15 choses à savoir sur l’accouchement

Les femmes enceintes, en particulier celles dont il s’agit du premier enfant, vivent les semaines précédant l’accouchement avec une certaine anxiété. Il faut dire qu’il s’agit de l’un des processus qui bouleverse le plus le corps humain et il est donc normal d’avoir des craintes et des doutes autour de la naissance d’un bébé. Nous vous détaillons ainsi les choses à savoir sur l’accouchement.

L’accouchement est toujours l’un des moments les plus stressants pour la maman. Personne ne dira le contraire ! Mais la naissance d’un enfant est si belle que la plupart des femmes s’accordent à dire qu’elles seraient prêtes à recommencer, encore et encore.

Pour en savoir plus sur le sujet et mieux s’y préparer, la célèbre sage-femme Gemma Raby, connue outre-atlantique pour son émission « One Born Every Minute » ainsi que le Dr. Magaret Vose, de l’hôpital Mount Sinai à New-York, nous détaillent les situations les plus courantes (et les plus désagréables) vécues par les femmes lors d’un accouchement.

« L’effort que représente l’accouchement fait peur à de nombreuses de femmes car pour beaucoup d’entre elles, c’est encore quelque chose d’inconnu », explique Gemma Raby. « Il n’y a aucun moyen de savoir quels efforts la mère devra fournir, ni combien de temps cela prendra ». Et tant mieux ! Parce que les naissances peuvent durer des heures (et on ne veut pas décourager les futures mamans). Même si ce n’est pas un premier bébé, il est important de garder à l’esprit que chaque grossesse et chaque naissance est différente, et que ce qui s’est passé lors d’un précédent accouchement ne se reproduira pas forcément pour le prochain.

À l’approche du grand moment, les femmes sont confrontées à des millions d’émotions confondues. La seule façon de mettre fin à ce sentiment est l’accouchement, durant lequel leurs limites de résistance émotionnelle et psychique seront mises à l’épreuve. Une façon de faire face à ces craintes est de savoir ce qui vous attend grâce aux informations fournies par les professionnels. Même si ce n’est pas toujours plaisant à lire, il est essentiel d’être informée.

1. Repos et détente pour avoir de l’énergie à la naissance

Au cours des dernières semaines de votre grossesse, vous serez moins nerveuse, mais vous remarquerez que vous vous réveillez plus tôt que vous ne le souhaiteriez, même si vous vous couchez à une heure raisonnable le soir. Ne vous inquiétez pas, il n’y a rien d’anormal. Vous devez simplement faire attention à ne pas faire trop efforts physiques à côté, car l’état dans lequel la mère arrive à la maternité peut conditionner dans une large mesure la façon dont elle affronte l’accouchement.

En plus de l’insomnie, qui peut être accentuée dans les jours précédant la naissance, de nombreuses femmes souffrent du « syndrome du nid propre ». Il s’agit d’une envie incontrôlable d’ordonner, de nettoyer, d’arranger la maison et d’effectuer toutes sortes de tâches qui consistent à laisser le « nid » prêt pour l’arrivée imminente de l’enfant (comme le font les autres espèces animales). Néanmoins, la future maman doit se ménager, essayer de se reposer et ne pas faire trop d’efforts pour arriver à l’accouchement avec le plus d’énergie possible.

Le soutien de sa famille et de ses proches peut être important à ce moment-là. Si la future maman est atteinte du syndrome du nid propre et souhaite planifier certaines choses avant le jour de l’accouchement, le partage des tâches est essentiel pour éviter qu’elle ne soit trop fatiguée pendant cette période.


Parfois, les médecins doivent opérer si le bébé a des difficultés à naître, soit à cause de sa position, soit pour d’autres raisons. « Une épisiotomie est une coupure pratiquée dans le muscle périnéal – la zone située entre le vagin et l’anus », explique Gemma Raby, « elle est réalisée lorsque le bébé souffre ou qu’il doit sortir plus rapidement car il n’y a pas assez de place. Des instrumetns tels que des forceps et des ventouses peuvent également être utilisés pour sortir l’enfant. »

Entendre le mot « couper » dans une zone aussi délicate n’est peut-être pas très attirant, mais Margaret Vose tient à vous rassurer : « La zone du vagin se régénère très rapidement car elle est vascularisée (donc irriguée par des vaisseaux) tout le long la grossesse et l’accouchement, ce qui signifie qu’elle possède une grande réserve de sang. Malgré cela, ces dernières années, il a été recommandé que cette intervention ne soit seulement pratiquée qu’en cas de nécessité et non comme une procédure de routine, car de nombreuses femmes peuvent souffrir ultérieurement de problèmes tels que de l’incontinence et des altérations de leur vie sexuelle. »

