2 solutions pour traiter les hémorroïdes

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Inutile de serrer les dents en attendant que la crise passe : des solutions efficaces permettent de soulager la douleur et de stopper les pertes de sang qui peuvent aller avec.

Avoir des hémorroïdes, c’est normal ! Tout le monde a ces petits paquets vasculaires, à l’intérieur de la partie haute du canal anal (hémorroïdes internes), mais aussi sous la peau, à la sortie de l’anus (hémorroïdes externes). Les hémorroïdes internes sont recouvertes de petits capteurs participant à la perception fine du contenu rectal en distinguant gaz, selles molles et solides. La constipation (ou la diarrhée) chronique et les efforts de poussée sont souvent responsables de sang dans les selles, douleurs, démangeaisons et extériorisations. Il est important de consulter son médecin pour écarter toute autre cause (cancer polype, infection sexuellement transmissible, inflammation, etc). Pour lutter contre un transit paresseux, on opte pour une alimentation riche en fibres (légumes et fruits secs), éventuellement associée à des laxatifs doux pour ramollir les selles et faciliter leur expulsion. Et on boit 1 à 1,5 l d’eau par jour.

La photocoagulation pour limiter les saignements

  • C’est quoi ? Cette méthode utilise la chaleur produite par un rayonnement infrarouge pour détruire les petits vaisseaux hémorroïdaires à l’origine des pertes de sang, parfois impressionnantes. Ce geste est proposé lorsque les traitements locaux (crèmes et suppositoires) n’ont pas suffi à apaiser les manifestations.
  • Pourquoi ça marche ? En « brûlant » les tissus situés juste au sommet de chaque hémorroïde, une cicatrice fibreuse se forme, ce qui provoque la coagulation des vaisseaux et la fixation des hémorroïdes internes qui avaient tendance à sortir de l’anus. Au final, le risque de nouvel écoulement sanguin est nettement réduit.
  • Comment ça se passe ? Ce traitement est réalisé par les voies naturelles dans le cabinet du proctologue. À travers un anuscope (spéculum pour l’anus), le praticien insère un instrument en forme de pistolet dont l’extrémité délivre six à neuf impacts de rayonnement infrarouge. L’intervention, sans anesthésie, ne dure que quelques instants. On peut ressentir une tension qui ressemble à une envie d’aller à la selle, liée à la brûlure, juste après le geste. C’est normal. La prise de suppositoires anti-hémorroïdaires pendant une dizaine de jours diminue le risque de saignements. Il faut compter un mois pour que la lésion cicatrise totalement et prévoir deux autres séances à un mois d’intervalle, remboursées par l’Assurance maladie, afin de garantir l’efficacité du traitement.

La ligature sous Doppler en cas de récidive

  • C’est quoi ? Cette méthode chirurgicale mini-invasive consiste à nouer avec un fil résorbable les artères qui alimentent les hémorroïdes. Le proctologue réalise dans le même temps des sutures qui vont remonter et fixer les hémorroïdes dans le rectum, comme une sorte de « lifting ».
  • Pourquoi ça marche ? La sonde Doppler permet de repérer les vaisseaux à l’origine des hémorroïdes. La ligature interrompt leur flux sanguin, comme une vanne que l’on fermerait, ce qui permet de dégonfler ces « boursouflures ». De plus, en réintégrant les paquets veineux qui s’extériorisent (prolapsus) lors des selles (mais qui « remontent » soit spontanément soit manuellement), cette technique offre une autre solution, performante et simple, moins douloureuse et invasive que l’ablation (hémorroïdectomie).
  • Comment ça se passe ? Réalisé en ambulatoire sous anesthésie générale ou rachianesthésie, le geste chirurgical dure quarante à soixante minutes. Cette technique permet une récupération des activités courantes en un à trois jours et n’exige aucun soin post-opératoire. Il est juste conseillé d’éviter le port de charges lourdes les six semaines qui suivent.

Merci au Dr Thierry Higuero, gastro-entérologue et proctologue à Beausoleil-Nice (06) et coordonnateur des recommandations pour le traitement de la maladie hémorroïdaire de la Société nationale française de colo-proctologie (SNFCP).

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