Vous avez envie d’offrir des romans à Noël, mais ne savez pas lesquels choisir ? Nous avons sélectionné treize livres que vos proches vont ADORER.
- Christine Angot
Noël approche à grand pas, vous avez envie de déposer des livres au pied du sapin? Bonne idée! Oui, mais vous ignorez quels titres offrir à part La Plus Secrète Mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr (éd.Philippe Rey), qui a remporté le Goncourt 2021. Pas de panique. Nous avons sélectionné pour vous treize livres à ne pas manquer. Il y en a pour tous les goûts, alors suivez le guide. Bonnes lectures !
Nous vous avions conseillé dès le mois de septembre 5 romans de la rentrée que nous avions adorés. Ils feront un cadeau idéal pour Noël. (Cliquez sur le titre pour découvrir la chronique)
1. Feu de Maria Pourchet, éd. Fayard, 360 p., 20€
2. Mon Maître et mon vainqueur de François-Henri Désérable, éd. Gallimard,192 p., 18 €
3. L’éblouissement des petites filles de Timothée Stanculescu, éd. Flammarion, 368 p., 19 €
4. L’éternel fiancé, d’Agnès Desarthe, éd. de L’olivier, 256 p., 19 €.
5. La définition du bonheur de Catherine Cusset, éd. Gallimard, 352 p., 20€
6. Le Voyage dans l’Est, de Christine Angot, éd. Flammarion, 252 p., 20 €
Nous vous avions donné en septembre 3 bonnes raisons de lire absolument ce livre terrible qui, depuis, a remporté le prix Médicis. Christine Angot nous en a confié les secrets d’écriture, à écouter ici.
7. La carte postale d’Anne Berest, éd. Grasset, 528 pages, 22€
Vous pouvez aussi glisser sous le sapin ce merveilleux « roman-vrai » dont Anne Berest nous a lu un extrait lors d’une formidable rencontre, à écouter en cliquant ici.
8. Son fils de Justine Lévy, éd. Stock, 192 p., 18 €
Nous avons adoré le nouveau roman de Justine Lévy que nous avons reçue elle aussi dans Secrets d’écriture, le podcast littéraire de Femme Actuelle. Et nous vous avions donné 3 bonnes raisons de lire Son fils.
Voici cinq autres livres que nous vous recommandons chaudement. Et qui feront des heureux à Noël.
9. Etat des lieux de Déborah Lévy, éd. Du sous-sol, 288 p., 18 €
Un cadeau, un espoir, un trésor, un bonbon, un pansement, les livres de la dramaturge et poétesse Deborah Levy, c’est un peu tout cela à la fois. Quelle chance si vous n’avez pas encore lu Ce que je ne veux pas savoir qui évoque son enfance dans l’Afrique du Sud de l’apartheid et Le Coût de la vie où elle raconte son divorce (Prix Femina Étranger 2020). Dans ce troisième et hélas dernier tome de sa trilogie autobiographique, ses deux filles ont filé, envolées. Son nid est vide et elle vidée. Alors en attendant de pouvoir s’offrir la maison de ses rêves elle en peint mentalement les volets et collectionne les objets. Dôles et poétiques, ses anecdotes ont des airs de paraboles exquises. Elle raconte ses voyages, parle de solitude, de liberté, de nourriture, de chaussures, d’écriture, d’amitié, d’espace domestique plombé par les humeurs du patriarcat. Elle cite Beauvoir, Gloria Steinem et Duras :“Il faut beaucoup aimer les hommes. […] Sans cela, ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. »
10. Grande Couronne de Salomé Kiner, éd. Christian Bourgois, 288 p., 18,50 €
Une voix nous happe. Celle d’une ado en quatrième, qui vit dans les années 90, en grande couronne, loin du métro parisien. Sur le tapis roulant des rêves de cette bonne élève défilent fringues et baskets qu’elle ne peut s’offrir en dépit des euros empochés en rédigeant les devoirs des copines. Alors elle accepte de rentrer dans un mini réseau de prostitution qui la met en contact avec “des zguègues” à peine plus âgés qu’elle. Salomé Kiner a le don de raconter des choses terribles avec une drôlerie féroce, douloureuse. On a le cœur serré lorsque la narratrice évoque la dépression de sa mère qui l’inquiète autant qu’elle l’exaspère. Il y a une lumière incroyable dans ce premier roman culotté. La tendresse pousse comme du chiendent au milieu de la violence. La poésie éclot sur les parkings à zguègues, dans les frites McCain et sur le perron des pizzerias où s’échauffe le désir. Et puis la fin est sublime.