5. Vous ne pouvez pas avoir de vernis sur vos ongles pour accoucher

En appuyant sur vos ongles, les médecins obtiennent des données assez claires sur le taux d’oxygène dans le sang, de sorte que s’il y a du vernis au niveau des pieds et des mains, ils peuvent ne pas avoir accès à ces informations. Il est également conseillé de ne pas porter de rouge à lèvres, pour la même raison. Les lentilles de contact ne sont pas non plus autorisées. Si vous êtes myope, n’oubliez pas d’apporter vos lunettes dans la salle d’accouchement afin de ne pas manquer une seconde de l’arrivée de votre enfant.

Par conséquent, il est préférable de ne pas se vernir les ongles et de l’enlever si vous portez du vernis à ongles dans les semaines précédant la naissance. Vous éviterez ainsi d’ajouter un stress supplémentaire à l’approche de la naissance.

6. Oubliez ce que vous avez vu dans les films, un accouchement prend du temps…

« Encore une fois, je ne pense pas qu’Hollywood nous ait rendu service en faisant croire que les accouchements sont rapides et qu’une femme doit aller à l’hôpital dès qu’elle ressent ses premières contractions », déclare Margaret Vose. « Nous disons souvent à nos patients que le bon moment pour aller à l’hôpital est lorsque les contractions sont espacées de cinq minutes pendant deux heures », explique-t-elle.

Bien entendu, cette recommandation est appropriée s’il n’y a pas de complications. Si vous remarquez quelque chose de dangereux, il est important d’aller voir le médecin dès que possible pour éviter d’éventuels problèmes pendant l’accouchement.

7. Surveillez votre digestion

L’un des faits les plus connus est que les futures mamans évacuent des excréments lorsqu’elles accouchent. « Dans la deuxième phase du travail, lorsque le col de l’utérus est complètement dilaté et que le bébé se déplace dans le canal de naissance », explique Gemma Raby. En raison de l’effort que représente l’accouchement, il est possible pour une femme d’aller à la selle. En aucun cas, la situation ne doit être embarrassante, car les infirmier.e.s et sages-femmes sont habituées à ce genre de situation.

Les vomissements peuvent être une autre réaction de notre corps pendant l’accouchement : « Lorsque l’utérus commence à se contracter régulièrement, les autres systèmes du corps réduisent souvent leur activité. Cela inclut la digestion. Le résultat peut se traduire par des nausées et parfois des vomissements. »

8. Les tremblements pendant l’accouchement

« Nous pouvons souvent ressentir des secousses incontrôlables pendant l’accouchement. Ce mouvement est dû au passage de la première étape à la deuxième étape du travail », indique Gemma Raby. Si vous être prises de tremblements vous empêchant même de tenir la main de votre partenaire, ne vous inquiétez pas ! C’est normal pendant la période d’expulsion et c’est un signe que le bébé est sur le point d’arriver.

9. Le bébé peut être blessé durant l’accouchement

Il y a des moments où les bébés ont besoin d’être aidés pour achever leur voyage vers l’extérieur. Malheureusement, selon Gemma Raby, « les blessures les plus courantes chez les nouveau-nés sont des lésions de la clavicule ou du plexus brachial, ce qui signifie que les nerfs situés à côté du cou sont endommagés. Les infirmier.e.s de la maternité sont formé.e.s pour reconnaître immédiatement ce type de blessures et les traiter en conséquence », bien qu’il ne faille pas s’alarmer car il s’agit de cas isolés. Et, comme le souligne l’experte, s’il y a des complications, les professionnels donneront au bébé les soins médicaux nécessaires.

10. Il est possible que la femme ait un orgasme à la naissance

Depuis des décennies, on parle du plaisir que certaines femmes peuvent ressentir au moment de la naissance. Les recherches du psychologue Thierry Postel attestent d’ailleurs que la ligne qui sépare la douleur du plaisir pendant qu’une femme accouche est très fine ! En outre, de nombreuses sages-femmes ont rencontré des futures mamans ayant connu l’extase ou des « sensations orgasmiques » lors de l’accouchement.

N’oubliez pas que les femmes, au moment de l’accouchement, subissent une pression intense dans la zone vaginale tout au long du processus. Ceci, ajouté au fait que son partenaire – qui l’a aidée à créer le bébé – est avec elle, l’encourage, et qu’ils attendent avec impatience d’avoir enfin le bébé dans leurs bras, peut atteindre un niveau d’intimité si fort que, avec le flot d’émotions de la mère, cela déclenche des montagnes russes physiques entraînant une véritable expérience sexuelle lors de l’accouchement.

