédiatre. C’est tout l’inverse pour un enfant dit « curieux ». Avec lui, il faut prendre le temps de tout lui expliquer en détails.

La pédiatre conseille également de rester sur les faits : « il faut lui parler de sa maladie, de l’hospitalisation est des traitements. Le plus important est de toujours garder un discours positif pour qu’il comprenne qu’il peut guérir et qu’il sera soutenu durant cette situation ». Blandine Vallentin recommande aussi aux parents de poser des mots sur sa maladie : « il faut employer le mot cancer. Je sais que cela semble dur pour certains parents mais l’enfant a besoin de connaître ce mot. Lorsqu’il va à l’hôpital, il se rend dans des services où le mot cancer est marqué partout, il faut qu’il le connaisse ».

Toujours répondre à ses questions

Blandine Vallentin préconise aux parents de toujours répondre aux questions posées par l’enfant. Que l’on connaisse ou non la réponse, il est préférable de toujours répondre et de ne pas détourner la question. Quand on ne connaît pas la réponse, il vaut mieux dire à son enfant la vérité et lui expliquer la question sera posée au médecin. « Si on ne répond pas, l’enfant peut s’imaginer des choses et se projeter sur sa situation. Il peut se référer au cancer de sa grand-mère, de sa tante ou même d’un inconnu. Pourtant la maladie et le déroulement du cancer de l’enfant n’ont rien à voir avec celui du cancer de l’adulte. Il est donc préférable de trouver des mots que de rester silencieux et le laisser dans le flou », éclaircit la pédiatre.

Selon la pédiatre, si un enfant ne pose pas de questions, il ne faut pas s’inquiéter. Certains enfants ne veulent pas toujours tout savoir. Il vaut mieux ne pas le submerger d’informations pour éviter qu’il ait peur ou qu’il mélange tout.

Demander de l’aide

Si les parents ne parviennent pas à gérer la situation. Blandine Vallentin leur conseille de se tourner vers des supports aidant, comme les amis, les membres de sa famille ou les professionnels de santé. Les associations peuvent également les épauler. Ils peuvent y rencontrer d’autres parents et des spécialistes. Les associations permettent aussi à l’enfant atteint de cancer de créer des liens d’amitié avec d’autres enfants malades, qui peuvent le comprendre, le soutenir et à qui il peut s’identifier.

Merci à Blandine Vallentin, pédiatre spécialisée en oncologie, hématologie et immunologie pédiatrique de l’association Sourire à la Vie.

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