Est-ce le grand ciel bleu et ce soleil qui brille quasiment toute l’année ? La pointe sud de l’Espagne rayonne de beauté et d’une ferveur toute communicative.
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Voilà une terre ardente et hospitalière qui a le sens de la musique et de la fête. Séville, Grenade et Cordoue en sont les joyaux avec leurs palais, leurs églises et leurs jardins extraordinaires. Mais l’Andalousie réserve bien d’autres surprises, des pittoresques petits villages blancs perchés dans les luxuriantes sierras aux 900 kilomètres de côtes égrenant d’innombrables plages. À découvrir en toute saison, entre sol y sombra, tapas et férias.
Flâner dans des jardins de paradis
Dans l’une des anciennes langues de Perse, le mot jardin, pairi-daeza, a donné… paradis. On s’y croirait en parcourant, tous les sens en éveil, ceux de l’Alhambra à Grenade ou de l’Alcazar à Séville. Haies de myrtes et d’orangers, allées de lauriers-roses bien taillés, parterres de roses, bouquets multicolores d’ipomées, digitales et agapanthes… Et puis de l’eau, partout, sommeillant dans d’élégants bassins, jaillissant de fontaines ciselées, dégringolant joyeusement de rigoles en escaliers. Imaginés entre le VIIIe et le XVe siècles, lorsque la péninsule était sous domination musulmane et s’appelait Al Andalus, ces jardins et leurs palais des 1 001 nuits exhalent toujours la même harmonie. À l’Alhambra comme à l’Alcazar, ornements extérieurs et intérieurs se répondent avec un infini raffinement. On reste bouche bée devant l’architecture toute en arabesques et azulejos. Avec leurs couleurs et leurs formes géométriques d’une modernité saisissante, ils composent de somptueuses tapisseries de faïence, écho minéral des compositions végétales alentour. Un écrin de beauté et de sérénité que l’on peine à quitter. Consolez-vous ! Avec leurs orangers par milliers, leurs places coquettes et leurs cours où s’épanouissent d’exubérants géraniums, bougainvillées et jasmins, toutes les villes andalouses ont aussi des allures de jardins.
Goûter au soleil en cuisine
« Mixez tomates, concombre, poivrons en dés, oignons, ail et mie de pain. Dans cette purée de légumes lisse, versez le vinaigre, le jus de citron et deux cuillerées à soupe d’huile d’olive, mélangez et goûtez… » Vous avez reconnu la recette du gaspacho, cette soupe froide typique du sud de l’Espagne où, l’été, quand le thermomètre s’affole, elle est un délice dont on ne se lasse pas. Le salmorejo, spécialité de Cordoue, en constitue une variante plus épaisse avec copeaux de jambons et miettes d’œufs durs. Quelle que soit la saison, on vous les servira dans des bodega (cave à vins), taberna (taverne), tasca (bar à tapas), marisquería (pour déguster poissons et fruits de mer), meson (petite cantine familiale) ou restaurante. Il vous faudra plusieurs jours pour trouver le mode d’emploi, mais on s’y fait vite. Surtout lorsque l’on est initié au rituel local du « tapear » : aller de bar en bar boire un verre et grignoter des tapas, ces fameuses petites assiettes de charcuterie, fromage, fruits de mer ou tortilla. En Andalousie, encore plus que dans le reste de l’Espagne, les listes interminables de ces bouchées froides, chaudes et même végétariennes ont de quoi déconcerter. Mais l’infinie variété de saveurs, odeurs, couleurs et l’inventivité renouvelée des cuisiniers font découvrir une grande gastronomie. Vous reprendrez bien quelques boquerones fritos (anchois frits), hígados de pollo al vino de Jerez (ailes de poulet au vin doux) ou croquetas ? De même, ne quittez pas l’Andalousie sans un petit déjeuner typique avec pan con aceite : tremper dans son café du matin un petit pain coupé en deux, copieusement arrosé d’huile d’olive et tartiné de purée de tomate sera assurément dépaysant !