11. Se détendre et se distraire lors de la dilatation avant le début du travail

Certaines femmes n’ont aucune douleur après une péridurale. Ainsi, en attendant d’être bien dilatée, les futures mamans peuvent lire un magazine, parler à leur partenaire, téléphoner ou écouter de la musique… Cette distraction et ce moment de détente les aident à mieux affronter les prochaines phases du travail.

12. Pourquoi les bébés pleurent-ils à la naissance ?

On ne peut jamais savoir ce qu’un bébé ressent lorsqu’il vient au monde et qu’il ouvre les yeux. Cependant, il est important de garder à l’esprit que les nouveau-nés sont pratiquement aveugles, de sorte que le passage soudain d’un utérus chaud à un extérieur froid et lumineux les fait pleurer.

Toutefois, selon Gemma Raby, d’autres facteurs peuvent influencer la façon dont un bébé réagit pour s’adapter à de nouvelles conditions. « Le comportement d’un enfant immédiatement après la naissance peut dépendre du type d’accouchement, des niveaux d’hormones de stress présents pendant la grossesse, et aussi de l’utilisation éventuelle de médicaments pendant la grossesse ou l’accouchement, y compris ceux qui ont été prescrits », explique-t-elle.

13. La substance que l’on trouve entre les plis de la peau du bébé à sa naissance est…

le vernix caseosa, nous indique Margaret Vose. C’est une substance composée de cellules mortes et de sécrétions sébacées qui protègent le fœtus d’un contact permanent avec l’eau pendant son séjour dans l’utérus de la mère. Dans de nombreuses maternités, le vernix caseosa du bébé n’est plus retiré à la naissance ; en d’autres termes, le nouveau-né n’est pas lavé immédiatement. En effet, il a été prouvé que cette substance protège également le bébé dans ses premières heures de vie. Il est donc très probable que les professionnels ne vous donnent pas le nourrisson propre pour le premier contact maternel.

14. Après l’accouchement, vous aurez aussi des contractions !

Nous ne disons pas que vous aurez des contractions pour le reste de votre vie, mais après la naissance de votre bébé et l’expulsion du placenta, vous pouvez également ressentir certaines contractions douloureuses. Ces contractions sont connues sous le nom de « tranchées », et elles sont très importantes pour que l’utérus revienne à sa position initiale afin d’éviter les saignements du post-partum.

« Ce processus est appelé involution » et malheureusement, « il a tendance à être plus douloureux lorsque ce n’est pas le premier bébé ». L’avantage est qu’ils peuvent vous donner des médicaments à la maternité pour soulager la douleur, qui peut être sévère.

15. Après l’accouchement, vous pouvez vous sentir triste et fatiguée

Pendant les premières semaines qui suivent l’accouchement, le déséquilibre hormonal est assez important et vous pouvez vous sentir submergées… Il est normal que tout ce que vous avez vécu ait un effet sur votre humeur et, surtout, que vous vous sentiez épuisée. Il se peut même que vous éprouviez de la culpabilité, résultant de votre peur à ne pas être « une bonne mère ». C’est une période d’adaptation à votre bébé, à l’allaitement (s’il existe) et à tout ce que la maternité implique, surtout s’il s’agit de votre premier enfant. Le soutien de votre partenaire et de vos proches sera essentiel. Bien sûr, être avec son bébé sera aussi très enrichissant. Semaine après semaine, vous constaterez une amélioration de votre état physique et émotionnel. Néanmoins, si la situation est trop difficile, il peut être conseillé de consulter un psychologue pour vous aider dans les premiers mois de la vie de votre mère.

Si vous craignez encore le jour de l’accouchement, Margaret Vose tient à vous rassurer : « Le meilleur conseil que je puisse vous donner est de vous entourer d’une bonne équipe médicale et de personnes en qui vous avez confiance pendant l’accouchement. » Gemma Raby pense aussi qu’imaginer prendre enfin son enfant dans les bras aide à surmonter les peurs. « Il n’y a aucun moyen de prévoir comment la naissance va se dérouler et combien de temps elle va durer, mais c’est très peu de temps comparé à celui que vous passerez avec votre enfant par la suite », ajoute-t-elle. « A partir de là, dit Vose, il faut suivre le courant, écouter les personnes de confiance et apprendre à vivre dans un doux pétrin. »

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