11 Réinventer l’amour de Mona Cholet, éd. Zones, 272 p., 19 €
Après son best-seller Sorcières, Mona Cholet nous invite à “Réinventer l’amour”. Pas gagné ! Mais cela vaut la peine, toutes les peines, cœur broyé, poings serrés. Ce livre puissant va nous y aider, qui montre avec force et précision « comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles« . Mona Cholet y décrypte le conditionnement social qui valorise l’abnégation et le dévouement des femmes, mine leur confiance, produit des déséquilibres dans le couple, de la domination, voire de la violence. Avec de réjouissants détours par la sociologie, la littérature et les séries. Pour analyser nos représentations amoureuses, elle cite aussi bien Belle du Seigneur que ses copines, la dessinatrice Emma ou L’Idiot de Dostoïevski. Elle donne aussi l’espoir de délivrer nos enfants du « mauvais sort patriarcal « . A nous d’inciter nos filles à s’exprimer sans craindre de devenir infréquentables et nos fils à ne pas être des menhirs, à ne pas avoir peur d’embrasser ce que la philosophe et psychologue féministe Carol Gilligan nomme « la vulnérabilité associée au fait d’aimer« .
12. Double Nelson de Philippe Djian, éd. Flammarion, 240 p., 20 €
Une tension dingue électrise le vingt-septième roman de Philippe Djian, de la première à la dernière page. Il y raconte une histoire d’amour blessée, à rafistoler, entre Luc, un écrivain en panne d’inspiration, rivé du matin au soir à son ordinateur et Edith, membre des forces spéciales d’intervention de l’armée. Tout oppose ces deux-là. Et pourtant ils ont vécu durant quelque mois une passion incendiaire qui a dévasté Luc. Il vient tout juste de quitter Edith et s’était juré de se tenir à distance quand elle se réfugie chez lui à la suite d’une mission qui tourne mal. Menaces, espionnage, problèmes de voisinage, secrets, sexe, sang, flingues, courses-poursuites, jalousie, harcèlement… Aucun temps mort dans ce roman qui fait la part belle à une femme comme on en voit rarement en littérature. Rien ni personne n’arrête cette militaire intelligente, courageuse, libre et sexy, à laquelle on rêverait toutes de ressembler, qui suscite le désir, force l’admiration et le respect. Elle impose son rythme à ce roman aussi explosif que les armes qu’elle manie. Philippe Djian réussit le double défi de nous tenir en haleine et de nous toucher au cœur. Il y a dans son roman des passages éblouissants en ce qu’ils parviennent à traduire des choses indicibles, la fugacité d’instants suspendus, la fragilité des silences et des gestes retenus, mais surtout l’émouvante pudeur dans laquelle se drapent des personnages merveilleux qui s’aiment malgré eux.
13. Enfant de salaud de Sorj Chalandon, éd. Grasset, 336 p., 20 €
Depuis que son grand-père lui a révélé que son père était du mauvais côté durant la guerre et qu’il avait porté l’uniforme SS, Sorj Chalandon ne croit plus aux récits de ses exploits de Résistant. Il n’a qu’une obsession : savoir ce qu’il a réellement fait durant l’Occupation. En 1987, il accepte que son père assiste au procès du nazi Klaus Barbi qu’il couvre comme journaliste. Et se plonge dans son dossier judiciaire pour tenter de faire la lumière sur son passé. Impossible de ne pas être touché par ce fils trahi, privé de confiance, qui épie son père dans l’espoir de le percer à jour. Il y a quelque chose de déchirant à le voir s’enliser dans les poisseux mensonges qui ont saccagé sa vie et lutter pour faire jaillir la vérité, quel que soit le prix à payer.
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