Révélée en 2010 par la comédie Copacabana en 2010 aux côtés d’Isabelle Huppert, mère et fille se partagent de nouveau l’affiche dans Caravage, biopic historique du réalisateur italien Michele Placido sur le peintre accusé de meurtre, en salle le 28 décembre 2022.
Interview d’une comédienne prolifique, franche et brillante.
Le questionnaire de Lolita Chammah
Marie Claire : Aimez-vous votre visage ?
Lolita Chammah : Ça dépend des jours. Au fond, on aime son visage dans les yeux des autres. Le visage est un miroir : si l’on s’y voit bien, on l’aime ; si l’on s’y voit mal, on ne l’aime pas.
Êtes-vous une fille ou une femme ?
Je dirais les deux. Femme-fille, en quelque sorte.
Dormez-vous la nuit ?
Oui, plutôt bien. J’ai besoin de dormir pour oublier le monde et la réalité. Comme j’ai besoin du noir et du silence.
J’adore mon prénom. Il est spécial, singulier et dur à porter en même temps.
Votre mère était-elle dominante ou soumise ?
Ni l’une ni l’autre et tout à la fois.
Combien de drogues vous faut-il pour vivre ?
Je n’aime ni la drogue ni l’alcool. En revanche, je suis addict à la vie, au plaisir, à la vibration sentimentale, à la tristesse aussi parfois. Je suis droguée aux sentiments.
Le plus beau regard que l’on ait posé sur vous ?
Celui de mon fils.
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La madeleine de Proust de Lolita Chammah
Citez trois amants et amantes rêvé·es au cours de votre vie.
Paul Newman, Sami Frey et Anton Tchekhov.
Votre plus grand plaisir simple ?
Être dans une grande maison au bord de la mer, avec les gens que j’aime et qui rient.
Votre dernière recherche Google ?
Des adresses à Tinos, une île grecque.
Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?
« Respecte-toi. »
La dernière chose que vous ayez bue et mangée ?
Un café crème et un petit gâteau aux carottes.
Le goût dont vous avez honte ?
Regardez les vieux épisodes d’Hélène et les garçons. J’ai grandi avec cette sitcom. C’est ma madeleine de Proust.
Je me dois d’être violente par la force des choses parce que la société l’est. Il faut bien se défendre.
Êtes-vous violente ?
Je me dois de l’être par la force des choses parce que la société l’est. Il faut bien se défendre. Mais en même temps, j’espère être dans la douceur. Je suis d’ailleurs en train de lire Puissance de la douceur (éditions Payot), l’extraordinaire ouvrage de la psychanalyste Anne Dufourmantelle.
Pouvez-vous sortir sans maquillage dans la rue ?
Oui, bien sûr.
Aimez-vous votre prénom ?
Je l’adore. Il est spécial, singulier et dur à porter en même temps. J’aime la subversion qui l’accompagne par rapport au roman de Nabokov. Et son étymologie : Lolita signifie « petite Lola » en espagnol, Lola étant lui-même un diminutif de Dolorès. Lolita veut donc dire « petite douleur ».
Fuir, s’adapter ou combattre ?
Combattre ou s’adapter mais jamais fuir.
La première fois où vous vous êtes sentie libre ?
Quand je suis devenue mère. Tout le contraire de l’idée que devenir parent, c’est renoncer à sa liberté.
La place du sexe dans votre vie ?
Essentielle. Mais en fait, ça ne vous regarde pas ! (Elle rit.)
Si vous étiez une fée et que vous pouviez offrir trois dons à un enfant naissant, lesquels serait-ce ?
La chaleur, la douceur et le goût de tous les possibles.
Caravage de Michele Placido, avec aussi Isabelle Huppert, Riccardo Scamarcio, Louis Garrel… En salle le 28 décembre.
Cette interview a initialement été publiée dans le magazine Marie Claire numéro 841, daté septembre 2022.
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