Stéphanie de Monaco : un cœur à vif chez les Grimaldi

Enfant rebelle brisée par le deuil, amoureuse passionnée mais si souvent déçue, femme de coeur plutôt que de titres… Les années n’y changent rien, Stéphanie de Monaco reste une écorchée vive, une princesse à part, ultra-sensible et altruiste. Son destin a basculé à la mort de sa mère Grace Kelly. A 57 ans, alors que ses propres enfants sont entrés dans la vie adulte, la benjamine des Grimaldi fait voeu de sérénité. Sans renoncer à ce qui l’a toujours animée…

Sommaire

  1. La mort de Grace Kelly : son adieu à l’innocence
  2. Une princesse en quête d’identité
  3. Grandes amours et grandes désillusions
  4. L’âge de raison et des engagements
  5. Ses enfants Louis, Pauline, Camille : sa fierté

« Comme un ouragan, la tempête en moi, a balayé le passé ; allumer ma vie, c’est un incendie, qu’on ne peut plus arrêter… » Trente-six ans après sa déferlante sur les ondes, ce refrain écrit par Romano Musumarra ne trouve pas d’égal pour résumer la nature indomptable de Stéphanie de Monaco. Aux yeux de ses trois enfants, elle fait figure de modèle. Vrai qu’au sein de la famille Grimaldi, la petite dernière de Grace Kelly et Rainier III a tracé un chemin singulier. Aussi attachante que têtue, bravache mais admirable, malgré tout.

Son père, prince bâtisseur du Rocher et lui-même roc insondable en dépit des chagrins, restera à jamais une ombre tutélaire. Sa mère, son héroïne. A la mort de celle-ci, une urgence de vivre s’est emparée de la petite soeur d’Albert II et de Caroline. A peine majeure, Stéphanie a joué les mannequins, a ébouriffé les hit-parades avec son titre Ouragan vendu à des millions d’exemplaires. Sa vie amoureuse ne sera pas plus calme…

Plus discrète depuis quelques années, la princesse, qui a fêté ses 57 ans en cette année 2022, n’en garde pas moins un sens du devoir et de la famille. Pour son frère Albert devenu prince souverain en 2005, après la mort de leur père, elle continue d’être un soutien inestimable. Pour sa sœur aussi Caroline, pas plus épargnée par les drames, elle reste une confidente, malgré des choix de vie différents. Stéphanie de Monaco n’apparaît plus devant les caméras que pour quelques cérémonies officielles et pour défendre des causes qui lui tiennent à coeur. Mais elle n’a jamais baissé les bras…

La mort de Grace Kelly : son adieu à l’innocence

Troisième enfant de Grace Kelly et de Rainier III, Stéphanie de Monaco, née le 1er février 1965, se distingue très vite de ses aînés Albert et Caroline. Garçon manqué, intrépide, obstinée, la petite dernière bénéficie de plus de souplesse que son frère et sa soeur. Sa mère, brimée à l’adolescence par des parents très autoritaires, l’encourage à trouver sa voie et vivre ses rêves. Tout aussi bienveillant, celui qu’elle surnomme « papa » et non « Monseigneur », lui passe ses caprices et ses coups de sang, la gâte autant qu’il la guide. Pas de dorures au dessus de sa tête. La petite dernière des Grimaldi s’épanouit à Roc Agel, à l’abri des regards indiscrets et d’un protocole trop pesant.

Après une enfance passée sur les hauteurs du Rocher, la princesse met le cap sur Paris, bien décidée à percer dans les métiers de la mode. Stéphanie a hérité de la détermination des Kelly. Grace, qui garde toujours un œil sur elle, l’aide à décrocher un stage au sein de Christian Dior Couture. Elle n’assistera jamais à ses succès… Le 13 septembre 1982, le destin des Grimaldi bascule. La Rover dans laquelle Stéphanie a pris place avec sa mère quitte brusquement la route sinueuse de la Turbie, et chute de plusieurs mètres dans le vide avant de s’écraser dans un parking. Grace de Monaco ne survit pas, et décède à l’hôpital. Sa fille Stéphanie fait figure de miraculée. Onde de choc dans le monde entier.

