Mort de Victor Lanoux : cet étonnant héritage qu’a voulu son fils Richard

Il y a 5 ans, le 4 mai 2017, disparaissait Victor Lanoux, légendaire interprète de Louis la brocante. Avant de mourir, l’acteur avait pensé équitablement à chacun de ses trois enfants et à son épouse. Mais son fils Richard a eu un geste symbolique après le décès de son père…

Souvenez-vous : la série Louis la Brocante, diffusée sur France 3 entre 1998 et 2014, réunissait des millions de téléspectateurs. Alors quand Victor Lanoux s’est éteint le 4 mai 2017, il y a 5 ans, à l’âge de 80 ans, les Français se sont naturellement sentis un peu orphelins. Et en premier lieu son fils Richard Nataf (vrai patronyme de Victor Lanoux), avec lequel il avait travaillé pendant une dizaine d’années sur l’écriture de la série. Ce qui avait été pour eux l’occasion de se rapprocher.

En effet, pendant des années, la communication entre père et fils avait été heurtée. Après la mort de Victor, Richard nous avait confié d’ailleurs avoir retrouvé des photos et surtout une lettre que son père lui avait envoyée quand il allait mal. Il avait alors aux alentours de 20 ans. Cette lettre se terminait par : « Pose ton pied après l’autre. Et c’est la vie, la tienne et ma continuité, et ta continuité, et ainsi de suite. Le nez au vent et les fleurs à portée de main. Ouvre les yeux et tu verras au bout de l’océan, la plage. Je t’embrasse comme je t’aime. Ton père ».

« Une forme de pudeur » : les relations difficiles entre Victor Lanoux et son fils Richard

« Cette lettre m’a bouleversé, nous avait alors confié Richard. Victor était câlin avec mes frangines (Richard a deux sœurs, Emmanuelle et Stéphanie, ndlr), mais pas avec moi. Entre nous, il y avait une forme de pudeur. Les discussions plus personnelles sont venues bien plus tard, à la toute fin de sa vie ». Alors comme un ultime hommage, après la mort de l’acteur, son fils a décidé de prendre le nom de Richard Lanoux.

« De son vivant, ça m’aurait semblé tout à fait déplacé, nous explique-t-il, mais le fait qu’il ne soit plus là, comme on avait cette activité commune d’écriture (Victor Lanoux a signé notamment de nombreuses pièces de théâtre, ndlr), j’ai eu envie de prendre ce pseudonyme qui restait orphelin à sa mort. C’est ma façon de poursuivre le chemin ». Comme un héritage qui dirait : « Transmission réussie ».

Victor Lanoux : l’écriture en héritage pour son fils Richard

Qu’est-ce que Victor Lanoux a légué à Richard ? « L’écriture, affirme-t-il. D’autant plus qu’il m’a désigné exécuteur testamentaire pour tout ce qui touche les droits d’auteur de ses pièces de théâtre. D’ailleurs Le tourniquet, la première pièce que je me souviens avoir vue, à 14 ans, et qui avait été un choc car j’avais découvert le comédien génial qu’il était, va être reprise cet été à Avignon, montée par Bernard Crombey. De son vivant, mon père m’avait dit : ‘Il serait bien que tu fasses vivre un peu ces pièces’« .

Concernant son testament, « Victor avait tout bordé, confie Richard. Il avait même écrit un magnifique testament que le notaire de Bordeaux nous a lu dans l’appartement de Boulogne. On était tous les quatre, Véronique, sa femme et mes deux sœurs, on pleurait tous à sa lecture, tellement c’était beau. Il expliquait tout l’amour qu’il avait pour nous, qu’il voulait que l’on soit tous sur un pied d’égalité par rapport à son héritage. Il avait eu l’intelligence de faire ça. »

Victor Lanoux : son fils Richard s’était drogué pour le punir

Celui qui avait longtemps joué les séducteurs à l’écran avait trouvé l’équilibre aux côtés de la réalisatrice Véronique Langlois, qu’il avait épousée. Le couple qu’il avait formé avec sa première femme, Nicole, la mère de ses trois enfants, n’avait pas été serein. Par la suite l’acteur avait vécu une longue liaison avec l’actrice Marie-José Nat. Richard était revenu sur toute cette époque dans un livre qu’il a publié en 2020, Victor, mon père (Ed. Plon). Et disait s’être drogué pour le punir.

« C’est une réflexion que je me suis faite longtemps après, en essayant de comprendre pourquoi j’avais été aussi loin dans l’autodestruction, avait commenté Richard. Je crois en effet que je me droguais pour le punir de ce que j’avais imprimé quand j’étais enfant, c’est-à-dire ses infidélités, le chagrin de ma mère… Je lui ai vraiment fait du mal. Me savoir en danger le rendait malade. Il a essayé de m’aider, il a financé des séjours en clinique qui, chaque fois, se sont soldés par des rechutes. La communication était complètement bloquée entre nous dans ces années-là. Le parcours qui m’a vraiment guéri, il a fallu que je le fasse tout seul. Et c’est plus tard, quand j’ai guéri, quand on a commencé à écrire ensemble Louis la Brocante que toutes les portes se sont ouvertes ».

Crédits photos : AGENCE / BESTIMAGE

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