Elles sont drôles, courageuses, combattives, audacieuses, tenaces… Toutes ces héroïnes que l’on regardait, adolescentes ou jeune adultes, nous ont inspirées et aidées à voir au-delà des stéréotypes de genre.
Dana Scully, la scientifique, Veronica Mars et Jessica Fletcher les enquêtrices, Max Guevara la guerrière… font parties de notre sélection. Toutes balayent d’un revers l’idée patriarcale selon laquelle la féminité ne rime pas avec force et puissance.
Samantha Jones, de "Sex and the City"
Samantha Jones est l’héroïne libérée et drôle par excellence. Dans la célèbre série Sex and the City, diffusée entre 1998 et 2004 sur la chaîne de télévision américaine HBO, la femme est aussi audacieuse qu’indépendante. La quinquagénaire a d’ailleurs sa propre agence de relations publiques à Manhattan.
Si elle est un personnage culte, c’est parce que durant six saisons son interprète Kim Cattrall incarne un rôle complètement décomplexé. Très portée sur le sexe, cette dernière assume totalement ses désirs et ses coups d’un soir. Encore mieux : elle les revendiquent.
Séductrice, libertine, bisexuelle, anti-mariage et extravertie, Samantha est une figure sulfureuse et presque marginale à l’époque de la diffusion de la série. La meilleure amie de Carrie Bradshaw (Sarah Jessica Parker), Miranda Hobbes (Cynthia Nixon) et Charlotte York (Kristin Davis) crie haut et fort son amour pour elle-même, tout en étant fidèle et présente pour sa bande.
Si Madame James se montre la plupart du temps forte et confiante, lors de la fin de la sixième saison elle se dévoile plus vulnérable. Atteinte d’un cancer du sein, la femme d’affaires fait un discours très marquant – durant un dîner de bienfaisance – et ôte sa perruque qui dissimule sa perte de cheveux. Après sa prise de parole émouvante et puissante, des femmes l’ont suivie, assumant elles aussi leur maladie et alopécie. Un beau et rare moment de sororité.
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Ally McBeal, de la série éponyme
Ally McBeal est l’une des séries les plus marquantes (loufoques aussi) des années 90. Et son héroïne interprétée par Calista Flockhart y est pour beaucoup. Diffusées en 1997, les aventures d’une jeune avocate de Boston, décalée, charmante et encore amoureuse de son ex et collègue Billy, ont passionné le monde entier.
La star du show est un personnage féminin inspirant pour plusieurs raisons. D’abord, elle est ambitieuse et entière. Lorsqu’elle défend un client, la diplômée d’Harvard semble presque jouer sa vie. Maladroite et amoureuse de l’amour, la jeune femme retombe toujours sur ses pattes. Et se laisse souvent aller à des pensées fantaisistes voire ridicules.
Fantasque, Ally McBeal mène l’intrigue de la série à elle toute seule, et aborde des sujets toujours actuels comme le consentement, la santé mentale ou le polyamour.
À noter qu’en 1998, la série avait quand même été pointée du doigt par le Time Magazine, car accusée de sexisme. En couverture et sur un fond de couleur noir, trois féministes emblématiques étaient alignées, dont Gloria Steinem. À droite d’elles, se trouvait le visage de l’héroïne, accompagné de l’inscription suivante : « Le féminisme est-il mort ? ».
Veronica Mars, de la série éponyme
Veronica Mars est, au premier regard, une héroïne que l’on peut qualifier de classique et stéréotypée. Blonde, blanche, mince et jolie, elle est en réalité bien plus que ça. Maline, sarcastique et tenace, la jeune fille se transforme en vraie détective pour retrouver le meurtrier de sa meilleure amie, Lilly Kane.
Si elle est autant déterminée, c’est d’abord par solidarité envers son père qui a accusé à tort celui de la disparue, et qui est destitué de son titre de shérif du comté de Balboa. Mais aussi pour la mémoire de sa proche, morte dans de mystérieuses circonstances. L’héroïne est passionnante, tant elle est courageuse et investie dans tout ce qu’elle fait.
On suit d’ailleurs ses angoisses après avoir été droguée et violée au cours d’une soirée. Si à l’époque le sujet des violences sexuelles n’est pas autant abordé qu’aujourd’hui dans les médias, la série a su aborder le thème d’une façon plutôt proche de la réalité des victimes. Veronica Mars est seule face à ses souvenirs flous et peu écoutée par son entourage.
Bref, intelligente, badass et perspicace, la femme jouée par Kristen Bell décèle les réponses que personne ne réussit à trouver.
