Meurtre de Patricia Bouchon : la joggeuse aurait agonisé "une dizaine de minutes"

Plus de dix ans après la mort de Patricia Bouchon, découverte au fond d’une buse à Villematier, près de Bouloc, en Haute-Garonne, le procès en appel de Laurent Dejean, accusé de meurtre, s’est ouvert le 28 juin 2021.

Restez informée

Une mort suspecte. Le 28 juin 2021, s’ouvrait l’un des procès en appel les plus morbides qu’ait connu la cour d’assises du Tarn. En effet, alors que le mystère autour de la disparition de Delphine Jubillar ne désemplit pas, la mort de Patricia Bouchon, elle, n’a toujours pas de réel coupable plus de dix ans après les faits. En effet, le 14 février 2011, la secrétaire de quarante-neuf ans a été assassinée alors qu’elle effectuait un jogging à 4h30 du matin à Bouloc. Un mois plus tard, son corps sera retrouvé avec de nombreuses lésions sur le corps. Le seul suspect à ce jour est Laurent Dejean, aujourd’hui âgé de 42 ans, mis en examen pour meurtre quatre ans après les faits. À ce jour, l’accusé continue de nier les faits.

Des « lésions gravissimes » et plusieurs plaies au niveau des cervicales

Lorsque le corps de Patricia Bouchon est retrouvé le 29 mars 2011, son tee-shirt et son soutien-gorge sont relevés et son pantalon est baissé laissant apparaître la culotte. Un gant en latex est retrouvé enfoncé au fond de sa gorge. Au vu des « lésions gravissimes » relevées sur les cervicales de la victime, ainsi que trois plaies réalisées « avec un objet contondant », les médecins légistes soupçonnent une tentative de viol « qui a mal tourné ». Des voisins avaient également entendu des cris de femme dans la nuit et un homme répéter : « Excuse-moi, excuse-moi ». Le 30 juin 2021, les experts affirment que le soir du meurtre, Patricia Bouchon a agonisé plusieurs minutes : « Elle survit plusieurs minutes, peut-être une dizaine », ont-ils déduit.

Cependant, Laurent Dejean, schizophrène accro à la cocaïne et atteint de troubles psychiatriques, n’a jamais reconnu les faits. Il faut dire que les éléments à charge n’abondent pas. Si des témoins ont décrit une Clio près du logement de Patricia Bouchon le soir du meurtre, véhicule similaire à celui que le suspect a vendu le même mois, les traces d’ADN, elles, n’ont jamais été retrouvées. Un portrait-robot très ressemblant à celui de Laurent Dejean aurait été fourni aux enquêteurs, mais sans constituer de preuve réelle. Ce qui avait d’ailleurs poussé l’avocat général à requérir l’acquittement en 2019. « Il y a eu une erreur judiciaire en première instance où on a appliqué la présomption de culpabilité plutôt que celle de la présomption d’innocence« , avait déploré son avocat, Karim Chebbani. Le suspect, lui, a déclaré à la famille : « Je suis sincèrement désolé mais je n’ai pas tué votre mère. » Le procès se terminera le 8 juillet 2021.

Source: Lire L’Article Complet