Les impubliables : Very bad strip

Pendant leur temps libre, certains aiment jouer au tennis, faire des quiches ou aller au ciné. Mais cet humoriste, lui, a un hobby plus particulier : regarder des femmes se dénuder.

Une salle sombre, quelques boules à facettes, des tables rondes, de la dentelle et des boas… La scène se situe dans un très célèbre club de strip-tease parisien. Ici, au quotidien, les danseuses se déshabillent devant des spectateurs anonymes. L’un d’eux ne l’est pourtant pas.

Car plusieurs soirs par semaine, c’est un humoriste star qui est assis là, à scruter ces dames avec avidité. Oui, ce king de la vanne, apprécié pour ses sketches décalés en groupe comme en solo, est un véritable habitué des lieux. De l’un de ceux qui reviennent nuit après nuit, beaucoup moins hilares que les novices, parfois même l’air un peu tristounet. “Il est connu comme le loup blanc de tous les salariés”, nous explique-t-on. “Il demande toujours la même table, dans un endroit un peu reculé de l’établissement, dans une sorte d’alcôve, pour que les gens ne le voient pas trop et ne le reconnaissent pas. Mais il exige toutefois d’être proche du podium… Il aime être aux premières loges pour regarder le show.” Regarder, mais pas que… Car les commandes de verres s’enchaînant au rythme des pirouettes, Monsieur devient systématiquement aussi ivre que saoulant.

“Dès qu’il a trop bu, il la joue tactile. Il tente alors de toucher les jeunes femmes sur scène, de leur glisser des billets dans le string. C’est un peu gênant !” Surtout que notre comique a tendance à avoir l’alcool triste. “Après quelques cocktails, il n’a plus rien du boute-en-train que l’on voit à la télé. Il vire un peu aigri, irritable. Quand ses amis veulent partir à 3 ou 4 heures du matin, il se met en colère, refusant de les accompagner. Il aime rester jusqu’à la fermeture, parfois tout seul. Ça a un petit côté pathétique.” Certes, mais voilà un fidèle dont personne ici ne songerait à se passer, vu ce qu’il dépense ! Pas question de radiner en effet : outre les billets glissés dans les rares dessous des danseuses, il n’hésite pas à commander les bouteilles les plus chères. Après tout, pour un client comme pour une strip-teaseuse, il n’y a pas de mal à se retrouver à poil. 

Maëlle Brun

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