Phoebe Halliwell, de "Charmed"
Phoebe Halliwell, interprétée par Alyssa Milano, est la sœur cadette de Prue (Shannen Doherty) et de Piper Halliwell (Holly Marie Combs). Si toutes les trois sont sorcières, elles ne disposent pas des mêmes pouvoirs.
Phoebe, considérée comme la plus faible de sa fratrie, saura, contre toute attente, se montrer très puissante au fil des saisons. Arts martiaux, pouvoir de prémonition, lévitation, empathie, création de potions… font parties de sa panoplie mystique. Si elle est une héroïne inoubliable, c’est parce qu’elle est déterminée, spontanée et courageuse.
Au début de la série, la jeune sorcière n’a qu’un pouvoir qui lui permet de voir dans le passé et dans le futur. Lors des premiers épisodes, la jeune femme a des visions en noir et blanc et se montre déçue par ses capacités qu’elle considère passives. À force de travail, la magicienne verra finalement en couleur et apprendra à se défendre. Un bel exemple de tenacité.
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Dana Scully, de "X-Files"
Agente du FBI et spécialiste des affaires paranormales, Dana Scully, en duo avec Fox Mulder, se révèle redoutable et courageuse. Son interprète Gillian Anderson est d’ailleurs celle qui apparaît le plus dans la série achevée en 2018 sur les écrans américains.
Iconique, elle est l’une des premières femmes scientifiques représentées dans une série. Intelligente et coriace, elle a une connaissance sans fin sur les sciences exactes. Elle s’oppose donc aux clichés qui sous-entendent que maîtriser les chiffres est une compétence masculine.
Véritable force de la nature, elle échappe à plusieurs reprises à la mort, devient mère alors qu’elle est stérile et guérie miraculeusement d’un cancer. Son nom est d’ailleurs devenu une expression pour décrire l’impact d’une représentation féminine sur le petit écran : l’effet Scully. Ce phénomène démontre que le rôle de Gillian Anderson a réellement poussé des femmes à se tourner vers des carrières scientifiques.
À l’époque, il était rare de voir un personnage féminin autoritaire et tenant tête à ses homologues hommes, et il était encore plus rare de voir une femme scientifique. Pourtant, selon le Geena Davis Institute on Gender in Media – une organisation à but non lucratif qui étudie la représentation des sexes dans les médias – un sondage a démontré que 91 % des femmes qui connaissent le personnage de Scully estiment qu’elle est un modèle pour « les filles et les femmes ».
Et 63 % des femmes qui travaillent dans le domaine de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques. affirment que Dana Scully leur a servi de modèle. Autre chiffre qui prouve bien l’importance des représentations dans les films et les séries : les femmes familières avec le personnage de Dana Scully sont 63 % à avoir plus de confiance dans leur « capacité à exceller dans une profession dominée par les hommes ».
Comme le rapportait le média dédié à la technologie Fast Compagny en 2018, Dana Scully a permis à d’autres héroïnes de ce genre d’exister comme Dr Temperance Brennan (Bones), Dr Rainbow Johnson (Black-ish), Dr Amy Farrah Fowler (The Big Bang Theory) ou encore Darlene Alderson (Mr. Robot).
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Bette Porter, de "The L Word"
Bette Porter est l’une des héroïnes de The L Word les plus emblématiques. Dans cette série LGBTQIA+ dédiée essentiellement aux romances lesbiennes, l’actrice Jennifer Beals joue le rôle d’une femme ambitieuse et accomplie dans son travail.
Durant les saisons 1 à 6, elle est directrice d’un musée d’art moderne du centre de Los Angeles, puis doyenne du département d’art d’une université et enfin associée d’une galerie d’art. Élégante et passionnée, Bette a tout de la figure de femme d’affaires fantasmée.
Véritable modèle et proche fidèle pour ses amies Shane, Alice et Jenny, elle forme aussi un couple emblématique avec Tina Kennard, sa conjointe depuis sept ans. Ensemble, elles auront une petite fille appelée Angelica, née grâce à une insémination artificielle.
Si la série culte s’est achevée en 2009, un préquel appelé The L Word : Generation Q a été diffusé en 2019. Jennifer Beals y reprend son rôle. Malheureusement pour les fans, fin 2022 l’artiste a annoncé au média UPI quitter la série et laisser la place pour que « d’autres histoires » puissent émerger.
