12 Years a Slave : la scène poignante où Solomon retrouve sa liberté et sa famille

Sorti en 2013, 12 Years a Slave (« Douze ans d’esclavage », pour la traduction française), réalisé par Steve McQueen, a connu un important succès critique.

Le drame historique revient sur l’histoire vraie de Solomon Northup (interprété par Chiwetel Ejiofor), kidnappé et vendu comme esclave en 1841. D’homme libre, charpentier et violoniste vivant près de New York, aux États-Unis, il devient l’esclave de différents propriétaires de la région de La Nouvelle-Orléans.

D’abord esclave d’un premier propriétaire de plantations de coton présenté comme aimable et sincère (joué par Benedict Cumberbatch), il est ensuite vendu à d’autres hommes, puis à Edwin Epps (Michael Fassbender), un homme violent qui sera son tyran pendant dix ans. Dans cette plantation, proche du Mississippi, il cohabitera, entres autres, avec une autre esclave, Patsey (Lupita Nyong’o), violée et torturée à répétition par le propriétaire. 

12 Years a Slave est diffusé ce lundi 21 juin, sur France 5, à 20h45. L’occasion de voir ou de revoir un film choc et nécessaire. Certains scènes sont d’une violence extrême et confrontent le spectateur à la réalité de l’esclavage.  

Attention, la scène choisie par Marie Claire intervient à la fin du film. La suite de l’article contient des spoilers, bien que le film soit adapté d’une histoire vraie. 

« Je m’excuse pour mon apparence »

Après douze ans d’esclavage, Solomon Northup est sauvé par la venue du shérif local, accompagné de Mr Parker, ancien commerçant que fréquentait le violoniste avant d’être vendu en tant qu’esclave. Solomon doit répondre à des questions précises sur sa vie d’avant et sa famille pour confirmer son identité. 

Il est enfin libéré et emmené par le shérif, malgré l’opposition féroce de son propriétaire, qui lui interdit de partir avec « son nègre ». Après avoir laissé derrière lui Patsey, Solomo, retrouve sa famille. La scène finale de Twelve Years a Slave montre d’abord l’émotion de Solomon Northop arrivant devant le domicile qu’il n’a pas vu depuis 1841. 

Il pousse la porte. Face à lui se tiennent sa femme, son fils, sa fille, ainsi que son mari et leur nouveau-né. En s’approchant, l’homme désormais libre livre ses premiers mots, tremblant, les larmes aux yeux : « Je m’excuse pour mon apparence. Mais j’ai connu une période difficile ces dernières années. » « Margaret, Alonzo », murmure-t-il, en regardant ses enfants, désormais adultes.

Je m’excuse pour mon apparence. Mais j’ai connu une période difficile ces dernières années.

Sa fille s’avance, également ému, et lui présente son époux, puis son fils : « Voici ton petit-fils, Solomon Northup ». « Solomon », répond-il. Après douze ans d’esclavage, l’homme, en larmes, comprend que sa famille ne l’a pas oublié. « Pardonne-moi », demande-t-il à sa fille. « Il n’y a rien à pardonner », lui répond-elle avant que l’ensemble de la famille enlace leur proche retrouvé. 

Le film se conclut sur cette image, expliquant que Solomon Northup a été l’une des rares victimes de kidnapping à avoir retrouvé sa liberté après l’esclavage. 

Une adaptation de l’histoire vraie de Solomon Northup

Twelve Years a Slave est l’adaptation fidèle de l’autobiographie de Solomon Northup, du même nom, publiée l’année de sa libération, en 1853. C’est l’histoire d’un homme noir libre de 32 ans, enlevé de force, kidnappé à Washington, puis vendu comme esclave en Louisiane. 

Comme dans le récit original, le film retrace douze ans d’esclavage, avec des images difficiles, où femmes et hommes sont réduits en objet et passés de propriétaire en propriétaire. Pendant douze ans, Solomon n’évoque jamais sa vie d’homme livre d’avant. Fidèlement raconté dans le film, l’homme confiera seulement sa vraie identité au charpentier canadien Samuel Bass (joué par Brad Pitt), seul homme blanc à oser montrer sa farouche opposition à l’esclavage en tenant tête à Edwin Epps.

Mis dans la confidence, l’homme a ensuite agi comme intermédiaire, en contactant l’épouse de Northup afin qu’elle puisse faire les démarches nécessaires libérer son mari. Avec l’aide du gouverneur de New York, il est libéré en janvier 1853 et décide de poursuivre les trafiquants d’esclaves qui avaient feint de lui offrir un emploi à Washington, douze ans plus tôt, avant de le droguer et de le vendre. 

Les hommes ont dans un premier temps été acquittés, mais la publication de son histoire, un best-seller vendu à 30.000 exemplaires en trois ans, a contribué à l’émergence d’un débat sur l’esclavage et à la réouverture de l’affaire. Malgré un nouveau jugement, les deux ravisseurs identifiés, Alexander Merrill et Joseph Russell, ont été libérés. Aucun des propriétaires esclavagistes de Solomon Northup n’a été poursuivi. 

La fin de vie de Solomon Northup demeure mystérieuse. Après avoir donné des conférences en faveur de l’abolitionnisme, sa trace a été perdue après 1857.

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