Shiloh, une adolescente de 13 ans, morte d'un cancer du sein

Lundi 23 mai 2022, Le Parisien dévoile le témoignage bouleversant de la famille de Shiloh, une jeune fille de 13 ans décédée d’un cancer du sein en décembre 2021. Elle dénonce une errance médicale et a l’intention de porter plaine.

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« Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France et représente la première cause de décès par cancer chez la femme« , écrit Santé publique France. Mais généralement, ce dernier se révèle plutôt chez des femmes âgées de 30 ans et plus. Pourtant, lorsque les premiers symptômes se manifestent, Shiloh n’a que 12 ans. Lundi 23 mai 2022, Le Parisien dévoile le témoignage de ses parents, Diane et Modibo. Ils ont perdu leur fille le 8 décembre 2021, après des mois d’errance médicale. « Pris à temps, il y avait la possibilité qu’elle s’en sorte. Même si cela prend dix ans, j’irai jusqu’au bout« , déclare la mère, qui a la ferme intention de porter plainte contre tous les médecins qui n’ont pas su les orienter correctement pour traiter sa fille avant qu’il soit trop tard.

« Un cancer du sein à 12 ans, ça n’existe pas »

« Ma fille est morte parce qu’elle avait 12 ans« , s’émeut Diane. C’est en mars 2021 qu’apparaissent les premiers symptômes sur le sein gauche de Shiloh. Elle se plaint de douleurs et montre à sa mère « des petits boutons et une sorte de peau d’orange » sur sa poitrine. Débute alors un véritable périple pour tenter de diagnostiquer ce dont elle souffre. Mère et fille vont de médecin en médecin. « Quand je disais que c’était un cancer, on me disait : Mais, madame, un cancer du sein à 12 ans, ça n’existe pas« , explique-t-elle. La situation se dégrade rapidement. On détecte à Shiloh une mastite (une inflammation des seins), sans même avoir effectué de palpation. Puis on lui prescrit des antibiotiques, malgré les demandes répétées de Diane pour que soit effectuée une mammographie.

La jeune fille perd de sa vigueur, son sein se met à suinter. Les parents dénoncent de mauvaises prises en charge, le refus d’effectuer les examens nécessaires. Selon nos confrères, une assistance sociale est envoyée pour vérifier qu’il n’y a pas d’actes de maltraitance. Quatre mois après les premières douleurs, un médecin fait pratiquer une échographie et le résultat tombe enfin : un angiosarcome mammaire de grade II. Autrement dit, une tumeur qui s’est installée sur le sein. Une forme de cancer très rare, encore jamais détectée chez une personne de moins de 30 ans. Malgré une prise en charge et des séances de chimiothérapie dès le mois d’août, Shiloh mourra le 8 décembre. Selon une étude médicale parue en 1997 dans la revue médicale Bulletin du Cancer, « huit cas d’angiosarcome du sein ont été diagnostiqués, traités et suivis à l’Institut Gustave-Roussy entre 1954 et 1995. Au moment du diagnostic, les patientes ont entre 32 et 68 ans. […] La médiane de survie sans récidive est de 9 mois. La médiane de survie globale est de 13 mois« . En raison de la rareté de l’affection et de l’âge de l’adolescente, elle avait peu de chance d’être diagnostiquée à temps et surtout de s’en sortir.

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