« J’avais 17 ans, je venais de perdre ma mère et on m’accusait de l’avoir tuée »

Gravement blessée, Stéphanie de Monaco ne pourra assister aux obsèques de sa mère, elle les suivra à la télévision. Elle y voit son père adoré, accablé par la douleur, épaulé tant bien que mal par Caroline, recouverte d’une mantille noire, et Albert, profondément bouleversé. Les rumeurs aussi font souffrir la jeune femme. Certaines affirment que c’est elle qui était au volant de la voiture au moment du drame. « J’avais 17 ans, je venais de perdre ma mère et on m’accusait de l’avoir tuée », s’indignera des années plus tard la princesse. Pendant plus de huit mois, elle suivra des séances de rééducation. Entre elle et son père, les liens deviennent plus forts encore. Rainier III protège sa fille aux grands yeux bleus qui lui ressemble tant. Si forte et si fragile à la fois. L’un est une consolation pour l’autre dans le deuil.

Une princesse en quête d’identité

Après le tragique accident de sa mère, Stéphanie de Monaco cultive son image d’adolescente rebelle. Un autre destin, elle en est convaincue, l’appelle loin des ors du palais princier. Passionnée de mode, déterminée à s’émanciper, elle lance une ligne de maillot de bain baptisée Pool Position. Et qui mieux que Stéphanie, visage de mannequin et carrure de sportive, pour en devenir l’égérie ? Les maillots sont échancrés. Très. La princesse aime le fluo. Beaucoup. Son style détonne ? Elle assume. C’est un succès commercial. La benjamine des Grimaldi aime qu’on l’aime. Alors, la princesse fashionista se mue en reine des hit-parades. En février 1986, elle prend tout le monde de court avec Ouragan, chanson refusée par Jeanne Mas.

En jean troué, cheveux courts, cigarette aux lèvres et tatouages en évidence, la fille de Rainier III décoiffe. Son audace, tout autant que son brin de voix, séduira Michael Jackson avec qui elle collaborera en 1991. Entre temps, Stéphanie multiplie les sorties dans les night-clubs et enchaîne les flirts. On la surprend aux bras de Paul Belmondo, d’Anthony Delon, de l’acteur américain Rob Lowe ou encore de l’homme d’affaires français Jean-Yves Le Fur. Des courtes passades qui font causer, mais qu’elle ne poursuit pas. Celui qui va la conquérir s’appelle Daniel Ducruet et le bellâtre n’est autre que… son garde du corps.

Grandes amours et grandes désillusions

Dans les années 1990, Stéphanie de Monaco tombe donc sous le charme de Daniel Ducruet, fils d’un modeste docker de Beausoleil, divorcé et déjà père d’un enfant. L’idylle fait jaser la principauté, sans vraiment être prise au sérieuse. Mais à 25 ans, pour la première fois, la turbulente princesse se sent aimée pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle représente. Elle s’en ouvre à son père Rainier III, qui ne cache pas son inquiétude.

Pas le temps de tergiverser. Stéphanie attend son premier enfant. Le 26 novembre 1992 un petit garçon, prénommé Louis, naît. Une petite Pauline suit deux ans plus tard. Sûre de ses sentiments, Stéphanie épouse Daniel Ducruet le 1er juillet 1995. Des noces civiles célébrées en toute intimé, très loin du faste du mariage princier de ses parents. Sur les rares clichés de la cérémonie, la petite soeur d’Albert et de Caroline apparaît en robe de mariée blanche, mais celle-ci est coupée aux genoux. Les cheveux de Stéphanie sont détachés. Princesse, certes. Mais toujours aussi rock’n’roll…

D’autres photos feront la une des magazines l’été suivant. Nettement moins heureuses. Daniel Ducruet et une stripteaseuse belge, Fili Houteman, ont été surpris bord de la piscine d’une villa de Villefranche-sur-Mer. L’humiliation est totale. Stéphanie de Monaco tient bon, dans un premier temps. Son époux crie être victime d’un complot. Rainier III, lui, ne décolère pas. Réfugiée à Roc Agel, sa fille finit par prendre une décision : elle demande le divorce.

Désormais prudente avec les hommes, Stéphanie finit tout de même par faire confiance à un autre garde du corps, Jean-Raymond Gottlieb. Le couple accueille une petite fille prénommée Camille. Un bonheur vite dissipé, la princesse ne se mariera pas une seconde fois. Elle s’élancera finalement avec l’acrobate portugais nommé Adans Lopez Peres. Un mariage express : célébrées le 12 septembre 2003, leurs noces prendront fin l’année suivante.

