Cancer de la peau : une protéine aiderait les cellules cancéreuses à se propager dans tout le corps

Des chercheur.se.s de l’Université Queen Mary, du King’s College et du Francis Crick Institute (Londres, Royaume-Uni) ont identifié la protéine qui rendrait le mélanome plus agressif, en permettant aux cellules cancéreuses de modifier la forme de leur noyau. Modification qui leur permettrait de migrer et de se propager dans tout le corps. 

« La propagation métastatique représente la majorité des décès liés au cancer et il est urgent de comprendre comment le potentiel métastatique est acquis », écrivent les chercheur.ses. en préambule de leur étude, publiée le 9 janvier 2023 dans la revue scientifique Nature Cell Biology

« Les mélanomes sont des tumeurs cancéreuses qui se forment à partir des cellules responsables de la coloration de la peau et des yeux », définit le dictionnaire medical Vidal. Ils représentent  seulement 10 % des cancers de la peau mais ce sont les plus dangereux, en raison de leur progression rapide. 

Un niveau accru de protéine LAP1 associé à une migration des cellules cancéreuses

Une métastase est une « tumeur formée à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées d’une première tumeur (tumeur primitive) et qui ont migré par les vaisseaux lymphatiques ou les vaisseaux sanguins dans une autre partie du corps où elles se sont installées », précise L’Institut National du Cancer. Largement étudiée, ses mécanismes sont pourtant encore mal compris. 

L’équipe de chercheur.se.s a donc « mis au défi des cellules de mélanome agressives et moins agressives lors d’expériences en laboratoire de migrer à travers les pores d’une membrane artificielle plus petite que la taille de leur noyau, détaille un communiqué de l’Université Queen Mary. Les cellules agressives provenaient d’un site de métastase chez un patient atteint de mélanome, et les cellules moins agressives provenaient de la tumeur de mélanome d’origine du patient. »

Rigide, le noyau des cellules limite leurs déplacements. Afin de migrer, celui-ci doit donc être plus malléable. 

« L’imagerie réalisée après les expériences de migration a montré que les cellules agressives étaient capables de se déplacer plus efficacement à travers les pores que les moins agressives en formant des renflements au bord de leur noyau appelés ‘bulles’. Les analyses génétiques des cellules de mélanome ont révélé que les cellules agressives qui formaient les bulles contenaient des niveaux plus élevés de la protéine LAP1, qui se trouve dans la membrane qui entoure le noyau (appelée enveloppe nucléaire) », résume le communiqué.

« L’équipe a également observé le même schéma d’expression de LAP1 dans des échantillons de mélanome de patients, ajoutent les cherhceur.se.s. Les niveaux de LAP1 étaient plus élevés dans les échantillons de tissus prélevés sur les sites de métastases chez les patients atteints de mélanome par rapport aux niveaux trouvés dans les tumeurs primaires. »

Aussi, lorsque l’équipe a bloqué la production de la protéine LAP1 dans les cellules agressives et les a remises au défi de migrer à travers les pores lors d’expériences en laboratoire, ils ont découvert que les cellules étaient moins capables de former des bulles d’enveloppe nucléaire et moins capables de migrer dans le corps.

« Parce que LAP1 est exprimé à des niveaux aussi élevés dans les cellules métastatiques, interférer avec cette machinerie moléculaire pourrait avoir un impact important sur la propagation du cancer. Il n’existe actuellement aucun médicament qui cible directement LAP1 », conclut l’un des auteurs de l’étude, la professeure en biologie cellulaire Victoria Sanz-Moreno.

  • Les partenaires de patients cancéreux plus à risque de développer un trouble psychiatrique
  • Un vaccin contre les cancers du cerveau testé avec succès

Source: Lire L’Article Complet