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Trônant entre lacs et forêts, les châteaux de Louis II incarnent la folie des grandeurs du plus fantasque des rois de Bavière. Escapade alpine en profitant du Gemütlichkeit, cet état d’esprit chaleureux caractéristique de l’art de vivre outre-Rhin.
Souverain solitaire, autoproclamé « roi lunaire », grand admirateur de Louis XIV et mécène de Wagner, Louis II est resté dans l’Histoire comme le bâtisseur de châteaux extraordinaires. Ouvert aux visiteurs dès sa mort, en 1886, pour rembourser les dettes abyssales de son royaume crépusculaire, celui de Neuschwanstein est devenu le monument le plus populaire d’Allemagne. Partons en balade sur les routes bucoliques de cette Bavière si auréolée de fantaisie et ses étapes incontournables.
Il était une fois… Neuschwanstein
Perché sur un éperon rocheux, premier construit mais jamais achevé, c’est le plus fantasmagorique des trois châteaux édifiés par Louis II. Cette forteresse néogothique échevelée a d’ailleurs servi de modèle à Walt Disney pour ses dessins animés, ses parcs d’attractions et son logo, participant grandement à son succès planétaire. Le jeune Louis en a supervisé les plans et observait l’évolution des travaux depuis sa chambre du château familial de Hohenschwangau, à portée de longue-vue. Son idée : ancrer dans la pierre les légendes médiévales des opéras de Richard Wagner, dont il était un fan absolu. La salle des Chanteurs est ornée de fresques tirées de Tannhäuser, la chambre à coucher du maître des lieux est un hommage à Tristan et Isolde, l’époustouflante salle du Trône s’inspire de celle du Graal de Parsifal… Et le château tout entier se veut un miroir de l’œuvre du compositeur.
La réalité du terrain
Non loin de la frontière autrichienne, à 1 000 mètres d’altitude, Neuschwanstein veille sur un décor de carte postale. À demi aménagé, le château s’explore au pas de charge suivant une mécanique bien réglée, car c’est une star, et il faut gérer les flux ! La visite guidée, obligatoire (trente minutes), se réserve de préférence en ligne. Sur place, les tickets sont vendus au pied du château de Hohenschwangau, avec d’inévitables files d’attente. La grimpette jusqu’au nid d’aigle (trente à quarante minutes) est sportive. Alternatives : vingt minutes de calèche ou quinze de navette jusqu’au pont suspendu de Marienbrücke (« LA » vue !), puis 500 mètres de marche facile jusqu’au parvis. Là-haut, l’ambiance est plus Disney que romantique. À prendre avec humour : c’est la visite « tourisme de masse » du voyage mais l’effet est garanti. Attention : l’entrée se fait à heure fixe, ne sous-estimez donc pas le temps d’approche ! À noter, les excursions organisées à la journée depuis Munich se contentent d’une visite extérieure.
Linderhof, royale retraite
Dans la nature riante des Alpes d’Ammergau, Linderhof a été conçu sur le modèle du Petit Trianon de Versailles. Le plus petit des châteaux de Louis II – et le seul achevé – est aussi le plus somptueux. Le souverain y vécut de longues années dans un décor rococo jusqu’au haut-le-cœur… Jardins étagés inspirés de la Renaissance italienne, parc à l’anglaise avec pavillon mauresque et grotte wagnérienne (fermée pour travaux jusqu’en 2024) : la « retraite » de Louis était solitaire mais flamboyante. Et high-tech avant l’heure : la table à manger était équipée d’un dispositif baptisé Tischlein-deck-dich (Petite table, couvre-toi), une plateforme qui permettait au roi de prendre ses repas sans croiser ses serviteurs ! Luchino Visconti tourna ici des scènes de Ludwig, le crépuscule des dieux.
S’attarder ? Une bonne idée ! La visite, obligatoirement guidée, est plus tranquille qu’ailleurs mais toujours menée tambour battant. Pour une expérience douillette « 100 % bavaroise », passez la nuit dans une auberge des environs (en réservant à l’avance car la région est courue, adresses sur le site du château).
Herrenchiemsee, sur un air de Versailles
Au sud-est de Munich, l’immense lac Chiemsee (prononcez « kimzé ») est la « mer de la Bavière ». Sur une de ses îles, Louis II a voulu son propre château de Versailles, en hommage à Louis XIV. Il a plus dépensé ici plus que pour ses deux autres « folies » réunies ; l’argent a fini par manquer et beaucoup de pièces sont restées vides. Mais celles qui ne le sont pas ont de quoi époustoufler : grand escalier monumental tout en dorures, galerie des Glaces plus longue que celle de Versailles… Sans oublier la chambre copiée sur celle de Louis XIV et l’extravagante « petite » chambre bleue, où Louis II ne dormit que quelques jours. À voir aussi : le musée Louis II, pour découvrir la maquette de son projet d’opéra avec Wagner.
Munich, une bonne vivante pleine d’esprit
Non loin de la Suisse et de l’Autriche, c’est la plus méridionale des villes allemandes. Des espaces verts et un centre en grande partie piétonnier donnent un air aimable de « gros » village à cette dynamique métropole. Munich est un camp de base privilégié pour explorer la Bavière du Sud. En prime : de fabuleux musées, dont la plus grande collection d’art moderne du pays (Pinacothèque d’Art moderne) et Lenbachhaus, qui expose des toiles majeures du groupe expressionniste d’avant-garde le Cavalier bleu (Der Blaue Reiter). Voilà qui nous change des dorures ! Capitale mondiale de la bière, Munich est évidemment réputée pour ses Biergarten, ces grandes brasseries en plein air à l’ambiance chaleureuse. Impossible de la quitter sans avoir dégusté une Weisswurst (saucisse de veau) ,au coude à coude avec un Bavarois en culotte de peau !
Carnet de route
Y aller : Par avion ou en train. À l’aéroport de Munich, vous serez accueillie par une statue dorée de Louis II, un avion à la main ! À partir de 100 € l’A/R.
Le bon tempo : 5 jours/4 nuits, dont 3 à Munich et 1 dans les Alpes bavaroises.
Sur place : Puisque le Pfauenwagen, la machine volante qui devait relier le château de Hohenschwangau à celui de Linderhof en passant au-dessus de l’Alpsee, n’a jamais été construit et que le somptueux traîneau doré de Louis II a été remisé au Marstallmuseum (musée des Carrosses) du château de Nymphenburg, nous recommandons une location de voiture. Les routes sont bonnes et les paysages splendides, semés de villages d’opérette.
À écouter dans la voiture : Tous les opéras de Wagner bien sûr, très fort !
Notre suggestion d’itinéraire
Jour 1 Arrivée et première nuit à Munich.
Jour 2 Récupération de votre voiture et départ pour Newschwanstein. L’après-midi, route vers Linderhof et nuit dans la région.
Jour 3 Visite de Linderhof et retour à Munich en début d’après-midi.
Jour 4 Aller-retour jusqu’au lac Chiemsee, remise de la voiture.
Jour 5 Suite des visites à Munich et retour.
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