Après la police et la justice, le gouvernement se saisit à son tour du dossier concernant la mort du bébé de 11 mois, empoisonné au Destop dans la crèche People and Baby, à Lyon. Le ministre des solidarités a demandé à l’inspection générale des affaires sociales de mener une mission pour comprendre comment un tel drame a pu se produire.
- Crèche People and Baby
- Saisie de l'IGAS
- Mesures pour la petite enfance
Crèche People and Baby : un bébé de 11 mois empoisonné au Destop
Ce lundi 11 juillet 2022, le nouveau ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe a annoncé la saisie de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) pour enquêter sur les circonstances qui ont mené une auxiliaire puéricultrice à empoisonner un bébé âgé de 11 mois, le 22 juin 2022, dans une crèche du groupe People and Baby à Lyon. En effet, l'employée de la crèche excédée par les pleurs du bébé, a reconnu l'avoir aspergé de soude caustique -un produit toxique utilisé pour déboucher les canalisations-, puis de lui en avoir fait boire. Le bébé est alors décédé sans avoir pu être réanimé et la puéricultrice a été mise en examen pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans." avant d'être placée en garde à vue. Pour son avocat, l'état psychologique fragile ainsi que d'éventuelles erreurs d'appréciations quant à ses compétences sont à l'origine du drame, plutôt qu'une intention de donner la mort. Compte tenu de sa fragilité et "d'un contexte personnel particulier", elle n'aurait jamais du être seule avec bébé, avance-t-il. Le 2 juillet dernier, la préfecture du Rhône a pour sa part acté la fermeture administrative de l'établissement.
Le gouvernement saisit l'IGAS
Alors que la police et la justice se sont saisies du dossier, le ministre des Solidarités veut pour sa part empêcher qu'un tel drame ne se reproduise. Et cela passe par la mission confiée à l'Igas, chargé d'apporter "rapidement des éclaircissements quant aux facteurs qui, dans cette crèche, dans ce réseau, ou dans le cadre général des modes d'accueil, auraient pu concourir à l'installation de situations de danger ou de maltraitance" développe-t-on au ministère, qui en attend également des "solutions pour y remédier" afin de permettre au ministre de prendre d'éventuelles nouvelles mesures règlementaires "susceptibles d'être mises en œuvre dès l'automne".
Quelles mesures pour le secteur de la petite enfance ?
A l'occasion de cette annonce, le ministre, qui rencontrait dans le même temps les membres du Comité Filière petite enfance, a envisagé quelques pistes pour relancer le secteur de la petite enfance, tout en garantissant aux parents la qualité d'accueil et le professionnalisme du personnel en charge des tout-petits, qu'ils soient en garde collective ou individuelle. C'est que la gravité et l'atrocité des faits a révélé la vulnérabilité du secteur. La pénurie de professionnels surtout, qui contraint le ministre à débloquer deux millions d'euros, pour financer une campagne de valorisation et d'attractivité des métiers de la petite enfance. Autres suggestions pour empêcher toute autre situation de maltraitance : l'obligation de créer un conseil des parents dans toute crèche, la création d'un système de signalement et de suivi national des incidents, ou encore des contrôles et des évaluations des établissements et des personnels non seulement renforcés, mais prenant également en compte la satisfaction des parents.
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