Avant son passage dans La France dans les yeux, présentée par Jean-Jacques Bourdin, accusé d’agressions sexuelles, Valérie Pécresse s’est retrouvée face à un sérieux dilemme : annuler son venue dans l’émission, ou exprimer le fond de sa pensée face au journaliste.
Valérie Pécresse le martèle régulièrement : « Élire une femme présidente, ça doit changer quelque chose. » Première femme à représenter Les Républicains (LR) à la présidentielle, Valérie Pécresse tente d’en faire un atout de campagne. Le 15 janvier dernier, la candidate LR dîne entourée de ses soutiens au restaurant à Athènes, après avoir visité un camp de migrant sur l’île grecque de Salos. Au cœur des discussions, selon nos confrères du Monde, sa venue dans La France dans les yeux, l’émission de Jean-Jacques Bourdin, accusé d’agressions sexuelles. « Qu’est-ce que je fais ?, demande Valérie Pécresse. Si j’y vais, Marine Le Pen va me taper dessus au nom des femmes. Si je n’y vais pas, je rate une occasion de m’exprimer à la télé. »
« Tu pourrais faire un coup », lui répond alors son soutien Éric Ciotti, autrement dit, critiquer en direct Jean-Jacques Bourdin qui, rappelons-le, est présumé innocent. Trois jours plus tard, après avoir prévenu les équipes de BFMTV, Valérie Pécresse se retrouve face à Jean-Jacques Bourdin. « Présidente de tous les Français, je ne laisserai plus aucune femme avoir peur de porter plainte. La loi du silence, c’est fini », déclare-t-elle face au journaliste, mortifié. Une prise de parole saluée par son entourage.
[Affaire Bourdin] Je suis une femme franche qui dit les choses en face et sans détour. Si je suis ici ce soir, c’est par respect pour vous, les Français, réunis pour me poser les questions que vous avez préparées depuis une semaine. #LaFranceDansLesYeux #Pécresse2022 pic.twitter.com/pELohpInIp
Les déçus du face-à-face Pécresse-Bourdin
Pour autant, la figure de l’ombre des Républicains, Nicolas Sarkozy, n’a pas du tout apprécié la sortie de Valérie Pécresse. L’ancien président de la République n’est le seul à critiquer la déclaration de la candidate LR face à Jean-Jacques Bourdin. Dès le lendemain, son directeur de campagne, Patrick Stefanini, indique qu’une partie de son électorat, dont celui attiré par le candidat Eric Zemmour, a regretté ce « moment de télévision ». Un pari politique osé pour Valérie Pécresse, mais au bilan en demi-teinte. Jusqu’à son intervention sur le plateau de La France dans les yeux, Valérie Pécresse avait timidement appuyé le mouvement #metoo, malgré une tentative d’agression sexuelle lorsqu’elle avait 24 ans, pour laquelle elle n’a jamais porté plainte.
Crédits photos : Bruno Bebert / Bestimage
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