À l’occasion de son retour sur BFMTV pour le lancement de sa nouvelle émission, le Dej Info, lundi 23 août 2021, Pascale de la Tour du Pin a accordé une interview à Femme Actuelle.
- Marc-Olivier Fogiel
“Je vais enfin pouvoir laisser ma crème de nuit de côté et sortir ma crème de jour !” Après avoir bâti presque l’ensemble de sa carrière sur le créneau des matinales, Pascale de La Tour du Pin s’apprête à découvrir un nouveau monde : celui de la mi-journée. La journaliste de 43 ans, qui avait quitté une première fois BFMTV pour réveiller les Français sur LCI pendant 4 ans revient à ses premières amours, rappelée par Marc-Olivier Fogiel [le directeur général, ndlr.]pour animer, dès le lundi 23 août 2021, la tranche 12h-14h sur BFMTV avec sa nouvelle émission, le Dej Info. Une émission qui se veut “conviviale” avec “de l’info de proximité, des chroniqueurs et de l’interactivité avec les téléspectateurs.” Avant de se lancer dans le grand bain, Pascale de la Tour du Pin a accordé une interview à Femme Actuelle. Son métier de journaliste, sa vie de famille, ses projets… La native de Périgueux se confie avec bonne humeur.
Femme Actuelle : Comment allez-vous ?
Pascale de La Tour du Pin : Très bien ! Là, je suis en vacances, dans mon Périgord natal que j’adore, mais je vais bientôt rentrer à Paris pour préparer ma nouvelle émission. On installe un rendez-vous qui va s’appeler le Dej Info, diffusé entre 12h et 14h sur BFMTV.
Comment avez-vous vécu la période liée à la crise sanitaire, que nous vivons encore ?
P.d.L.T.d.P. : C’est une période difficile, pour tout le monde. C’est long ! Au premier confinement, je suis restée tous les jours à l’antenne avec des chroniqueurs via Skype, en télétravail. On se pose beaucoup de questions. Je pense que la crise nous a permis de nous rendre compte du rôle que les journalistes pouvaient jouer auprès des téléspectateurs : un rôle de service, d’information, de pédagogie et d’accompagnement, le tout sans dramatiser les choses. On a tous découvert la crise en même temps et j’espère que les téléspectateurs se sont rendu compte que notre métier a pris son sens à ce moment-là.
Que pensez-vous des critiques faites aux médias à propos de cette crise ?
P.d.L.T.d.P. : Les critiques sont toujours salutaires, cela permet de se remettre en question, d’évoluer, de rectifier le tir. Mais en général, les journalistes exercent leur métier avec le plus de justesse possible et je pense que les médias français ont rempli leur mission. Nous faisons tampon entre les médecins et professeurs en plateau, et les téléspectateurs. Les journalistes sont des citoyens comme les autres. Quant aux réseaux sociaux, je ne m’en occupe pas, je regarde cela avec beaucoup de distance, ce n’est pas de l’information. C’est dommage d’y accorder trop d’importance.
Avez ce retour sur BFMTV, vous revenez à vos premières amours…
P.d.L.T.d.P. : Oui, c’est très marrant ! Je vais retrouver une maison que je connais bien, mais qui a beaucoup évolué en quatre ans. Je connais son ADN, j’y ai appris énormément. J’ai grandi dans ce groupe puisque j’y suis entrée à 21 ans, j’étais jeune pigiste et je sortais à peine de mes études. Et surtout, je suis sur un créneau horaire que je n’ai jamais fait ! Il y a donc beaucoup de nouveautés, même si je suis dans un paysage qui m’est familier. J’ai hâte de travailler avec une nouvelle direction, notamment avec Marc-Olivier Fogiel, avec qui je n’avais encore jamais travaillé. C’est toujours impressionnant et stimulant de travailler avec des professionnels de sa trempe.
« Je vais découvrir une nouvelle vie de famille ! »
Le shift des matinales, n’était-ce pas trop fatigant ?
