Victime d'un burn-out, Camille Lacourt regrette que ce soit "considéré comme une maladie de faibles"

Le burn-out n’est pas réservé au monde du travail : de Marie-José Perec à Simone Biles, de nombreux athlètes ont évoqué ce « syndrome de l’épuisement professionnel ». Camille Lacourt, lui aussi, a été confronté à cette situation. Interrogé par Santé Magazine, il a accepté de revenir sur les épreuves traversées et sur sa lutte pour remonter la pente.

Un burn-out pour cause de surentraînement

Face à la caméra de Santé Magazine, le champion du monde de natation revient sur les événements qui ont conduit à son burn-out. « Ça m’est arrivé en 2012 à Londres. Aux Jeux Olympiques, la compétition que tous les sportifs attendent. » Après des mois d’entraînement intensif, le Français arrive quatrième. Un score insuffisant pour monter sur le podium, et ramener une médaille. Un véritable échec, à ses yeux. « J’étais brisé. Dans cette situation on est complètement déçu de nous-mêmes. On n’a pas d’amour propre, on a l’impression d’avoir tout perdu : d’avoir perdu du temps, d’avoir perdu de l’honneur, de la force de caractère. »

Son retour en France n’arrange rien, au contraire. « Je pense qu’on peut presque s’approcher de la dépression : aucune envie de me lever le matin. » Pour Camille Lacourt, à cette époque, tout semblait futile. L’intégralité de son entraînement, ses trophées, ses sacrifices pour sa carrière professionnelle : « J’avais l’impression que tout ce que j’avais fait avant, était une perte de temps. C’est super dur de se dire qu’on a fait les choses correctement pour rien. »

Sentiment de solitude et manque de reconnaissance

Le champion de natation décrit avoir eu l’impression d’être dans un « no man’s land », tout en ayant conscience d’être « bien entouré » par ses proches. « Quand on est dans un moment comme ça, on est seuls, quoi qu’il arrive », constate-t-il. Le problème, selon Camille Lacourt, c’est le manque de considération accordé aux victimes de burn-out. « Au début, je crois que ce burn-out était vraiment considéré comme une maladie de faibles et en fin de compte, on voit que c’est totalement le contraire. Je pense que les gens qui font des burn-out et qui vivent ces moments très difficiles dans leur vie, sont des personnes très fortes mentalement. Ce sont des personnes qui ont toujours repoussé leurs limites, en pensant qu’elles pouvaient accepter plus que le reste du monde ou le reste de l’entreprise. Et à un moment donné, ça ne marche plus. »

Il précise également que le burn-out des athlètes est, peut-être, à repenser : « Quand il y a un burn-out chez un sportif, ce n’est pas le physique qui craque en premier. » Pour se relever, Camille Lacourt a fait un gros travail sur lui-même, et en a tiré une leçon : « Il y a une phrase que j’aime beaucoup : ‘les grands champions ne sont pas ceux qui ne tombent pas, mais ceux qui se relèvent vite’. »

Pour rappel, en France, il y aurait eu 2,5 millions de salariés en burn-out, selon le baromètre du cabinet Empreinte Humaine, soit 34% de la population.

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