Comme chaque année, l’annonce des nommés aux Golden Globes 2020 a entraîné son habituel lot de polémiques concernant la diversité des lauréats potentiels. Et il était en effet difficile de ne pas remarquer que, malgré une année 2019 exceptionnellement productive pour les réalisatrices, aux manettes de plusieurs films acclamés par la critique – Hustlers de Lorène Scafaria, Atlantique de Mati Diop, Un ami extraordinaire de Marielle Heller ou encore L’Adieu de Lulu Wang pour ne citer qu’eux – aucune femme ne figurait dans la liste des nommés pour la catégorie de meilleur réalisateur.
Parmi les oublis de cette cuvée 2020, celui de Greta Gerwig semble être le plus surprenant. Little Women, film de la cinéaste qui sortira le 1er janvier au cinéma, concourt pour le prix de la meilleure bande originale et Saoirse Ronan, qui y interprète Jo March, est nommée dans la catégorie « meilleure actrice dans un film dramatique ».
La jeune New Yorkaise a elle-même estimé que « tout le mérite de (sa) performance (revenait) autant à Greta qu’à (elle-même) » dans un communiqué de remerciement à la Hollywood Foreign Press Association (HFPA), organisation chargée de l’attribution des Golden Globes. « Je serai éternellement reconnaissante envers Greta Gerwig pour son orientation, et sa coopération, et pour sa détermination sans faille à réunir ce casting incroyable et créer un environnement qui nous a permis de devenir une vraie famille ».
En 2018 déjà, Greta Gerwig était absente de la liste des meilleurs réalisateurs tandis que son long métrage Lady Bird avait remporté le Golden Globe du « meilleur film musical ou comédie ».
La sous-représentation, voire l’absence, de réalisatrices dans la liste des nommés, malgré la pleine reconnaissance de leur œuvre, ne date cependant pas d’hier. En 76 éditions des Golden Globes, seules cinq d’entre elles ont intégré le quintet de tête et seule Barbra Streisand, en 1984, avait été récompensée pour Yentl.
« L’identité du réalisateur compte. Cela affecte le genre d’histoires racontées et la manière dont elles le sont, avec de lourdes implications sur la condition des femmes dans l’industrie du cinéma et, par extension, dans la société », a déclaré le 9 décmbre Rebecca Goldman, directrice des opérations du mouvement féministe hollywoodien Time’s Up !
« Cette année, il y a eu deux fois plus de programmes chapeautés par des femmes que jamais, et plus de films de réalisatrices sont à venir. Et pourtant, comme les nominations d’aujourd’hui le montrent, les femmes – et surtout les femmes de couleur – continue d’être mises de côté par un système qui retient les femmes, à l’écran comme en dehors. L’omission des femmes n’est pas juste un problème lié aux Golden Globes, mais à l’industrie du cinéma toute entière », poursuit le communiqué.
Une anomalie que Natalie Portman avait relevée l’an dernier. Avant de remettre le Golden Globe du meilleur réalisateur, l’actrice israélo-américaine avait présenté la catégorie comme celle des « candidats masculins pour le meilleur directeur ».
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