Juan Carlos attaqué par son ex-maîtresse : cette petite victoire devant la justice

Poursuivi pour des faits de harcèlement survenus entre 2012 et 2020 par son ancienne maîtresse Corinna Larsen, le roi Juan Carlos a contre-attaqué en engageant une procédure judiciaire afin que son immunité soit reconnue sur la période allant jusqu’à son abdication. La justice britannique a tranché en faveur de ce dernier ce mardi 6 décembre.

C’est une petite victoire pour Juan Carlos dans la grande bataille qui l’oppose à son ex-maîtresse Corinna Larsen. La femme d’affaires de 58 ans, qui a fréquenté le mari de la reine Sophie entre 2004 et 2009, a porté plainte contre le roi émérite auprès du tribunal de Londres en octobre 2020, l’accusant de l’avoir espionnée et harcelée à partir de 2012 et ce durant huit ans. Elle réclame une indemnisation pour préjudice psychologique et perte de revenus à cause de l’anxiété provoquée par le harcèlement, ainsi qu’une ordonnance d’éloignement. L’ex-roi d’Espagne qui vit en exil aux Émirats arabes unis depuis deux ans, a démenti ces accusations, et engagé une procédure judiciaire pour que son immunité soit reconnue jusqu’en 2014, année de son abdication.

Ce mardi 6 décembre, les juges britanniques Eleanor King, Ingrid Simlery et Andrew Popplewell ont tranché en faveur de la demande de Juan Carlos : « Le comportement présumé antérieur à l’abdication échappe à la compétence des tribunaux de ce pays », a estimé la cour d’appel britannique, dont le média espagnol El Mundo s’est fait l’écho. Les avocats du roi émérite avaient en effet avancé que les faits qui lui sont reprochés entre 2012 et le 18 juin 2014 n’appartiennent pas à la « sphère privée », mais ont bel et bien eu un intérêt « officiel », relevant d’une opération d’État pour protéger la couronne.

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Juan Carlos n’échappe pas à la procédure sur les faits postérieurs à 2014

Ainsi, l’ex amant de Corinna Larsen ne pourra pas être jugé sur les deux épisodes considérés comme « les plus graves » par les avocats de l’Allemande : il s’agit de sa prétendue rencontre avec l’ancien chef du CNI Félix Sanz Roldán à Londres, qui aurait « fait pression sur elle » et l’aurait menacée, selon les propres mots de l’ex de Casimir Prinz zu Sayn-Wittgenstein-Sayn, et de l’irruption présumée d’une équipe d’agents du roi chez elle à Monaco pour s’emparer de documents sensibles en sa possession concernant les sociétés offshore de Juan Carlos. La femme d’affaires a indiqué que ses deux enfants nés de sa relation avec le prince de Sayn-Wittgenstein-Sayn auraient eux aussi été menacés.

La décision du tribunal britannique ne met toutefois pas un terme à la procédure engagée par Corinna Larsen. Le père de l’actuel roi Felipe VI sera en effet jugé par la Haute Cour de Londres sur la plupart des faits dénoncés par son ex-amante après 2014. « La majeure partie du procès n’est pas affectée », se sont réjouis les avocats de la jolie blonde.

65 millions d’euros en guise de « cadeau »

D’après les accusations de Corinna Larsen, l’ancien monarque aurait exigé qu’elle lui rende les cadeaux qu’il lui a offerts en plus de la harceler, à savoir des œuvres d’art, des bijoux et les 65 millions d’euros qu’il lui a envoyés sur un compte aux Bahamas. Dans son podcast retentissant Corinna and the king, dans lequel elle relate les dessous de sa relation adultère avec Juan Carlos, l’Allemande a estimé que cette somme considérable faisait office de « cadeau », en guise de dédommagement « pour les souffrances endurées » pendant plusieurs années.

Crédits photos : Europa Press / Bestimage

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