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Jessica Fletcher, de "Arabesque"
Jessica Fletcher est une héroïne qui a du cran, de l’intuition et un sens de l’observation très développé. En somme, la dame au chapeau est une détective hors paire. Dans la série policière diffusée entre le 30 septembre 1984 et le 19 mai 1996 sur le réseau de télévision américain CBS, Angela Lansbury joue une ex-professeure d’anglais devenue autrice de romans policiers.
Si ses personnages fictifs résolvent des enquêtes, elle passe elle aussi son temps à investiguer sur des affaires criminelles, dans la petite ville de Cabot Cove dans le Maine. Sans enfant, elle voyage à travers le monde malgré qu’elle soit fichée au FBI, à la CIA et au KGB. Son erreur ? Avoir résolu de nombreuses affaires sans en être habilitée.
Sa génialissime interprète Angela Lansbury est morte le le 11 octobre 2022. Elle allait avoir 97 ans.
Brooke Davis, de "Les Frères Scott"
Jouée par Sophia Bush, Brooke Davis est l’un des personnages les plus marquants de la série adolescente Les Frères Scott. Dès de le début du programme créé en 2003, la lycéenne est présentée comme une « fille facile » populaire, superficielle et égocentrique. Mais comme beaucoup d’héroïnes affublés de ces traits (on peut citer Blair dans Gossip Girl ou Naomi dans 90210 Beverly Hills : Nouvelle Génération), ce n’est qu’une façade.
Au fil des épisodes et des saisons, Brooke se révèle courageuse, drôle, et généreuse. Hypersexualisée, elle est « la fille que tous les garçons du lycée veulent » et enchaîne les conquêtes avant de tomber plusieurs fois amoureuse.
Libre et indépendante, une fois adulte la jeune femme devient styliste et lance sa propre marque. Dans la saison 7, Brooke Davis apprend qu’elle est stérile et évoque à plusieurs reprises sa souffrance de ne pas pouvoir être mère. Puis, dans la saison 8, elle tombe miraculeusement enceinte de jumeaux… Et dévoile un autre aspect de sa personnalité. D’une jeune fille prétentieuse au tempérament de feu, elle deviendra une femme déterminée et responsable.
Summer Roberts, de "Newport Beach"
À l’instar de Brooke, Summer est la belle et populaire fille de son lycée situé à Newport Beach, en Californie. Son père, un riche chirurgien esthétique, ne s’occupe jamais d’elle, ce qui provoque chez la jeune fille un sentiment de grande solitude.
Joué par Rachel Bilson, son personnage superficiel évolue et se découvre un militantisme pour l’écologie et la défense des droits des animaux.
Summer Roberts est aussi une amie loyale de Marissa Cooper, et l’accompagnera dans des moments périlleux et destructeurs de sa vie.
Jennifer Lindley, de "Dawson’s Creek"
Jennifer Lindley, surnommée Jen par ses amis, est le personnage centrale de Dawson’s Creek. Charmante mais aussi rebelle, quand la jeune fille débarque à Capeside, chez sa grand-mère maternelle, elle chamboule la petite ville tranquille.
Originaire de New-York, sa vie d’avant était faite de drogue, d’alcool et de sexe. Tout au long de la série, l’actrice Michelle Williams fait évoluer Jen qui consolide de vraies amitiés avec Dawson Leery (James Van Der Beek), Joey Potter (Katie Holmes) et Pacey Witter (Joshua Jackson). Dans ce groupe, la lycéenne amène des discussions qu’ils n’avaient encore jamais abordées comme la sexualité ou l’amour.
Brenda Walsh, de "Beverly Hills : 90210"
Brenda Walsh, jouée par l’actrice Shannen Doherty, figure parmi les héroïnes vintage les plus appréciées par la jeunesse américaine. La soeur jumelle de Brandon est un véritable pilier dans la série Beverly Hills : 90210, si bien que lorsque l’actrice quitte la fiction la série perd en moyenne 7 millions de téléspectateurs entre la saison 4 et 5.
Caractérielle, capricieuse et folle amoureuse de Dylan, en elle, de nombreuses jeunes filles portées par les émois adolescents se reconnaissent beaucoup. Surtout lorsque le couple se sépare… Après leur rupture, ce dernier se rapproche de Kelly, meilleure amie de Brenda, et finissent par se mettre ensemble. Une trahison qu’il faudra surmonter pour l’héroïne.
L’actrice qui l’interprète, Shannen Doherty, a elle aussi marqué les esprits. Atteinte d’un cancer du sein, elle se bat contre la maladie depuis 2015, après une rechute en 2020. Véritable source d’inspiration, elle partage régulièrement son état de santé sur son profil Instagram.