P.d.L.T.d.P. : Entre la radio et la télévision, je crois que les matinales représentent 80% de ma carrière ! C’est un rendez-vous que je connais beaucoup. Je ne vais pas vous mentir : c’est fatigant et c’est un rythme extrêmement soutenu. Quand vous travaillez en matinale, vous êtes en équipe restreinte, c’est un peu un monde à part dans une rédaction. Je vais découvrir un créneau horaire que je ne connais absolument pas, il va falloir que je m’habitue. Et puis, je vais avoir des horaires classiques, donc cela va me laisser plus de temps pour voir mes enfants. Ce sont des ados aujourd’hui, et c’est bien qu’ils puissent voir leur maman moins fatiguée aussi (rires).
Votre fille vous appelait d’ailleurs “maman hibou” !
P.d.L.T.d.P. : Oui, exactement ! (rires). Il faudra qu’elle trouve un autre nom d’oiseau. Ma fille, qui a 13 ans, ne m’a jamais connue autrement qu’en matinale. Cela va lui faire un changement de vie radical ! Mon fils, qui a 16 ans et demi, ne m’a lui aussi connue qu’en matinale sur l’ensemble de ma carrière. Je vais découvrir un nouveau monde, une nouvelle vie de famille ! C’est génial.
Votre famille vous regarde-t-elle à la télévision ?
P.d.L.T.d.P. : Ma famille me regardait beaucoup au début, mais je crois qu’elle s’est lassée ! Les informations du matin, ça n’intéressait plus vraiment les ados… Mes enfants vivent leur vie pour eux. Maman fait ce travail, elle pourrait en faire un autre, cela n’a pas beaucoup d’impact. Ma mère, bien sûr, me regarde toujours ! Elle me fait des petits retours, souvent basés sur les tenues, plus que sur le contenu (rires). On est plutôt sur la forme que sur le fond, mais c’est très sympa. Ma famille un peu plus élargie me regarde toujours aussi. Même les copains regardent de temps en temps et envoient un petit texto. Cela me fait toujours plaisir.
Pas trop difficile d’articuler sa vie personnelle lorsque l’on a un rythme de vie si particulier et décalé ?
P.d.L.T.d.P. : Évidemment, avoir des horaires décalés a un énorme impact sur la vie personnelle. Cela veut dire que la semaine, vous n’avez pas de vie sociale, vous vous couchez plus tôt que votre famille… C’est exigeant. Le problème, entre guillemets, c’est que vous imposez aussi ce rythme à ceux qui vivent avec vous ! Donc je tire mon chapeau à ma famille, parce qu’elle a tenu. Mais cela va leur faire bizarre, à tous, de m’avoir dans les pattes.
LCI aurait pourtant pu vous proposer une autre tranche horaire…
P.d.L.T.d.P. : Je n’étais pas allée jusque-là mais oui, j’imagine que LCI m’aurait proposé une autre tranche horaire. Je savais qu’à un moment, il fallait que ça bouge. On s’est séparés dans les meilleurs termes. Quand Marc-Olivier Fogiel m’a appelée, j’étais extrêmement surprise et le challenge m’a vraiment intéressée. Créer une nouvelle émission, un nouveau rendez-vous, dans une rédaction que j’aime énormément… BFMTV est une chaîne populaire dans le sens le plus noble du terme. Après l’effet de surprise, je n’ai pas réfléchi longtemps. Cette émission sera très axée sur les régions, la proximité. Avec les nouvelles antennes locales, sur lesquelles on va pouvoir s’appuyer, BFMTV développe un maillage sur toute la France, pour être au plus proche des téléspectateurs. C’est ce que j’aime : parler aux téléspectateurs, leur donner une information qui les concernent, qui répond à leurs problématiques.
Pour le groupe TF1, vous avez animé plusieurs éditions spéciales. Quels sont les sujets qui vous excitent le plus ?
P.d.L.T.d.P. : L’édition spéciale dont je me souviendrai le plus était celle de l’élection américaine : 13 heures de direct en extérieur depuis Washington ! C’était un challenge physique, professionnel. Et puis, vivre un si gros moment d’actualité, avec l’élection de Joe Biden, c’est incroyable. Surtout que cela est arrivé dans un contexte particulier. Avec la crise sanitaire, on a voyagé dans des avions vides ! J’aime beaucoup les délocalisations. Quand on fait une émission au plus proche de l’endroit où l’information se passe, on est au cœur de notre métier.
