Dans son dernier livre, C’est un bonne situation ça, ministre ?, Marlène Schiappa revient sur les grandes étapes de sa vie et les temps forts de sa carrière politique. Parmi eux, le jour où l’Élysée a appris que la ministre avait écrit des romans érotiques sous un pseudonyme.
Érotique et Élysée sont deux mots que l’on a bien du mal à imaginer ensemble. Et pourtant, Marlène Schiappa est la preuve que l’un peut aller avec l’autre. En 2017, alors qu’elle vient d’être nommée secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes, l’actuelle ministre de l’économie sociale et solidaire voit son pseudonyme littéraire, Marie Minelli, être dévoilé dans L’Express. Et avec lui, les titres des livres érotiques qu’elle a écrit avant son arrivée au gouvernement. Dans son dernier ouvrage, C’est une bonne situation ça ministre ? (éd. de L’Observatoire), publié le 22 juin dernier, la ministre revient sur cet épisode et raconte la réaction d’une “haute personnalité de l’Élysée”.
Après une réunion avec quelques collaborateurs dans le bureau de la responsable dont il est question, il est demandé à Marlène Schiappa de rester dans la pièce. “Je vais rester avec Marie”, déclare son interlocutrice, faisant faussement semblant de s’être trompée de prénom. Après avoir clarifié la situation et fait dire que la politique d’alors 34 ans qu’elle st bien l’autrice de ses romans érotiques, la “haute personnalité” explique : “En soi, ça n’a aucune gravité, mais au mieux… c’est rigolo.” L’ex-conseillère de la métropole mancelle demande ensuite si elle a le droit de répondre aux attaques qui fleurissent sur les réseaux sociaux et dans l’arène politique. “Tourne-le positivement, dis : ‘Les femmes ont le droit de s’emparer de tous les sujets sans exception’.” Un conseil que suivra Marlène Schiappa.
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Marlène Schiappa cible de remarques sexistes, elle tacle un ministre
Au micro d’Europe 1 en 2020, la proche de Brigitte Macron dénoncera le sexisme des remarques qu’elle a pu recevoir au moment où son pseudonyme a été dévoilé. “J’ai un collègue au gouvernement dont il est de notoriété publique qu’il a écrit un roman Harlequin [Bruno Le Maire, ndlr.]. Lui, on ne le vanne jamais avec ça et on ne lui en parle pas. On trouve ça un peu normal : c’est coquin, mais ça va, c’est un homme, il a le droit…”, avait-elle alors justement souligné. “Je trouve que la différence de traitement et la façon dont les gens se choquent en apprenant que j’ai pu participer à ce type de littérature illustrent aussi une forme de sexisme”, avait poursuivi l’écrivaine de Osez l’amour des rondes, Osez les sexfriends, Comment transformer votre mec en Brad Pitt en 30 jours et Sexe, mensonge et banlieues chaudes.
À l’antenne, Marlène Schiappa avait également précisé qu’elle n’avait pas écrit tous les livres qu’on lui prêtait, mais qu’elle possédait par ailleurs d’autres noms de plume que Marie Minelli, que la presse n’avait pas trouvés. Dans l’interview, la ministre récemment citée parmi les 40 femmes les plus influentes en France dans le magazine Forbes, avait expliqué vouloir “changer le regard de la société sur le rapport des femmes à la sexualité”. Son dernier livre a aussi donné l’occasion à la ministre de remercier l’Élysée pour sa réaction positive. “Je n’ai pas été réprimandée, encore moins licenciée. (…) À toutes mes amies qui se cachent pour écrire sur ou parler de sexualité, je leur souhaite d’avoir un employeur aussi compréhensif que l’Élysée”, a-t-elle écrit en conclusion de son chapitre.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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