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Gabrielle Solis, de "Desperate Housewives"
Gabrielle Solis est LE personnage pétillant de Desperate Housewives. Ancienne mannequin, croqueuse d’hommes et de diamants assumée, drôle, matérialiste et audacieuse, Gabi est aussi très attachante. Elle n’a peur de rien et à plusieurs reprises, elle prouve qu’avec un peu de culot, elle peut obtenir tout ce que l’on veut.
Fidèle amie (agaçante aussi) de Susan, Lynette et Bree, la femme sait aussi se montrer généreuse et attentive aux problèmes de Wisteria Lane. Si le personnage de Gabrielle Solis est en apparence vaniteux, la jeune femme cache de nombreux traumatismes. Enfant, elle a été victime de son beau-père incestueux.
Autre drame évoqué : la fausse couche que le personnage d’Eva Longoria subi alors qu’elle est enceinte de Carlos, son mari. Elle fera par la suite des tentatives d’adoptions et de GPA (gestation pour autrui) et deviendra mère de deux filles, Juanita et Célia.
Cependant, obsédée par son apparence physique, l’ex-top aura des comportements malsains et grossophobes envers sa première fille qu’elle considère grosse. Avec un sexisme bien intériorisé et l’idée que beauté rime avec minceur, la star afflige à son enfant des mots et régimes violents.
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Rory Gilmore, de "Gilmore Girls"
Lorelai Leigh alias « Rory » Gilmore entretient une relation fusionnelle avec sa mère Lorelai Gilmore qui l’a élevée toute seule. Au lycée, l’adolescente a un comportement sérieux, réfléchi et responsable. Elle est si posée que les fans de Gilmore Girls se demandent parfois si les rôles de mères-filles n’ont pas été inversés.
Au fil de ses aventures et histoires d’amour, Rory évolue et devient une fêtarde voleuse de yatch. Elle abandonne même la prestigieuse école Yale au grand désarroi de sa mère. Et c’est en cela qu’elle est inspirante : Rory fait toujours ce qui lui semble le mieux pour elle, quitte à faire l’opposé de ce que ses proches attendent d’elle.
La clé de cette série est bien sur la relation mère-fille. Les deux femmes agissent comme des meilleures amies et sont ensemble d’une sororité sans limite.
Max Guevara, de "Dark Angel"
Dark Angel est une série de science-fiction américaine. Créée par James Cameron et diffusée en 2000, elle suit les péripéties de Max Guevara. Histoire dystopique aux accents du réel, le récit nous emmène dans un univers fantasmagorique où « une arme humaine » transgénique a l’apparence d’une femme très badass.
Le personnage de Jessica Alba a d’ailleurs des ADN de chat, de requin et présente même un code barre dans le cou. Si Max a une apparence qui correspond aux normes de beauté de la société (grande, mince, nez fin, bouche pulpeuse…), elle a aussi de nombreuses caractéristiques dites masculines.
Entrainée au combat, la jeune femme est une redoutable guerrière. Rebelle, indépendante, sensible, et sarcastique… est la liste non exhaustive d’adjectifs qui la caractérisent. L’héroïne est connue pour sa force mais aussi pour sa vie difficile. Envoyée dans une famille adoptive, elle a dû fuir un père d’acceuil alcoolique et violent.
Dans un article publié en décembre 2019, Slate s’interroge : « Est-ce une personne non-binaire ? ». « Le corps de Max est celui d’une femme. (…) Son prénom est masculin et son caractère bien trempé laisse apparaitre une ambivalence entre les deux genres que l’on pourrait lui assigner », argumente la journaliste. À ce jour, les créateurs du show n’ont jamais confirmé de telles suppositions.
Anita Scheppers, de "Hartley, cœurs à vif"
La série australienne Hartley, cœurs à vif, diffusée de 1994 à 1996, a véritablement bercé toute une génération. En particulier grâce aux aventures et béguins de l’adolescente interprétée par Lara Cox.
Avec elle, l’équilibre n’existe pas. C’est tout ou rien, un saut quotidien dans différents extrêmes. Curieuse et passionnée, la jeune fille captive l’audimat. Anita se dévoile aussi sincère et sensible, dans cette série vintage et culte des années 90 qui aborde des sujets difficiles comme la drogue, le racisme et la sexualité.
Depuis septembre 2022, elle a eu le droit à son reboot. La première saison diffusée sur Netflix reprend le crédo des dramas adolescents en pleine crise existentielle.
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