Dimanche 1er mai 2022, Régine est morte à l’âge de 92 ans, comme l’a annoncé sa petite fille à l’AFP. « Reine de la nuit », à la fois chanteuse, comédienne et femme d’affaires, elle restera une personnalité à part dans le monde du spectacle.
- Régine
Les nuits parisiennes n’auront plus jamais la même saveur. Dimanche 1er mai 2022, la chanteuse et comédienne Régine est morte à l’âge de 92 ans. La triste annonce a été faite par sa petite-fille, Daphné Rotcajg, à l’AFP. « Régine nous a quittés paisiblement ce 1er mai à 11 heures » en région parisienne, a-t-elle précisé. Depuis plus de 70 ans, elle était une personnalité adorée et incontournable du monde du spectacle. Née en Belgique le 26 décembre 1923, Régina Zylberberg de son nom complet a grandi à Paris, où ses parents ont déménagé après que son père a perdu sa boulangerie en jouant au poker. Après le départ de sa mère en Amérique du Sud, Régine et son frère cadet, Maurice, ont été placés. « Pendant la guerre, on me sépare de mon frère et je rejoins un refuge pour vieillards à Lyon », racontait-elle à Paris Match, le 19 janvier 2016. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Régine se familiarise avec le monde de la nuit dans le sud de la France.
À la fin des années 1950, de retour à Paris, elle a créé sa discothèque devenue mythique, Chez Régine. « Pour avoir du monde, je commençais toujours par refuser du monde, ça créait une envie. J’installais toujours un tapis rouge et je filtrais sévèrement les entrées », écrivait-elle dans son autobiographie, Gueule de nuit (Éd. Flammarion), sortie en décembre 2018. La première d’une longue liste, qui lui a valu le surnom de « reine de la nuit ». Au fil des années, celle qui côtoyait le gratin du show-business de Johnny Hallyday à Mike Jagger en passant par Simone Veil, a monté 25 établissements dans le monde entier et employait plus de mille personnes. « Je travaillais la nuit quand les autres dormaient, et je travaillais l’été quand ils étaient en vacances, cela me permettait d’avoir de l’avance », décrivait-elle. Redoutable femme d’affaires précurseuse, Régine avait plusieurs cordes à son arc. En parallèle, elle a mené plusieurs carrières prolifiques. Notamment dans la musique.
Des chansons « devenues des classiques »
Pendant des décennies, Régine a en effet été une interprète adorée des auteurs célèbres, comme Serge Gainsbourg qui lui a écrit Les P’tits Papiers, Charles Aznavour qui lui a offert Nounous ou encore Barbara, autrice de Gueule de nuit pour ne citer qu’eux. Surnommée dans la musique « La Grande Zoa », Régine a couru les scènes internationales pendant de longues années, jusqu’en 2016 pour une ultime tournée. « Ma plus grande joie serait qu’on écoute encore mes chansons dans cinquante ans. Je suis très fière que certaines soient devenues des classiques de la variété », confiait-elle en 2020 à l’AFP dans sa dernière grande interview. Reine de la nuit donc, chanteuse à succès, Régine a aussi mené une carrière de comédienne à la télévision comme au cinéma, où on l’a vue dans Les Ripoux de Claude Zidi ou encore Grosse Fatigue de Michel Blanc.
« Je n’ai jamais imaginé que je vivrais aussi vieille »
Côté vie privée, Régine a épousé en premières noces Paul Torcage, en novembre 1947 alors qu’elle n’avait que 17 ans. « Je n’étais pas vraiment amoureuse mais comme il m’offrait des chaussures et des sacs et que je rêvais de quitter la gérance du bar de mon père, je me suis mariée… », racontait-elle à Paris Match, en 2016. Régine a donné naissance à son fils unique, Lionel, décédé en 2006 d’un cancer. Trois ans après leur mariage, elle a divorcé « en jurant de ne plus jamais avoir la bague au doigt ». Promesse non tenue puisqu’elle a épousé Roger Choukroun en 1969. Éprouvée par un malaise cardiaque en 2006, Régine s’était faite plus discrète ces dernières années. La mort ? Elle n’en avait « pas du tout peur, comme elle l’affirmait à nos confrères. Je n’ai jamais imaginé que je vivrais aussi vieille. »
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