Mercredi 30 novembre 2022, le troisième et dernier match de poule de l’équipe de France face à la Tunisie dans le cadre du Mondial de football au Qatar a réuni « près de 9 millions de téléspectateurs » « dans la foulée du match équivalent de la précédente Coupe du monde », relaye Le Parisien.
Malgré les multiples appels au boycott d’une compétition controversée – pour rappel, le pays qui l’accueille fait fi de la préservation de l’environnement, des droits des travailleurs immigrés et de la communauté LGBTQIA+ – l’Hexagone ne semble pas bouder l’évènement footballistique.
Si d’autres nations montrent plus sévèrement leur désaccord envers le pays organisateur (notamment l’Allemagne), les baisses d’audiences seraient imputables à plusieurs facteurs selon les spécialistes (dont les horaires de matchs décalés, ou encore la période de Noël moins propice à « l’ambiance Coupe du monde »), comme le résume TF1 Info.
Mais boycott de la Coupe du monde ou non, la science s’est penchée sur les bienfaits psychique du sport, du côté des supporters. Selon David Sikorjak et Ben Valenta, auteurs de Fans have more friends, le sentiment d’appartenance attaché à une équipe pourrait bénéficier à notre santé mentale.
Les supporters les plus engagés moins touchés par la solitude
« Le sport ancre et galvanise les relations, il facilite les interactions sociales », commence David Sikorjak, interrogé par Healthline.
Mais si ce constat n’est pas nouveau (il se vérifie dans les comportements types « soirées match, fanzones et célébrations en grandes pompes »), les deux américains ont cherché à savoir si ce sentiment d’appartenance pouvait bénéficier à notre psyché.
« Pour examiner cette idée, nous avons développé une hypothèse vérifiable : si être un fan de sport concerne la communauté, alors les fans plus engagés auront plus d’amis que les non-fans/les fans moins engagés. Et grâce à de multiples enquêtes auprès de dizaines de milliers d’Américains, nous l’avons prouvé », assure le co-auteur.
Des fans de sport « plus heureux », avec des « liens familiaux forts » et « une satisfaction professionnelle »
Pour comprendre l’effet, il est important de différencier le fan, de la « fandom ». « Le fan aime quelque chose et y réagir émotionnellement, mais dans une fandom, il partage cette affinité avec un groupe de personnes », nuance le Pr Paul Booth, spécialiste des médias, auprès d’Healthline.
Afin de mettre en relation le fait de supporter une équipe et la solitude, les auteurs ont sondé plusieurs échantillons d’Américains, usant de l’UCLA Loneliness Scale, « une échelle de 20 éléments conçue pour mesurer les sentiments subjectifs de solitude ainsi que les sentiments d’isolement social », reprend le média spécialiste.
Les conclusions du livre suggèrent que « plus le fan de sport est engagé, plus ses liens familiaux sont forts, plus les fans se disent plus satisfaits de leur carrière et de leurs relations et ils sont plus susceptibles de déclarer des sentiments de bonheur et de gratitude ».
« Ce qui compte le plus, ce n’est pas ce qui se passe sur le terrain, mais ce qui se passe dans les tribunes ou dans le salon parmi les gens avec qui vous êtes. Vous voulez faire partie de quelque chose et vous voulez être connecté à ces personnes autour de vous », résume Ben Valenta auprès de CBS News.
Des bienfaits non-exclusifs au sport
Mais Pr Booth rappelle que ce sentiment d’appartenance (et tous les bienfaits qui en découlent) peuvent se retrouver dans d’autres fandoms (cosplay, bandes dessinées, films, jeux vidéo, musique…).
« Faire partie de n’importe quel groupe aide les gens à se sentir connectés, ce qui est un élément majeur de notre santé mentale. Ici, c’est faire partie de quelque chose de plus grand que vous-même. À certains égards, il s’agit aussi de se sentir important », commente-t-il.
Cependant, les auteurs de Fans have more friends suggèrent que le sport est « particulièrement bien placé pour générer des liens ». Ce que confirme le spécialiste des médias.
« Le sport est axé sur la communauté, de sorte que les gens ont tendance à être fans des équipes sportives où ils vivent. De plus, les fans de sport ont tendance à être des anti-fans d’autres équipes, ce qui peut fédérer encore plus », termine-t-il.
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