Karine Tuil : "Pour écrire? Il me faut du conflit"

L’auteure des Choses humaines, Karine Tuil, explore la face noire de l’âme dans son nouveau roman, La Décision .

Madame Figaro.– Si vous deviez décrire La Décision en deux phrases ?
Karine Tuil.- Le portrait d’une grande juge d’instruction antiterroriste amenée à prendre deux décisions : l’une aura un impact sur sa vie privée, l’autre sur la sécurité de la nation.

Qu’aviez-vous en tête en l’écrivant ?
Montrer que l’on ne sait jamais qui l’on a en face de soi, que l’on se trompe tout le temps : le doute, l’erreur font partie de la vie. Et raconter la destinée d’une femme puissante qui a cherché à tout contrôler dans son existence, avant de céder à une impulsion amoureuse.

Le principal trait de votre caractère ?
La curiosité intellectuelle et la volonté.

En vidéo, « Les Choses humaines », la bande-annonce

Celui dont vous êtes le moins fière ?
L’anxiété.

Celui que vous détestez chez les autres ?
Le mépris social et l’arrogance.

Votre truc antistress ?
Prendre des bains.

Votre geste écolo ?
Éviter de prendre des bains.

Un adjectif qui vous convient ?
Sensible.

Votre devise ?
«Là où il n’y a plus d’hommes, efforce-toi d’être un homme.»

Pour écrire, il vous faut…
Du conflit.

Sur une île déserte, qu’emporteriez-vous ?
À la recherche du temps perdu, de Marcel Proust.

Les trois basiques de votre dressing ?
Un jean, un pull, des boots.

Le casting d’un dîner idéal chez vous ?
Karl Marx et Groucho Marx.

Le cadeau que vous offrez souvent ?
Des bougies Diptyque. Des carnets édités par Gallimard ou des recueils de poèmes : Celan, Darwich, Jabès, Amichaï, Akhmatova.

Une musique dans votre vie ?
Le souffle du vent en montagne.

Le livre qui vous accompagne ?
La bête qui meurt, de Philip Roth.

Une mode qui vous agace ?
Les réseaux sociaux.

Une rencontre qui vous a marquée ?
Les soldats blessés de retour d’Afghanistan que j’ai rencontrés au cours de l’écriture de L’Insouciance.

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Quand vous êtes-vous sentie écrivaine ?
Quand j’ai rencontré des écrivains que j’admirais et qu’on a parlé travail.

Une héroïne d’enfance ?
Yentl, dans le livre d’Isaac Bashevis Singer.

Votre luxe ?
Écrire de la poésie.

Votre série préférée ?
Transparent, de Joey Soloway, l’histoire d’un père de famille qui décide de changer de sexe.

Votre madeleine de Proust ?
Les gâteaux à la fleur d’oranger de ma mère.

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été romancière ?
Danseuse au sein de la troupe Batsheva Dance Company d’Ohad Naharin.

Les Choses humaines, roman récemment adapté au cinéma par Yvan Attal. La Décision, Éditions Gallimard, 352 p., 20 €.

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