« Une vraie page s’est tournée avec #MeToo »
Diriez-vous que vous êtes engagée ?
P.d.L.T.d.P. : On a tous nos propres opinions politiques, c’est normal. Mais je pense que c’est un devoir de ne jamais les laisser transparaître. On ne peut pas s’engager, encore moins à l’approche de la présidentielle, ni en parler, car cela ne regarde que nous et cela n’intéresse pas les gens. Il faut être le plus neutre possible dans la manière de rapporter l’information et de mener des débats.
Appréhendez-vous la présidentielle 2022 ?
P.d.L.T.d.P. : Non, c’est même plutôt l’inverse ! Je suis très enthousiaste à l’idée d’entamer cette saison. C’est très riche, une année présidentielle. C’est déterminant pour un pays, il y a toujours des rebondissements… Et puis je vais enfin pouvoir laisser ma crème de nuit de côté et sortir ma crème de jour (rires).
Etes-vous féministe ?
P.d.L.T.d.P. : Évidemment que je suis féministe ! J’ai un féminisme modéré en moi mais je suis féministe, oui. Je me bats à mon propre niveau. Je suis pour l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est important et j’y tiens énormément. On n’y est pas encore tout à fait, mais cela va dans le bon sens ! Je fais très attention aux femmes qui sont autour de moi, pour les accompagner. Il faut que les femmes soient à leur juste place, sans écraser les hommes bien sûr.
Avez-vous déjà vécu ou vu des situations de harcèlement, ou d’agressions sexuelles dans les rédactions ?
P.d.L.T.d.P. : J’ai eu la chance de ne pas subir cela même si, bien sûr, cela a existé. Je pense aussi qu’avant, les hommes ne se rendaient pas compte de ce qu’ils faisaient et qu’une vraie page s’est tournée avec #MeToo. En tant que femme, il fallait s’imposer, se battre plus fort que les hommes pour y arriver. Il fallait trouver des stratagèmes, avoir une force de caractère pour pouvoir s’en sortir. C’est vrai dans tous les secteurs. J’aimerais que tous ceux qui ont commis des actes néfastes puissent être condamnés par la justice. Aujourd’hui, on n’entend plus de mot déplacé dans les entreprises, plus de blague sexiste… Il y a eu un avant et un après, c’est une évidence. La parole se libère et c’est une bonne chose, même si certaines victimes n’auront pas de réparation. Cela permet de déverrouiller la situation, on parle. Et heureusement ! Je suis tellement contente pour la génération d’après. Pour les jeunes d’aujourd’hui, tout le monde avance ensemble, femmes et hommes. La génération qui va arriver sur le marché du travail connaîtra peut-être encore des situations délicates mais cela ne sera pas la norme. Il était temps.
Que faites-vous quand vous ne travaillez pas ?
P.d.L.T.d.P. : Avant, avec mon rythme, j’avais peu de temps pour moi. En dehors du travail, je profite de ma famille, de mes amis. J’essaye d’aller au cinéma. Je fais aussi du sport : de la marche tonique pendant une heure tous les jours. Je suis une femme comme tout le monde. Quand je le peux, j’adore retrouver des copines, sortir… Je suis tournée vers l’extérieur, je ne suis pas casanière ! Je suis une épicurienne.
Qu’aimeriez-vous tenter, professionnellement, dans les années à venir ?
P.d.L.T.d.P. : J’aimerais bien refaire de la radio, dans un premier temps, puis des émissions magazines : passer sur un autre ton, avec des reportages plus longs !
☀️C’EST L’ÉTÉ SUR @BFMTV
⛱️@PascaledeLaTour vous souhaite un bel été !
?Et vous donne rendez-vous à la rentrée, le 23 août dès midi sur #BFMTV pic.twitter.com/vwCAggXqcz
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