Trois ans après avoir décroché la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Rio, Emilie Andéol se retrouve désormais au chômage, comme elle le révèle au Parisien, en kiosque mardi 3 décembre. Un véritable coup dur pour la judokate, qui regrette même parfois d’avoir obtenu le Graal, estimant que la désillusion aurait été moins grande.
En 2016, aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, Emilie Andéol décrochait son premier titre de championne olympique, après avoir vaincu Idalys Ortiz sur immobilisation lors du golden score. Mais si elle est alors sur un petit nuage, la chute va être rude par la suite pour la judokate. En effet, trois ans après avoir décroché la médaille d’or, la sportive de 32 ans se trouve désormais au chômage et « en pleine galère », comme elle le révèle dans les colonnes du Parisien, en kiosque mardi 3 décembre. Un coup dur, qui a cependant commencé peu de temps après les Jeux Olympiques. « L’année après les Jeux, j’ai perdu mes repères, mon corps a fini par dire stop. Je suis partie m’installer à Bordeaux et, depuis, c’est la galère », lance-elle.
Emilie Andéol évoque même un burn-out qui a eu « des conséquences sur [son] moral ». « J’ai pris 10 kg, depuis je fais un gros travail sur moi-même pour extérioriser, je me suis mise à écrire… Mes parents s’inquiètent, je les rassure mais je ne m’attendais pas à ça », confie-t-elle au Parisien. Désemparée, la judokate en est même rendue parfois à « regretter d’avoir été championne olympique ». Et pour cause : « La chute aurait été moins dure ». « On idéalise trop un titre olympique. Je pensais tellement que ça changerait ma vie », précise-t-elle, tandis qu’elle pensait que les sponsors allaient ensuite affluer. Mais rien, contrairement à Teddy Riner, qu’elle cite comme exemple. « C’était difficile de l’avouer, de se dire que j’ai charbonné pendant douze années pour en arriver là. Je me suis battue, personne ne croyait en moi, j’étais la bonne personne à l’entraînement que personne ne regardait. J’ai gagné les Jeux, je me suis dit : Je vais en profiter. Et finalement, rien », lance-t-elle.
Désormais, la judokate de 32 ans qui a mis un terme à sa carrière sportive en août 2018, se concentre sur les compétences qu’elle a acquises lors de son « double projet », à savoir, lorsque les sportifs de haut niveau font des études. Avec un bac, un DUT techniques de commercialisation, une licence management des organisations, des diplômes pour être professeure de judo, Emilie Andeol assure avoir « coché toutes les cases », car « consciente que le sport, ce ne serait que dix ans de [sa] vie ». « Depuis, j’envoie des CV, des lettres, j’ai fait un bilan de compétences, j’ai peaufiné, j’ai repris des études », précise-t-elle, avant de conclure : « Douze ans de haut niveau, ça laisse des traces, et l’après… J’avais entendu parler de la petite mort d’après-carrière. Moi, j’ai perdu cette adrénaline. Le judo me permettait de faire sortir tout ce que j’enfouissais au fond de moi… Ce n’est pas simple quand on est une adolescente d’être pas très grande, ronde et noire, le sport m’a permis de prendre confiance en moi. J’aimerais que mon parcours aide des jeunes ».
Crédits photos : Pierre Perusseau / Bestimage
Source: Lire L’Article Complet