Invitée sur le plateau de 20h30 le dimanche le 23 janvier 2022 pour présenter son premier long-métrage, Sandrine Kiberlain a évoqué avec pudeur l’histoire de sa famille. Durant la Seconde guerre mondiale, ses grands-parents se sont cachés de l’ennemi.
- Sandrine Kiberlain
Pour la toute première fois, Sandrine Kiberlain passe derrière la caméra. Le 26 janvier 2022, les spectateurs découvriront Une jeune fille qui va bien, un long-métrage sélectionné lors de La Semaine de la critique au dernier Festival de Cannes. Dans ce premier film où elle a travaillé en tant que réalisatrice et scénariste, celle qui est aussi actrice retrace l’histoire de la jeune Irène, une étudiante juive de 19 ans, à l’été 1942 dans un Paris occupé par les nazis. Pour cette première, Sandrine Kiberlain a voulu « parler de l’horreur en traitant ce qu’il y a de plus beau de la vie, c’est-à-dire la jeunesse », comme elle l’a expliqué sur le plateau de 20h30 le dimanche le 23 janvier 2022. Cette histoire qu’elle a tenue à raconter, la comédienne césarisée l’avait « inconsciemment » dans la tête depuis des années.
« C’est une histoire, une question qui ne cesse de m’interroger, une période qui me hante », a confié Sandrine Kiberlain à Laurent Delahousse. Si cette sombre période de l’histoire de France lui est si importante, c’est parce qu’elle fait écho à son héritage familial. Ses quatre grands-parents, juifs polonais, ont immigré à Paris en 1933 et ont survécu à la Shoah. « Je suis imprégnée de cette histoire, c’est mon héritage », a confié l’ancienne épouse de Vincent Lindon, qui pour ce film s’est « servie » de tout ce que sa grand-mère lui a conté. Ce qu’elle a tiré des discussions avec sa mamie : les intenses émotions que ses aïeuls ressentaient lorsqu’ils ont dû se cacher.
Sandrine Kiberlain a filmé une « pulsion de vie »
« Ma grand-mère me disait que lorsqu’ils étaient cachés, ils avaient été très heureux. Il y avait une joie de vivre et une envie de vivre », s’est souvenue Sandrine Kiberlain, qui a par-dessus tout voulu filmer et rendre compte de cette « pulsion de vie » qui habitait alors ses grands-parents. Avec Une jeune fille qui va bien, la mère de Suzanne Lindon n’a surtout pas souhaité faire un film de guerre mais « montrer, au présent, ce qu’ils vivaient quand ils avaient 20 ans ». Mais aussi se raconter intimement, comme elle le décrivait à l’AFP : « Si les gens veulent me connaître, c’est ce film-là qu’ils doivent aller voir ».
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