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À quoi sert un stent ? Comment se déroule l’intervention ? Quels traitements sont nécessaires après la pose d’un stent ? Les réponses du cardiologue.
Qu’est-ce qu’une angioplastie ?
Mini-leçon de médecine. Les artères qui font circuler le sang dans notre corps sont comparables à des » tuyaux » formés de plusieurs couches : la couche externe s’appelle l’adventice, la couche interne s’appelle l’endothélium et entre les deux se trouve la média.
Or, entre l’endothélium et la média, des dépôts (de cholestérol, de calcaire ou encore de cellules spumeuses, c’est-à-dire de cellules immunitaires chargées de graisses) peuvent s’accumuler : on parle alors de plaque d’athérome. Il est à noter qu’une plaque d’athérome peut se former dans une artère du cœur, du cerveau, de la jambe ou encore du bras.
À force de s’épaissir, la plaque d’athérome finit par gêner la bonne circulation du sang : c’est l’athérosclérose. Pire : en cas de » rupture de plaque d’athérome « , le contenu de la plaque se déverse dans le sang, ce qui entraîne une agrégation des plaquettes sanguines – on peut alors voir se former un caillot sanguin, potentiellement responsable d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un infarctus du myocarde (crise cardiaque).
Plaque d’athérome, qui est concerné ? On observe plutôt le développement de plaques d’athérome chez l’homme après 50 ans ou chez la femme après 60 ans. En outre, il existe des facteurs de risque :
- Surcharge pondérale,
- Sédentarité,
- Stress,
- Diabète,
- Hypercholestérolémie,
- Hypertension artérielle,
- Tabagisme,
- Dialyse pour cause d’insuffisance rénale.
L’angioplastie est une intervention qui consiste à déboucher une artère rétrécie par une plaque d’athérome. Concrètement, il s’agit d’amener un ballon dégonflé au niveau de la plaque d’athérome (en l’insérant dans une artère du poignet ou de l’aine, à l’aide d’un petit guide métallique) puis de le gonfler de façon à » écraser » la plaque d’athérome pour réduire son épaisseur.
Pourquoi ne peut-on pas retirer la plaque d’athérome ? » Les techniques actuelles ne permettent pas d’éliminer complètement une plaque d’athérome, explique le Dr. Mathieu Bernard-Le Bourvellec, cardiologue. Le risque, c’est que la plaque se désagrège et se retrouve dans la circulation sanguine, ce qui peut conduire à boucher l’artère… et à des conséquences potentiellement graves. «
Stent : de quoi s’agit-il et comment se déroule l’intervention ?
Problème : l’angioplastie n’est pas définitive et, avec le temps, la plaque d’athérome peut se reformer. C’est là qu’intervient le stent : ce petit ressort (qui a la forme d’un tuyau souple : il mesure quelques centimètres de long et quelques millimètres de diamètre) permet de maintenir ouvert le diamètre de l’artère et prévient la (re)formation de la plaque d’athérome.
À savoir. Le stent (que l’on appelle aussi » endoprothèse vasculaire « ) est une alternative au pontage – en particulier au niveau des artères coronaires. C’est une intervention plus courte et moins lourde : elle est aujourd’hui privilégiée.
Pose d’un stent : comment ça se passe ? En cas de plaque d’athérome au niveau d’une artère coronaire, la pose du stent est réalisée par le cardiologue. Dans un premier temps, le médecin va réaliser une coronarographie, c’est-à-dire une artériographie des artères coronaires.
Le but ? Observer les artères et repérer précisément le » pincement » où la circulation sanguine est gênée. » Pour cela, on injecte de l’iode au patient directement dans les artères : c’est donc un examen invasif que l’on ne réalise qu’en cas de réel soupçon d’athérome, explique le Dr. Mathieu Bernard-Le Bourvellec. Sinon, le médecin cardiologue peut réaliser une IRM, une scintigraphie myocardique, une échographie ou encore un scanner des artères coronaires. «
La pose du stent se déroule sous anesthésie locale. « Le plus souvent, une nuit à l’hôpital est nécessaire, précise le cardiologue. Mais l’intervention se fait de plus en plus en ambulatoire : elle se déroule le matin et le patient peut rentrer chez lui en fin de journée. Un temps d’observation de 6-8 heures à l’hôpital reste nécessaire. «
Le cardiologue injecte de l’iode au patient afin de bien visualiser les artères, puis fait coulisser un ballon (autour duquel se trouve le stent) dans le réseau sanguin depuis l’aine ou le poignet jusqu’à l’artère concernée. Arrivé au niveau de la plaque d’athérome, le ballon est gonflé à une forte pression : cela permet de déployer le stent qui se retrouve » plaqué » contre les parois de l’artère. Dernière étape : le ballon est dégonflé puis retiré.
» À l’aide d’une nouvelle injection d’iode, le cardiologue vérifie que le stent est bien en place et qu’aucun stent supplémentaire n’est nécessaire : en effet, on peut mettre plusieurs stent dans la même artère si nécessaire » ajoute le spécialiste.
Quels sont les traitements après la pose d’un stent ?
À savoir. Une fois installé, le stent ne bouge plus. » En l’espace d’environ 6 mois, l’organisme recouvre le stent d’une couche de cellules endothéliales » précise le cardiologue.
Il existe en réalité 2 types de stent :
- Le stent nu : il s’agit » simplement » d’un ressort composé d’un alliage de métaux,
- Le stent actif : ce ressort métallique libère un médicament immunosuppresseur dans l’organisme pendant 6 mois-1 an. L’objectif : éviter la prolifération de cellules endothéliales autour du dispositif… qui pourrait entraîner une réduction du diamètre de l’artère !
» Après la pose d’un stent, un traitement médicamenteux est indispensable : les patients doivent prendre 2 anti-agrégants plaquettaires (le plus souvent : de l’aspirine et du clopidogrel / Plavix®) afin d’éviter la formation d’un caillot sanguin dans l’artère concernée « , explique le Dr. Mathieu Bernard-Le Bourvellec.
» En cas de stent nu, ce traitement dure environ 1 mois ; en cas de stent actif, il dure entre 6 mois et 1 an car le stent actif peut être responsable d’une réaction chimique conduisant à la formation d’un caillot. » Il est indispensable de prendre son traitement de façon sérieuse : » ne l’arrêtez surtout pas sans demander l’avis de votre médecin cardiologue ! » ajoute le spécialiste.
Merci au Dr. Mathieu Bernard-Le Bourvellec, cardiologue à l’Institut Cœur Paris Centre (ICPC) et auteur de Le cœur notre autre cerveau (éd. Larousse).
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