Se détendre dans des fiestas olé olé
Un air de guitare s’échappe d’un patio et une ritournelle monte dans la touffeur du soir. Dans les boutiques des rues piétonnes de Séville, robes à pois et à volants, mantilles et éventails s’exhibent en vitrine sans craindre l’abus de froufrous ni de couleurs. Folklore ? Non ! On aime s’amuser en Andalousie plus que nulle part ailleurs en Espagne et cela se voit, et s’entend, toute l’année ! Un art de vivre qui s’exprime dans toute sa splendeur au moment de la Semaine sainte et de la traditionnelle Féria de Abril de Séville, la plus effervescente des fêtes andalouses. Si vous avez la chance de visiter la ville à cette époque, vous profiterez de l’ambiance intense qui y règne. Pendant dix jours, costumes traditionnels, vin de Jerez et musique sont de sortie. La cité exulte aux sons des guitares et des tambourins. L’idéal ? Se faire inviter dans l’une des nombreuses casetas, ces chapiteaux dans lesquels amis et familles se réunissent pour manger et danser… des sévillanes, bien sûr. Même hors féria, Séville demeure une fête. La vie nocturne s’avère flamboyante, notamment dans les quartiers de Santa Cruz ou de Triana, plus authentique. Si Grenade ou Cordoue peuvent paraître plus paisibles, on y assiste aussi à des spectacles endiablés de flamenco, un art né dans la région au XVIIIe siècle. Touristique ? Bien sûr, mais quelques bonnes adresses (comme la Casa de la Memoria à Séville) méritent le détour pour des démonstrations chantées et dansées véritablement habitées.
Se prélasser sur des plages de sable fin
Face au Maroc, tout au sud, l’île de Tarifa, reliée à la péninsule par une fine langue de sable, est le point le plus méridional d’Europe continentale. Ici, Atlantique et Méditerranée mêlent leurs eaux. Pour les amateurs de plaisirs balnéaires, c’est coup double. À l’est, la côte méditerranéenne égrène quelques-unes des plages les plus courues du continent, sur cette Costa del Sol devenue une référence absolue du tourisme populaire : Marbella, Torremolinos… Avec 320 jours de soleil par an et un impressionnant aéroport international, Málaga en est la plaque tournante. À l’exact opposé, côté ouest, c’est une autre Andalousie qui se dévoile aux amoureux d’authenticité. Entre Cadix et Gibraltar, la Costa de la Luz offre une mer moins calme, un climat plus agité. Voici le sauvage littoral atlantique, également moins urbanisé, plus naturel, avec des plages de sable blanc (Bolonia, Valdevaqueros, La Fontanilla, Cabo Trafalgar… pour les plus prisées) s’étirant sur des kilomètres. Le vent y souffle fort, comblant les amateurs de planche à voile et de kitesurf, la température de l’eau ne grimpe guère au-delà de 20 °C l’été. Mais rien que pour contempler le ballet des ailes multicolores au-dessus des flots, il faut s’attabler à la terrasse de l’un des nombreux chiringuitos. C’est là, dans ces paillotes de plage sans chichi qu’on déguste, les pieds dans le sable, les meilleurs poissons et fritures d’Espagne.
Dormir dans des hôtels surprenants
Palais, couvent, hacienda ou ganadería (au cœur élevage de taureaux)…L’Andalousie regorge d’hôtels aux concepts originaux. À Séville, l’hôtel Casa Impérial est un adorable petit palais du XVIe siècle avec toit-terrasse et vue imprenable sur la cathédrale et la Giralda. Un peu plus au Nord, à Cordoue, un ancien couvent réaménagé par un propriétaire collectionneur accueille les touristes dans des chambres avec de spacieux patios (Balcon de Cordoba). À une heure et demie de route de Cordoue, l’hôtel El Añadio est situé sur un domaine de 300 hectares où l’on élève des taureaux dans un univers coquet et rustique.
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