C’est une première mondiale : le 18 novembre 2022, à l’Hôpital privé Jacques Cartier de Massy (Essonne), un homme – dont on ignore l’âge – a reçu une injection de cellules souches directement dans le cœur, dans le but de restaurer sa fonction cardiaque après un grave infarctus du myocarde.
Dans le cadre d’un essai clinique, des cellules saines ont été prélevées dans son propre sang, puis démultipliées avant d’être réinjectées dans son muscle cardiaque. L’opération a été menée avec « succès », s’est félicitée Cellprothera, la biotech alsacienne à l’origine de cette innovation.
Cette technique devrait être reproduite sur plusieurs patient.e.s avant de mettre fin aux essais cliniques. « Si les résultats de l’essai sont satisfaisants, des patients pourraient être couramment traités via notre solution dès 2024 », a déclaré Matthieu de Kalbermatten, président de Cellprothera, dans un communiqué.
Une thérapie post-infarctus prometteuse
« Il a été démontré que, dans la semaine suivant un infarctus du myocarde aigu (IMA), les cellules CD34+ endogènes sont mobilisées en quantités augmentées de la moelle osseuse vers le sang périphérique, explique la biotech sur son site.
L’idée est de prélever ces cellules souches via le sang du ou de la patiente, puis de les démultiplier afin « d’obtenir la dose suffisante pour traiter le patient », explique la biotech. Injectées dans le cœur, ces dernières vont être activées par les protéines induites par la cicatrisation, profitant à la régénération du muscle cardiaque. Avec cette technique, « chaque patient devient son propre médicament« , résume Cellprothera.
Se substituant à la greffe de cœur ou aux traitements, cette injection seule permettrait au cœur de retrouver sa fonctionnalité « en quelques mois » après l’accident cardiaque. D’autres opérations doivent être menées pour confirmer cet exploit. « Il nous reste à traiter une dizaine de patients à peine pour atteindre ce cap. Cela devrait arriver courant 2023 », complète le président de Cellprothera.
La greffe de cellules souches fait déjà ses preuves sur des infections ou maladies comme le VIH, la leucémie ou encore le diabète. Elle est également largement utilisée pour réparer la peau des grands brûlés.
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