Ce lundi 2 mars, Anne-Elisabeth Lemoine recevait Giulia Foïs sur le plateau de C à vous sur France 5. La journaliste et soeur de Marina Foïs en a profité pour livrer son ressenti quant à la polémique entourant Roman Polanski et les soutiens qu’il reçoit.
Ce sont des départs qui sont loin de faire l’unanimité. Le 28 février dernier, la cérémonie des César 2020 récompensait Roman Polanski du prix du Meilleur réalisateur. Et ce, dans un contexte très tendu. A l’annonce du résultat, ni une ni deux, Adèle Haenel a décidé de quitter la salle Pleyel, laissant échapper sa colère. Et elle n’est pas la seule. De nombreuses autres personnalités ont suivi ce mouvement, dont la maitresse de cérémonie elle-même. Florence Foresti n’est ainsi jamais réapparu sur la scène afin de clôturer la soirée. Ce qui leur vaut de nombreuses félicitations… et tout autant de critiques.
Fanny Ardant fait ainsi partie des premières personnes à avoir soutenue Roman Polanski le soir des César. « Je suivrai quelqu’un jusqu’à la guillotine », affirmait-elle alors, tandis que Lambert Wilson tenait des propos plus virulents. Après avoir « plaint » Florence Foresti pour ce qui l’attendait, le comédien a fait part de sa « colère » et de son « choc » en découvrant les piques qu’elle avait préparées à l’encontre du réalisateur franco-polonais. « Oser évoquer un metteur en scène en ces termes… Et en plus, qu’est-ce qu’on va retenir de la vie de ces gens par rapport à l’énormité du mythe de Polanski ? Qui sont ces gens ? Ils sont minuscules », jugeait-il sèchement.
« Ils sont complètement hors-sol »
Des mots qui ont stupéfié Giulia Foïs. Ce lundi 2 mars, la sœur de Marina Foïs était l’invitée de C à vous. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle a été atterrée en découvrant les propos de Lambert Wilson. « J’y vois un vieux monde qui s’accroche désespérément aux privilèges qui ont été les siens. Je vois un vieux monde finissant qui se rend compte que les choses sont inexorablement en train de bouger », analyse la journaliste de France Inter. Et pour cause, elle note avec fierté l’apparition sur Twitter, dès le lendemain de la cérémonie, du hashtag #JeSuisVictime où les femmes racontent les viols qu’elles ont subis. « C’est-à-dire qu’on a voulu nous faire taire, on s’est mise à parler. Plus rien, jamais, n’arrêtera cette machine qui s’est mise en marche. On est une armée, en fait », lance celle qui raconte le viol qu’elle a subi dans Je suis une sur deux (Ed. Flammarion). Et de surenchérir : « Ensemble, sortant de notre silence, on est beaucoup plus fortes que ça. Et c’est bien ça qu’ils sentent».
Giulia Foïs note une « déconnexion » totale de l’Académie mais aussi de toutes les personnalités qui soutiennent Roman Polanski. « Ils sont complètement hors-sol », estime Giulia Foïs, prenant pour exemple le fameux distinguo à faire entre l’homme et l’œuvre. « Mais vous croyez vraiment que quand on est violée, on se demande quel métier exerce l’homme qui nous viole et s’il le fait bien ? », s’insurge la journaliste. Et de rappeler : « On nous parle beaucoup de question de moral, mais il s’agit d’un crime en fait, on n’est pas en train de moraliser sur des pratiques sexuelles qui seraient licites, il s’agit d’un crime !».
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