L’âge de raison et des engagements

Déçue par la vie à deux, Stéphanie de Monaco se recentre sur les siens et sur ses engagements. La princesse rebelle n’écoute plus qu’un homme : son frère, Albert II, qui, lui, ne l’a jamais trahie. Protecteur depuis l’enfance, le prince héritier sait l’écouter, entendre ses coups de coeur et indignations. « On a des rapports magnifiques, comme des jumeaux », résumera avec pudeur la benjamine des Grimaldi au sujet de son frère aîné. Elle sait son destin, qu’elle n’envie pas. Elle sera là pour lui, répondant présente quand Charlene de Monaco sera absente du Rocher pendant des mois. Avec sa sœur Caroline, les rapports sont tout aussi tendres, malgré les apparences. Quoique très différentes, deux femmes se comprennent et se soutiennent. Ainsi, Stéphanie sera un discret mais réel soutien quand Caroline perdra son mari Stefano Casiraghi dans un terrible accident de motonautisme. C’est soudée que la fratrie fera front le 6 avril 2005, quand Rainier III meurt après 55 ans de règne.

« Avec Albert, on a des rapports magnifiques, comme des jumeaux »

Stéphanie de Monaco va reprendre une passion de son père adoré. Avec l’accord de son frère devenu souverain, elle prend la présidence du le Festival international du cirque de Monte-Carlo lancé par Rainier III en 1974. Passionnée par les animaux et notamment les pachydermes, elle se démène par la suite pour sauver Népal et Baby, deux éléphantes atteintes de tuberculose. Après une bataille juridique, Stéphanie obtient droit de les accueillir dans sa propriété de 50 hectares située à Fontbonne, sur les hauteurs du Rocher. Si Baby est sauvée, sa mère Népal succombe en avril 2018 à une insuffisance rénale, malgré les nombreux soins prodigués par la princesse.

D’autres combats animent Stéphanie. Depuis 2004, elle est également mobilisée pour Fight Aids Monaco, et ne compte pas ses heures pour améliorer le quotidien des malades du sida. Il arrive encore que la princesse prenne la pose devant les flashs crépitants, s’assied devant une caméra ou s’engage pour livrer un message de paix alors que la guerre en Ukraine fait rage. Mais pour elle, rien ne semble désormais plus important que de faire corps avec le silence et la nature, loin de l’agitation de la principauté. Au faste et au glamour du palais, elle préfère la quiétude et la simplicité d’une maison de style provençale, que l’on visite après avoir déclaré ses bonnes intentions.

Ses enfants Louis, Pauline, Camille : sa fierté

A l’approche de la soixantaine, le quotidien de la princesse est paisible, tout juste bousculé par la présence de ses trois enfants, Louis, Pauline et Camille, sa raison de vivre. Devenir mère a indéniablement comblé un vide. Elle leur a d’abord offert une enfance sans chichi dans le village d’Auron, dans les Alpes du Sud. Pas question qu’ils grandissent comme elle, sous l’œil intrusif des médias. « On ne les a pas vus beaucoup quand ils étaient petits. J’essaie de protéger leur image, qu’ils aient une éducation normale, une école normale. Ils n’étaient pas exposés à la presse ou très peu. Je les ai vraiment élevés comme une famille normale, qu’on est d’ailleurs, » a-t-elle tenu à expliquer.

« J’ai vraiment élevé mes enfants comme une famille normale, qu’on est d’ailleurs »

Désormais adultes, Louis, Pauline et Camille continuent d’inspirer les meilleures intentions à Stéphanie. Pour leur équilibre, elle a conservé des rapports amicaux avec leurs pères. Le clan se réunit devant les photographes pour de grandes occasions, comme le mariage de Louis avec Marie Chevallier célébré à Monaco le 27 juillet 2020 célébré à Monaco. Stéphanie de Monaco était d’ailleurs apparue radieuse et profondément émue, au côté de son ex-mari Daniel Ducruet, père du jeune marié.

Même yeux scintillants, quand sa fille Pauline, comme un clin d’œil à sa brève incursion dans la mode, a présenté sa griffe baptisée Alter Designs. La cadette de la fratrie, Camille, n’est pas en reste. C’est peut-être elle qui ressemble le plus à sa mère, tant physiquement que moralement. Bénévole pour l’association Fight Aids Monaco, la jeune femme est également la présidente de Be safe Monaco, qui sensibilise les jeunes aux dangers de l’alcool au volant. Mère dévouée, Stéphanie de Monaco regarde avec bienveillance ses trois enfants s’épanouir. Elle s’impatiente de devenir grand-mère. Une nouvelle étape de sa vie, comme un pied-de-nez à la fatalité et aux contes défaits. Ne jamais baisser les bras : Stéphanie de Monaco a fait sienne cette devise.

Crédits photos : Bestimage / Direction artistique GALA

A propos de

  • Abonnez-vous à vos stars préférées et recevez leurs actus en avant première !

  • Stéphanie de Monaco

  • Albert de Monaco

  • Caroline de Monaco

Il vous reste 85% de l’article à découvrir

Autour de

Source: Lire L’Article Complet