Longtemps négligée, cette sécrétion incolore hydratante assure de multiples fonctions tout à fait salutaires. Et si on réhabilitait l’eau à la bouche ?
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Aussi efficace qu’une brosse à dents
La salive prévient des caries grâce à son pouvoir tampon : elle renferme des bicarbonates, qui régulent le pH de la cavité buccale et protègent les dents des attaques acides provenant de la dégradation, par les bactéries, des sucres issus de l’alimentation. Riche en calcium et en phosphate, des minéraux servant à la composition de l’émail dentaire, elle contribue à la reminéralisation des dents et colmate les micro-altérations subies au quotidien avant qu’elles ne se transforment en caries.
Un pansement naturel contre les petits bobos
Elle renferme divers composés anti-infectieux (anticorps, inhibiteurs enzymatiques), qui diminuent la virulence des microbes et accélèrent la cicatrisation des muqueuses (joues, langue, gencives) en cas de blessure. Elle agit comme un lubrifiant naturel en facilitant les mouvements de la bouche et aide à supporter la présence de prothèses dentaires. Grâce à son effet ventouse, elle facilite l’adhérence d’un appareil dentaire amovible.
Elle dit stop aux infections buccales
La prise de médicaments (psychotropes, antibiotiques…) ou certaines maladies (syndrome sec ou de Gougerot-Sjögren, calculs salivaires…) peuvent diminuer l’émission du précieux liquide. Après 60 ans, les glandes salivaires en sécrètent de moins en moins, ce qui peut aboutir à davantage d’infections (candidoses, gingivites). Et pour cause : la salive limite la prolifération des bactéries dans la bouche. Ses protéines (des bêta-défensines et des histatines) se collent aux micro-organismes pathogènes pour les empêcher de se multiplier.
Elle concourt au diagnostic de maladies graves
La salive transporte de l’ADN et contient plus de 3 500 protéines différentes ! Les tests salivaires permettent déjà de contrôler la prise de cannabis ou de produits dopants, mais elle pourrait aussi déceler un cancer ou la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs de Montpellier ont ainsi démontré que les peptides amyloïdes, ces protéines qui s’accumulent au fur et à mesure des années jusqu’à former des plaques dans le cerveau, sont présentes dans la salive bien avant l’apparition des premiers symptômes. Reste à concrétiser la mise au point d’un test fiable.
Elle fait tout le sel de nos repas
La salive est essentielle pour assurer une bonne digestion. Une enzyme, l’alpha-amylase, permet de prédécouper les aliments qui seront plus facilement assimilables par l’organisme. Le manque de salive (hyposialie) altère la mastication et la déglutition, et peut entraîner une diminution du goût. Les solutions en cas d’hyposialie : mâcher un chewing-gum sans sucre pour stimuler les glandes salivaires, s’hydrater tout au long de la journée ou recourir à des pulvérisations de salive artificielle pour lubrifier la cavité buccale.
Merci au Dr Christophe Lequart, chirurgien-dentiste et porte-parole de l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD).
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