Ce vendredi 10 février 2023, la 38e cérémonie des Victoires de la Musique sur France 2 a récompensé la Belqique, avec Angèle, Stromaé et Pierre de Maere, mais a aussi couronné Orelsan. Une édition rythmée par de nombreux live ainsi que des séquences nostalgie… comme celle, émouvante, avec Charles Aznavour.
C’est le rendez-vous traditionnel des récompenses musicales francophones. Ce vendredi 10 février 2023, sur France 2, les 38e Victoires de la Musique ont été une nouvelle fois l’occasion d’un grand show, diffusé en direct depuis la Seine Musicale, en région parisienne. Mais peu de suspens, avouons-le… Donné grand favori, Stromaé est reparti avec deux prix, coiffé sur le poteau par le rappeur Orelsan qui lui est reparti avec trois statuettes : chanson originale, meilleur concert et création audiovisuelle. Président d’honneur de cette nouvelle édition, Calogero a ouvert les festivités en chantant son tube Je joue de la musique, bientôt rejoint, par une succession de tableaux, par de nombreux artistes comme Clara Luciani, Takiola, Grand Corps Malade en trio avec Ben Mazué et Gaël Faye, Juliette Armanet, Big Flo & Oli, Izia, M, etc. Toute la fine fleur de la scène francophone était bel et bien réunie ! Pour rythmer la soirée animée par l’ex Miss France Laury Thilleman, certaines séquences “souvenirs” faisaient agréablement le lien entre les artistes d’hier et d’aujourd’hui. A l’occasion de la remise d’une Victoire d’honneur à Serge Lama, à la veille de ses 80 ans, le moment était particulièrement émouvant. L’interprète de Je suis malade a, en quelque sorte, fait ses adieux à la scène et à son public, gravement aujourd’hui handicapé : “C’est peut-être la dernière fois ce soir que je vois un public m’acclamer. J’arrête les frais, mon corps ne peut plus suivre. Je ne veux pas chanter assis, je refuse cette éventualité”. Et l’émotion de se poursuivre avec des “magnétos” présentant Henri Salvador, Alain Bashung, Renaud… et Charles Aznavour.
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“Je chanterai pourtant, quitte à m’en déchirer la glotte”
Ce dernier, disparu le 1er octobre 2018, recevait en 2010, comme Serge Lama, une Victoire de la Musique d’honneur. Un moment de consécration pour l’un des artistes emblématiques de la chanson française, à qui pourtant, d’aucuns ne prédisaient pas beaucoup d’avenir. Et ça, Charles Aznavour, n’a pas manqué de le rappeler, en se saisissant de son trophée : “Je voulais remercier ceux qui ont dit que j’étais petit et laid !”. Petit par la taille, mais tellement immense par le talent ! Et c’est bien grâce à cela que l’interprète de La Bohême, La Mamma ou encore de Emmenez-moi a réussi à se hisser “en haut de l’affiche”. Complexé dès ses débuts, en 1933, l’ami d’Edith Piaf était à l’époque raillé pour son physique mais aussi pour sa voix, jugée nasillarde. Mais il a su, de ces “défauts” faire une force qui le fera connaître dans le monde entier. Dans ses mémoires publiées en 1970, “Aznavour par Aznavour”, il écrivait : “Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d’instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Ma voix ? Impossible de la changer. Les professeurs que j’ai consultés sont catégoriques : ils m’ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m’en déchirer la glotte”, confiait l’homme déterminé à réussir à vivre pleinement ses passions avant tout, avant le toxique “qu’en dira-t-on”.
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F.V.
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