Angiome de bébé : causes, traitements, faut-il s'inquiéter ?

Chez le bébé, on observe plutôt des hémangiomes infantiles, des angiomes plans et des lymphangiomes. On vous explique tout.

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Angiome de bébé : de quoi parle-t-on exactement ?

Un peu d’étymologie. En grec ancien, le préfixe « angi- » fait référence aux vaisseaux sanguins : ainsi, un angiologue est un médecin spécialiste du système cardiovasculaire, tandis qu’une angioplastie est une technique médico-chirurgicale qui vise à rétablir la circulation du sang dans un vaisseau. Le suffixe « -ome », quant à lui, renvoie à une « masse » ou à une « boule » : ainsi, un lipome est une tumeur bénigne constituée de graisse.

Un angiome se définit donc comme une anomalie localisée des vaisseaux sanguins : les experts parlent aussi d’ « anomalies vasculaires superficielles ».

Les angiomes sont très variés : si ces formations vasculaires anormales peuvent apparaître au niveau de tous les organes (on pense notamment à l’angiome du foie), elles touchent le plus souvent la peau. Chez le nouveau-né et le bébé, on observe surtout des hémangiomes, des angiomes plans et des lymphangiomes.

Hémangiomes infantiles : ils atteignent 5 % à 10 % des nourrissons

Les hémangiomes infantiles ne sont pas rares : ces angiomes atteignent en moyenne 5 % à 10 % des bébés. Ils apparaissent généralement entre la naissance et les premières semaines de vie.

L’hémangiome infantile correspond à la prolifération bénigne de cellules endothéliales ; celle-ci s’accompagne de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse).

Hémangiomes infantiles : qui concernent-ils ? D’après les dermatologues, ils sont plus fréquents chez les petites filles, chez les enfants nés prématurés, chez les enfants de petit poids de naissance ainsi que chez les enfants nés d’une grossesse compliquée (grossesse multiple, hypertension gravidique, décollement placentaire…).

On distingue 3 types d’hémangiomes infantiles :

  • les hémangiomes superficiels (on parle aussi d’ « angiomes tubéreux » ou de « fraises ») qui se présentent sous la forme de plaques rouge vif bien délimitées, en relief, qui pâlissent lorsqu’on appuie dessus, plus ou moins nombreuses et plus ou moins étendues ;
  • les hémangiomes sous-cutanés (ou « hémangiomes dermiques purs ») qui ressemblent visuellement à des tuméfactions en relief, bleutées ou couleur peau, fermes et élastiques au toucher ;
  • les hémangiomes mixtes associent certaines caractéristiques des hémangiomes superficiels et des hémangiomes profonds.

Hémangiomes infantiles : comment évoluent-ils ? Après une phase de croissance qui dure en moyenne 5 à 6 mois (parfois 1 an dans les cas les plus sévères), l’hémangiome infantile se stabilise ; dans 70 % des cas, il régresse jusqu’à disparaître totalement vers l’âge de 5-6 ans.

La plupart des hémangiomes infantiles ne nécessitent aucun traitement. Dans certains cas, les hémangiomes infantiles peuvent se compliquer : le dermato-pédiatre pourra alors proposer une intervention chirurgicale, un traitement au laser ou encore des médicaments (cortisone, bêtabloquants…).

Angiomes plans : la « tache de vin » du nouveau-né

Dans le langage courant, on parle plutôt de « tache de vin » : l’angiome plan est une malformation vasculaire qui concerne les capillaires, c’est-à-dire les plus petits vaisseaux sanguins. Chez le bébé, l’angiome plan est congénital, c’est-à-dire présent dès la naissance. Il est habituellement bénin, avec un impact uniquement esthétique.

Angiome plan : quels sont les signes ? Chez le nourrisson et le bébé, l’angiome plan se présente sous la forme d’une tache rouge plane (sans relief), qui ne blanchit pas totalement lorsqu’on appuie dessus, que l’on peut observer à n’importe quel endroit du corps, et qui est plus ou moins étendue.

Angiome plan : comment évolue-t-il ? Contrairement à l’hémangiome infantile, l’angiome plan n’a pas tendance à disparaître avec l’âge : il grandit proportionnellement à la croissance de l’enfant. En cas de retentissement esthétique important, il peut être traité à l’aide d’un laser à colorant pulsé (4 à 6 séances en moyenne sont nécessaires).

Zoom sur le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe. Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe (ou « angiomatose encéphalo-trigéminée ») associe un angiome plan du visage (qui se voit notamment au niveau des paupières), un angiome méningé (c’est-à-dire : une anomalie vasculaire au niveau des méninges, ces « couches protectrices » du cerveau) et un glaucome congénital.

En l’absence de traitement, l’atteinte cérébroméningée peut être responsable d’une épilepsie grave et d’un retard psychomoteur. Le syndrome de Sturge-Weber-Krabbe se diagnostique à l’aide d’une IRM cérébrale.

Lymphangiomes : des malformations des vaisseaux lymphatiques

Un lymphangiome se définit comme une malformation des vaisseaux lymphatiques. Chez l’enfant et le bébé, on en distingue 2 catégories :

  • Les lymphangiomes macrokystiques qui se présentent sous la forme de kystes volumineux sous la peau ; mous au toucher, ils apparaissent brutalement, plutôt au niveau du cou et de la tête. Le traitement est plutôt chirurgical.
  • Les lymphangiomes microkystiques qui peuvent ressembler à des « nappes » de petits boutons translucides ou rouges, indolores, et qui évoluent plutôt à la faveur de poussées inflammatoires. Le traitement reste aujourd’hui difficile.

Sources :

  • Société Française de Dermatologie
  • Collège National des Enseignants de Dermatologie
  • Société Française de Pédiatrie

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