Bernard Pivot « regrette » de « ne pas avoir eu les mots » sur Matzneff

L’ex-animateur de télévision Bernard Pivot, accusé de complaisance avec l’écrivain
Gabriel Matzneff, qui affichait ouvertement son attirance pour les
adolescents, a fait état lundi de ses « regrets » estimant n’avoir pas eu à l’époque « les mots qu’il fallait ».

« Animateur d’émissions littéraires à la télévision, il m’aurait fallu beaucoup de lucidité et une grande force de caractère pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et des radios », explique Bernard Pivot dans un texte adressé au JDD, où il tient une chronique.

« Ces qualités, je ne les ai pas eues »

« Ces qualités, je ne les ai pas eues. Je le regrette évidemment, ayant de surcroît le sentiment de n’avoir pas eu les mots qu’il fallait », ajoute l’ancien animateur d’« Apostrophes ».

Le goût autoproclamé de Gabriel Matzneff, aujourd’hui âgé de 83 ans, pour les jeunes filles et les jeunes garçons n’a jamais fait ciller le monde de l’édition. Mais la sortie prévue le 2 janvier de « Consentement », où l’éditrice Vanessa Springora décrit comment elle a été séduite par Gabriel Matzneff, presque quinquagénaire, alors qu’elle avait 14 ans, est en train de changer la donne.

« Le monde de la littérature se jugeait alors au-dessus des lois et de la morale »

Depuis quelques jours, une vidéo de Bernard Pivot interrogeant sur un ton badin l’écrivain sur son attirance sexuelle pour les « moins de 16 ans » fait scandale sur les réseaux sociaux, près de trente ans après sa diffusion.

« Après Mai 68 dont le slogan majeur était « il est interdit d’interdire », des livres comme ceux de Gabriel Matzneff ont été publiés sans que la justice n’intervienne, sans même que les associations de défense de l’enfance et de la famille ne protestent », explique Bernard Pivot.

« On a même vu les plus grands écrivains de l’époque pétitionner pour la libération de trois hommes emprisonnés pour avoir eu des relations sexuelles avec de jeunes adolescents. Le monde des livres et la littérature se jugeaient alors au dessus des lois et de la morale », ajoute-t-il.

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