Votre enfant fait une crise au supermarché, se roule par terre, vous tape ? Ce comportement fréquent, la journaliste Michaeleen Doucleff y était confrontée au quotidien avec sa fille de 3 ans et se sentait submergée. Sa rencontre avec des cultures traditionnelles, notamment le peuple inuit, a tout changé. Elle en a tiré des principes éducatifs que l’on peut tous appliquer.
Restez informée
L’ennemie. C’est ainsi que la journaliste Michaeleen Doucleff a fini par qualifier sa petite fille de trois ans. Colères, crises, opposition, le quotidien était devenu un enfer. La journaliste a pris son sac à dos et sa fille sous le bras, elle est partie à la rencontre de trois peuples de chasseurs cueilleurs pour observer leurs méthodes éducatives et en a tiré un livre « Chasseur, cueilleur, parent » (ed. Leduc.s). De son observation des familles inuits, elle a été marquée par le calme qui règne dans les foyers et leur capacité à contrôler leurs émotions face à la colère des plus petits. Voici quelques bons réflexes que l’on peut facilement appliquer à la maison.
Ne jamais crier
L’exemple inuit : A Kugaaruk, quand un enfant renverse du café, personne ne crie. Le parent nettoie et prévient celui à qui appartient la boisson : « ta tasse était au mauvais endroit » ! Selon le peuple inuit, crier sur un enfant ne fait qu’accélérer son rythme cardiaque. « On sait quand un parent crie sur son enfant, parce que c’est un enfant qui n’écoute plus« , cite la journaliste. En criant, on montre l’exemple de la colère alors qu’il faudrait l’acompagner pour l’aider à réguler ses émotions.
Comment faire à la maison ? Commencez par apprendre à réguler vous-même vos émotions. Vous sentez que vous allez exploser ? N’hésitez pas par exemple à sortir de la pièce ou à vous éloigner de l’enfant, le temps de faire descendre la pression.
Utiliser le silence comme outil d’éducation
L’exemple inuit : Quand un enfant pleure, le parent marque une pause et observe l’enfant. Il ne bouge pas et garde un visage peu expressif. Rester calme incite l’enfant à faire de même.
Comment faire à la maison ? « Pourquoi tu pleures ?« , « qu’est-ce qui ne va pas ?« , « qu’est-ce qui t’a pris de tirer les cheveux de ta sœur ? » « calme toi ! » Il faut en finir avec ce réflexe qui consiste à assaillir l’enfant de questions et de paroles. Selon la journaliste, « ignorer un enfant est un outil puissant de discipline« . Cela lui permet de redescendre son niveau d’énergie.
Toucher l’enfant
L’exemple inuit : Un enfant commence à s’impatienter, à se mettre en colère ? Le parent inuit le prend dans ses bras ou le met dans un porte-bébé, même s’il a largement l’âge de marcher. Selon la journaliste, quand un enfant est en colère, son hémisphère gauche, celui de la logique, est désactivée. C’est l’hémisphère droit qui est aux commandes, celui de la communication non verbale. Les enfants apprennent la régulation de leurs émotions par le contact physique et non pas par les consignes verbales.
Comment faire à la maison ? Touchez doucement l’épaule de votre enfant ou tendez-lui la main. Quitte à revenir sur l’épisode plus tard sous forme de jeu de rôle pour lui faire passer le message.
Considérer les crises comme normales
L’exemple inuit : Les parents inuit partent du principe que les enfants se comportent mal. Enseigner la discipline à un enfant de 3 ans, c’est comme essayer de lui apprendre à lire et à compter, il n’est pas encore mûr pour cela. Les parents considèrent comme normal que les enfants aient un mauvais contrôle de leurs émotions, qu’ils soient violents. Ils considèrent que c’est à eux de leur apprendre à contrôler leurs émotions.
Comment faire à la maison ? Réagissez toujours avec calme. N’essayez pas de donner des ordres et des leçons qui tournent le plus souvent au bras de fer. Pensez à modifier l’environnement de l’enfant en anticipant les éventuels dangers.
Encourager plutôt que forcer
L’exemple inuit : Une mère souhaite emmener son enfant à la pêche. Au lieu de répéter en boucle « viens« , « prépare-toi« , « dépêche-toi« , elle sort de la maison, monte dans la voiture et son enfant la suit. Selon la journaliste, en forçant l’enfant, on risque de provoquer des disputes et de saper son envie naturelle d’accomplir une tâche.
Comment faire à la maison ? Au lieu de demander à un enfant de faire quelque chose, faites-le. L’enfant n’aura pas d’autres choix que de vous suivre.
L’envoyer faire un tour dehors plutôt que de le mettre au coin
L’exemple inuit : Si un enfant est hors de contrôle, c’est qu’il a passé trop de temps à l’intérieur. L’astuce est de lui faire faire un tour dehors.
Comment faire à la maison ? Emmenez-le respirer un peu d’air frais même quelques minutes. Si vous avez un extérieur, dites-lui de sortir et observez le par la fenêtre. En appartement, vous pouvez simplement sortir jusqu’au hall d’entrée. Cela fait passer un message : son comportement n’est pas acceptable.
Eviter la négation
L’exemple inuit : Un enfant s’aventure sur un pont qui n’a pas de rambarde. Au lieu de lui dire « Ne t’approche pas du bord », on met en garde contre les conséquences de son acte : « tu pourrais tomber et te faire mal ». L’enfant comprend mal la négation. En lui expliquant les conséquences, on favorise l’autonomie de l’enfant en le laissant libre de faire le choix le plus approprié.
Comment faire à la maison ? Gardez votre calme et exposez les conséquences de son comportement. Ne vous découragez pas, car il faudra sans doute le répéter car l’enfant est toujours sur la voie de l’apprentissage. Si l’enfant est exposé à un danger, il faut bien sûr intervenir, sans crier et sans réagir trop violemment.
A lire : Chasseur, cueilleur, parent de Michaeleen Doucleef, ed. Leduc.s
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