- Valéry Giscard d’Estaing est décédé mercredi à l’âge de 94 ans.
- Mélomane à ses heures perdues, quelques pépites musicales ont marqué la vie de l’ancien président de la République.
- Accordéon, duo avec Cloclo… Retour sur la playlist de VGE.
Quand on se remémore le mandat et la vie de Valéry Giscard d’Estaing,
décédé mercredi à l’âge de 94 ans, on pense évidemment au « monopole du cœur », à son célèbre « au revoir » ou encore au scandale de
l’affaire des diamants de Bokassa. Mais Giscard, c’était aussi une vie de mélomane, à ses heures perdues.
Car oui, VGE c’était entre autres une passion pour l’accordéon, un « feat » avec Claude François, et une myriade d’hommages musicaux improbables. Petite plongée dans la playlist de Valéry Giscard d’Estaing.
VGE touchait sa bille à l’accordéon
Les plus jeunes d’entre nous sont probablement passés à côté de ça, mais ceux qui ont connu Giscard dans les années 1970 ont eu à plusieurs reprises l’occasion de lui découvrir un certain sens du swing. Car oui, VGE jouait du « piano à bretelles », ou plus familièrement du « branle poumons ». Un instrument qu’il avait appris à jouer lors de la Seconde Guerre mondiale. « Au moment de la guerre, j’étais dans la première armée, et nous sommes entrés en Allemagne, en Autriche, et nous sommes restés en occupation pendant un certain temps, racontait-il à Danièle Gilbert en 1970, quatre ans avant d’être élu chef de l’Etat. L’occupation n’était pas quelque chose de très actif, et un jour j’ai rencontré un vieux monsieur, dans la banlieue d’Innsbruck, qui m’a proposé de me donner des leçons d’accordéon. Je me suis dit pourquoi pas, et j’ai pris des leçons il y a assez longtemps, ce qui fait que ma pratique est malheureusement un petit peu éloignée. »
Bien que modeste dans sa pratique, Giscard a notamment eu l’occasion de jouer aux côtés de la reine de l’accordéon Yvette Horner, ou encore sur le plateau du Grand Journal en 2011.
Un feat avec Cloclo
Dans un tout autre registre musical, l’ancien président de la République n’a jamais caché son petit crush pour une autre personnalité de la variété : Claude François. Comme le rapportait Le Parisien en 2016, Giscard considérait Cloclo comme « la plus grande star française », et aurait aidé le chanteur dans une
opaque histoire de photos érotiques avec des fans et plaintes des parents. Pour remercier le président, l’interprète de Comme d’habitude aurait alors fait l’honneur de donner un miniconcert à l’arbre de Noël de l’Elysée le 17 décembre 1975. Et c’est à cette occasion que VGE a accompagné le chanteur au piano, sur la chanson Douce nuit notamment.
A la fin de cette soirée, il aurait offert à Cloclo une boîte à cigares en argent gravé à son nom : V. Giscard d’Estaing.
Des hommages aux résonances néocoloniales
Montons encore d’un cran dans le domaine de l’improbable. Comme le rappelait Patrick Cohen sur France Inter début 2016, Valéry Giscard d’Estaing a inspiré plusieurs « 45 tours à sa gloire » d’un peu partout à travers le monde, « au parfum quelque peu néocolonial ». Des chansons de bienvenue composées lors des déplacements présidentiels à La Réunion, en Côte d’Ivoire ou au Gabon : « Pour gouverner la France et les Français, la France a dit Giscard à la barre. Pour gouverner le Gabon et les Gabonais, nous disons Bongo à l’avant du bateau. Bongo est l’ami de Giscard, Giscard est l’ami de Bongo ». Il a également eu le droit à une biguine lors d’un voyage aux Antilles en 1975.
Valéry, source d’inspiration inépuisable ?
Dans un autre délire, VGE a également inspiré le producteur français Dombrance, auteur de plusieurs titres clin d’œil à des hommes et des femmes politiques. Si vous ne savez pas quoi mettre lors de votre soirée du 31 (en tout petit comité), vous pouvez planer sur « Giscard d’Estaing ».
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