Considéré comme une des pires comédies sorties en France, le film Cinéman a eu un tournage très mouvementé. Son réalisateur, Yann Moix, est mis en cause par les techniciens qui ont travaillé sur ce long-métrage qui n’a séduit ni le public ni la critique.
Yann Moix
Sorti en 2009 dans les salles françaises, Cinéman est sans aucun doute un des plus grand échecs de Yann Moix. Après avoir rencontré un succès en tant que réalisateur avec Podium, l’écrivain avait réalisé un deuxième long-métrage. Portée par Franck Dubosc, cette étonnante comédie sur un professeur de mathématiques qui se retrouve plongé dans des films a été massacrée par la critique et boudée par le public. Ce 4 août, BFM TV revient sur la production de ce film, largement considéré comme un véritable navet. « L’échec fut si cuisant que onze ans après sa sortie une partie de l’équipe du film – dont le réalisateur Yann Moix – a refusé de répondre aux questions de BFM TV sur le sujet », a précisé la chaîne. Mais certains techniciens ont tout de même accepté d’évoquer leurs souvenirs pas toujours glorieux de ce drôle de tournage, dressant au passage un portrait au vitriol du réalisateur de Cinéman.
Retard, drague et grosse fatigue : Yann Moix accablé
Majoritairement effectué en novembre 2007, avant quelques semaines additionnelles réalisées au printemps 2008, le tournage a eu lieu en Belgique et a commencé « dans une bonne ambiance », selon BFM TV. Mais les techniciens belges ont vite ressenti que Yann Moix commençait à « baisser les bras » face à certains challenges techniques et cessait de « prendre en compte certaines indications des chefs de poste ». Comme le révèle BFM TV, Yann Moix avait d’autres occupations à l’époque : en plus du tournage, il continuait son activité d’écrivain et « passait ses nuits à écrire ». Il arrivait donc « plusieurs fois par semaine » en retard selon ses anciennes équipes, le plus souvent « la gueule enfarinée, ne sachant pratiquement pas ce que l’on devait faire ». Un technicien se souvient notamment qu’il fallait « lui tirer les vers du nez pour que la journée se fasse » : « Il ne se projetait pas dans le tournage. Quand on a un réalisateur qui ne sait pas ce qu’il a à faire, qui passe sa vie à draguer les figurantes plutôt que de voir le plan d’après, ça fout un peu le bourdon à tout le monde. » En 2009, Benoît Luporsi, un technicien du département figuration, assurait à Technikart que Yann Moix se rapprochait des femmes sur le tournage : « Certaines jeunes comédiennes belges s’en souviennent… »
Dans ce même article paru dans Technikart en 2009, Yann Moix se défendait déjà bec et ongles, jurant que les techniciens belges ne l’appréciaient pas et se liguaient contre lui. « Dès le premier jour, une bagarre éclate entre deux techniciens. Une vraie baston, la baston des pays, avait-il raconté. Je m’aperçois aussi que les Belges disent à mon chauffeur de venir me chercher en retard. J’arrive donc systématiquement sur le tournage à la bourre de retard. » Cette histoire de bagarre et cette accusation de complot avaient été démenties par le technicien Benoît Luporsi dans le magazine. Onze ans plus tard, les équipes belges de Cinéman dénoncent toujours le « manque de professionnalisme » de Yann Moix. « Il avait de nouvelles idées tout le temps. Il faisait son film sur le moment. Il voulait tout, tout de suite. On pouvait essayer d’anticiper, mais, au dernier moment, il pouvait tout changer. C’est assez rare à ce point-là », raconte par exemple à BFM TV Emmanuelle Duplay, cheffe décoratrice sur Cinéman. « En Belgique, c’est un nom qu’il ne faut pas prononcer, Yann Moix », résume de son côté un membre de l’équipe. L’écrivain n’a plus fait de film par la suite, sans doute échaudé par cette catastrophique expérience.
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