Inconnue du grand public il y a encore quelques semaines, Karine Lacombe est devenue un des visages de la lutte contre le coronavirus, et en particulier sur les chaînes du groupe TF1. La cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris a notamment fait parler d’elle pour avoir critiqué les méthodes du Professeur Didier Raoult.
C’est un visage qui est devenu familier. Il y a quelques semaines encore, personne – ou presque – ne connaissait Karine Lacombe. Mais depuis le début de la crise sanitaire, elle s’est imposée comme l’un des visages emblématiques. Et en particulier sur les antennes du groupe TF1 où elle est régulièrement conviée. Il faut dire que la cheffe du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine à Paris n’a pas peur de dire ce qu’elle pense. C’est le cas par exemple des méthodes du Professeur Didier Raoult, dont elle n’est pas une grande fan. Selon la Professeure Karine Lacombe, ce traitement n’aurait pas prouvé son efficacité. De l’essai marseillais de Didier Raoult, elle jugeait face aux caméras de Quotidien qu’il est « intéressant sur le plan intellectuel, mais sur le plan scientifique, ne confirme pas l’efficacité de la chloroquine ».
La Professeure Karine Lacombe est droite dans ses bottes. Ce qui a visiblement séduit le groupe TF1. C’est en remplacement de son ancien chef de service, qu’elle a fait ses débuts sur LCI. Une femme médecin dans un milieu très masculin. « Jusqu’à présent, seuls les hommes étaient sur le devant de la scène », confirme-t-elle dans les colonnes de Gala ce jeudi 2 avril, faisant sans doute référence à Michel Cymes, Gérald Kierzek, Eric Caumes et autre Philippe Juvin. Il n’en fallait pas plus pour susciter l’intérêt de la Une, qui souhaitait même l’avoir en exclusivité. « Et on ne m’a pas proposé de tripler mon salaire contrairement à ce qu’a écrit Le Monde, mais une indemnisation », précise la principale intéressée, avant d’expliquer : « J’ai refusé pour garder ma liberté de m’exprimer où je voulais ».
Un parcours brillant
Mais ne croyez pas que seuls son franc-parler et son optimiste lui ont permis de s’inviter sur les chaînes de télévision. C’est surtout son parcours exemplaire et son expertise qui captivent. Fille d’un père ouvrier et d’une mère institutrice, la Professeure Karine Lacombe a toujours voulu être médecin, « au moins depuis l’âge de 4 ans », se remémore-t-elle. Et de surenchérir auprès de Libération : « Je n’ai jamais pensé à faire autre chose ». Elle a donc suivi son destin. Cette femme de tout juste 50 ans est ainsi titulaire de deux doctorats – médecine et sciences –, a exercé au Vietnam, en Afrique subsaharienne, a codirigé le groupe de recherche nationale sur les hépatites virales… Mais au départ, c’était la santé publique qui l’intéressait. Elle y a d’ailleurs suivi un cursus, aux côtés d’un certain… Jérôme Salomon, autre visage devenu emblématique de cette crise. C’est donc un peur par hasard que cette Professeure est devenue médecin de maladies infectieuses. « Parce que j’ai rencontré des gens qui ont trouvé mon profil intéressant pour l’hôpital, à mi-chemin entre le soin et la recherche », détaille-t-elle.
Mère de trois enfants, de trois pères différents
Côté vie privée, là non plus, Karine Lacombe n’a pas chômé. Elle est la maman de trois enfants – de pères différents – : une fille de 22 ans, qui suit ses pas en médecine, un fils de 14 ans, et une petite dernière de 7 ans, en garde alternée. Ceinture noire de judo, spécialiste de vin et randonneuse, Karine Lacombe déplore que sa vie privée n’ait été simple. « La faute à une carrière intense, à la difficulté pour une femme passionnée de trouver ‘un compagnon avec qui s’inscrire dans la durée’ », explique Gala, en citant la principale intéressée. Si depuis quelques semaines, elle brille donc sur les écrans de télévisions, Karine Lacombe ne compte en revanche pas en faire une habitude. Cette médecin n’est semble-t-il pas fascinée par les feux des projecteurs. Quand tout cela sera terminé, c’est donc non sans joie qu’elle retrouvera son anonymat. Ou ce qu’il en restera.
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