Il était finaliste de la première saison au côté de Jenifer. Vingt ans après le tourbillon de la Star Academy, Mario Barravecchia nous raconte comment il a failli louper sa participation au télé-crochet.
«J’ai grandi en Belgique. Un tout petit mais merveilleux pays. Les Belges m’ont donné beaucoup d’amour pendant plus de 20 ans. Malheureusement, pour y vivre de la musique, c’est très compliqué. Quand on divise le pays entre la région bruxelloise, la région flamande et la région wallonne, il reste 4 millions d’habitants francophones. Et il y avait peu d’émissions de télévision à l’époque, on fait vite le tour. Difficile de se faire repérer. Pour nous, artistes belges, dépasser la frontière et venir chanter en France, c’est le Graal. C’est déjà en soit une réussite.
J’ai été élevé par un papa restaurateur et une maman qui travaillait à l’usine. Je n’avais jamais mis les pieds à Paris, ou peut-être une seule fois en étant gamin. Un jour je me suis dit qu’il fallait que je parte, que je tente ma chance. J’ai prévenu ma mère de mon choix, lui disant que je ne pouvais pas vivre de la musique si je restais. Je l’ai rassurée en lui disant que j’avais des amis sur place qui étaient partants pour me loger et m’aider à trouver du travail, ce qui était complètement faux.
Après avoir vu une annonce sur internet, je me suis installé dans une chambre de bonne située cité de Trévise dans le IXe arrondissement. Je ne savais pas ce que voulait dire «chambre de bonne», je ne savais pas non plus comment estimer les mètres carrés : lorsque je me suis installé, j’ai compris qu’il s’agissait d’un placard sous les toits et que ce n’était probablement pas légal. Heureusement que je n’étais pas bien grand, car le plafond était vraiment mansardé.
Les premiers jours, je pleure beaucoup. Je remets tout en doute et je me demande si j’ai bien fait de venir dans cette jungle. J’avais 4000 francs dans la poche. J’ai commencé à trouver des petits boulots dans des restaurants, de préférence ceux où il y avait des concerts de façon à avoir rapidement un lien avec la musique. J’ai déniché au culot un premier boulot à l’Opus Café sur les quais de Valmy. Deux fois par semaine, il y avait des showcases qui m’ont permis de rencontrer plein d’artistes et de producteurs. C’est grâce à cela que j’ai commencé à faire des auditions et des castings. L’un des moments où j’ai été le plus heureux à Paris, même dans ce placard ! Je me suis retrouvé avec moi-même, j’ai commencé à rencontrer de nouvelles personnes, et je me suis dit que c’était finalement exactement là où je devais être pour construire les fondations de ma vie.
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Ma vidéo de candidature était honteuse et moche
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Après le placard, j’ai vécu dans un appartement avec une amie danseuse qui était souvent absente – un super plan. Un soir, je rentre et j’allume la télévision. Une publicité façon «Fame» attire mon attention. «Si tu veux danser, si tu veux apprendre à chanter, si tu veux faire du théâtre, nouvelle émission en projet, dépose ta candidature». Il y un numéro de téléphone. J’appelle et je tombe sur un répondeur qui me dit quoi faire. Je laisse mon nom, je me présente en quelques minutes. On me rappelle en me demandant d’enregistrer une cassette de présentation où je devais chanter a cappella. Puis j’envoie l’enregistrement. Je pensais que c’était bidon, que tout était joué à l’avance avec les maisons de disque. Et, honnêtement, ma vidéo était honteuse et moche.
Quelques semaines après, quasiment un mois plus tard, on m’appelle en me disant qu’on est intéressé et qu’on veut me rencontrer pour un casting. J’ai rencontré une première personne, puis une autre, puis une suivante… puis je me suis retrouvé dans les 50 pré-sélectionnés, sur 200 000 candidatures envoyées !
Avant le lancement de l’émission le samedi 20 octobre 2001, les 50 visages des pré-sélectionnés devaient apparaître en direct le vendredi soir dans l’émission d’Arthur «Rêve d’un jour». Tout semble bien parti, une responsable de la production me promet que je serai rappelé le mardi pour me confirmer ma place ou pas. Le mardi arrive, personne ne rappelle. Je me dis que j’ai probablement fait tous ces castings et rendez-vous pour rien… J’attends le mercredi, toujours rien. C’est raté, je suis déçu, j’avais commencé à y croire. Le jeudi soir, je travaille tard. Mais le vendredi matin, je me réveille avec un pressentiment : il faut que je rappelle la production. Je contacte la responsable avec laquelle j’avais échangé. Elle me prévient qu’on a cherché à me joindre au cours des dernières 48 heures et qu’on essayait de me trouver un remplaçant. Ma faute : dans la hâte, j’avais oublié que j’avais changé de numéro entre-temps et qu’ils n’avaient pas eu le temps d’avoir le bon. C’est tout bête, mais j’ai vraiment failli ne jamais faire la Star Ac et mener la vie que j’ai eue ensuite. Tout tient à un fil… à un coup de fil !»
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