Ce vendredi 13 novembre, Lio était l’invitée de Claire Chazal dans l’émission Passage des arts. Victime de violence conjugale, la chanteuse pop a fini par réussir à porter plainte.
Franchir le seuil d’un commissariat, Lio pensait ne jamais y parvenir. Depuis des années, la chanteuse s’écroulait sous les coups de son compagnon. Alors qu’elle était enceinte de jumelles, à la fin des années 90, sa maternité lui a donné le courage de porter plainte. Son passé de femme battue, l’interprète de Banana Split ne s’en est jamais cachée. À l’écran, l’artiste brille d’une aura de femme pétillante et épanouie. Mais devant les caméras de France 5, ce vendredi 13 novembre, l’artiste a fait tomber le masque. Dans l’émission Passage des arts, la journaliste Claire Chazal est revenue sur cette période sombre de sa vie : “Vous avez vous-même porté plainte contre un compagnon qui exerçait des violences. Ça vous paraît être nécessaire, en tant qu’artiste, de prendre la parole pour cela ?”, l’a-t-elle interrogé, avant d’ajouter : “Ou en tant que femme, d’ailleurs.”
L’émotion l’a gagnée. Encore fragilisée par son passé, Lio s’est efforcée de trouver les mots. Celle qui est désormais engagée dans la lutte contre les violences conjugales rappelle qu’il s’agit “d’un chemin personnel” et qu’elle n’a pas “de jugement à porter pour ceux qui s’engagent”. Puis la reine de la pop se remémore ce douloureux souvenir. “Je suis battue, vraiment amochée, j’arrive, je dois porter plainte. C’est un combat horrible. C’est terrible d’aller porter plainte quand on est battue”, raconte-t-elle d’une voix tremblante. De sa plainte découle un jugement, une “chance”. “Parce qu’il y a Lio quand même. Et c’est un privilège détestable quand on comprend combien de femmes ont été seules.” Son courage de porter plainte lui sauve la vie. Mais il entache sa carrière : “Dans les trois jours, c’est un branle-bas autour de moi. C’est-à-dire que le métier me conspue d’avoir parlé.” Cependant, Lio n’éprouve pas le moindre regret ni culpabilité. “Dans le même temps, je reçois des sacs de jute de femmes qui ont lu, qui me parlent.”
Une faiblesse devenue une force
Au quotidien, Lio tend la main à celles qui n’ont pas la force de se relever. “Plutôt que d’essayer d’effacer ça de ma vie, je vais en faire œuvre. Pas un combat, vous savez, je n’ai pas envie de guerre”, a-t-elle expliqué dans cette même interview. Depuis, celle qui “se bat avec du marbre” ne cesse de raconter son histoire de femme battue. À qui veut l’entendre, et à qui veut le lire. Dans son autobiographie Pop Model, coécrite avec Gilles Verlant, l’interprète de Sage comme une image dépeignait l’homme de son calvaire comme une personne fragile. “On est sensible à cette souffrance puisqu’on les aime ou du moins on le croit. C’est comme ça que le cercle vicieux se noue autour de vous. Vous vous enfermez et vous descendez de plus en plus bas.” Si la maman de six enfants “n’a plus confiance en personne”, elle a retrouvé la lumière.
Article réalisé avec l’agence 6 Médias
Crédits photos : Capture d’écran France 5
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