Lucie Lucas, héroïne de la série à succès Clem, raconte burn out, blessures intimes, dépression et souffrance de ses enfants. La jeune femme de tout juste 36 ans s’est confiée au micro de Louise Aubery, pour son podcast In Power…
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Lucie Lucas : "Être comédienne, on donne beaucoup, c'est fragilisant"
Le burn-out, le mal du siècle. Interrogée sur celui qu'elle a vécu, la comédienne confie: "On vit dans un monde complètement fou, qui n'a pas de sens, donc c'est logique". Être dérangée en permanence par les mails et les textos, être ultra-sollicitée, difficile de prendre du temps pour soi. Surtout pour une comédienne plébiscitée. "C'est complètement fou au niveau de l'emploi du temps. Et comme il y a cette précarité de ne pas savoir ce qu'il y aura après, on a tendance à tout accepter." Tout accepter au-delà de l'acceptable, au risque de se donner un peu trop. "Être comédienne, c'est fragilisant, poursuit Lucie Lucas. Ça m'a beaucoup fatiguée pendant des années."
Lucie Lucas : "Un jour, je me suis mise à débloquer"
À la pression qu'elle subit dans le cadre de son métier, s'ajoute les joies et les difficultés liées à la maternité. Un cocktail qui devient peu à peu explosif pour l'actrice. "La découverte de la maternité, avec l'arrivée d'enfants dans un couple, comment on gère ça, comment on reste unis encore plus qu'avant, comment on se déteste pas..." Elle traverse des montagnes russes d'émotions pendant une décennie, jusqu'au jour où plus rien ne va. "Je me suis mise à débloquer. Je rangeais mon sac à main dans le frigo. Adrien me disait "Tu peux faire des pâtes pour les enfants?", je restais devant la casserole, je ne savais pas du tout ce qu'il fallait que je fasse."
Lucie Lucas perd pied. "Je buggais complètement, j'avais l'impression d'avoir l'autonomie d'un enfant de deux ans." Crises de panique terribles, mutisme, celle qui est alors jeune maman se sent désemparée. Une période "hyper sombre et très dure". Qui aurait pu avoir un dénouement tragique.
Lucie Lucas : "J'avais l'impression de dériver à l'autre bout de l'univers"
Émouvante et sincère, la jeune femme raconte son cheminement vers la lumière au bout du tunnel. Elle sollicite l'aide de son compagnon. "J'avais vraiment cette impression de dériver à l'autre bout de l'univers. Et que si personne ne me récupérait, je ne pourrais pas revenir."
Lucie s'entoure de l'amour de ses proches, et prend de la distance. "Il a pris soin de moi, beaucoup. Mes agents ont compris qu'il fallait qu'ils arrêtent de m'appeler. Moi-même, j'ai perdu mon téléphone volontairement pendant trois mois. (…) J'étais un légume."
C'est au contact de son aquarium, des lapins dans son jardin, en adoptant "un temps en accord avec le sien", qu'elle explique s'être reconnectée à la vie, tout en développant la pratique du yoga et de la méditation.
Lucie Lucas : "Je le dis à mes enfants, les écrans, c'est une drogue"
En lien avec la nature, la comédienne a des principes éducatifs auxquels elle ne déroge pas. Notamment sur la relation aux écrans. "Je le dis à mes enfants, c'est une drogue. À partir de ce moment-là, c'est un outil qui peux t'empêcher de te connecter à la réalité et au vivant, vraiment. Mais d'ailleurs ça ne touche pas que les enfants, ça nous touche aussi nous."
Celle que l'on décrit volontiers comme une comédienne engagée, citoyenne du monde, a fait de la pédagogie et de la sensibilisation à la beauté du monde son combat. "On s'est vraiment déconnectés de la nature ces cinquante dernières années. On ne la connait plus. On voit des choses qui sont franchement magiques, mais on n'en a plus conscience", précise la jeune femme. "Les enfants ne vont pas s'émerveiller devant une feuille d'arbre, mais si on leur explique que la fourmi là, sous tes pieds, elle a construit une ville entière, et qu'elle fait pousser des champignons (…) quand on leur explique tout ça, ça redevient merveilleux."
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