L’actrice est revenue sur le tournage du film Frida au début des années 2000. Dans les colonnes du Guardian, elle raconte comment le moghul déchu du cinéma, alors producteur du film, l’aurait violemment invectivée.
«Il ne m’a jamais vue faible», a-t-elle affirmé. Salma Hayek s’est remémorée dans les colonnes du Guardian, le mercredi 3 novembre, l’attitude du producteur déchu Harvey Weinstein à son égard. Elle a notamment évoqué un incident survenu durant le tournage de Frida (2002), biopic sur la peintre mexicaine Frida Kahlo, réalisée par Julie Taymor et pour lequel elle a reçu une nomination aux Oscars. «(…) Il y avait quelque chose de caricatural dans tout cela, a-t-elle expliqué. Quand il m’appelait et criait : « Pourquoi as-tu un « monosourcil » et une moustache ? Je ne t’ai pas engagée pour que tu aies l’air moche ! ». Je répondais : « As-tu déjà vu une photo de Frida Kahlo ? »» Avant d’ajouter : «Si un homme incarnait Cyrano de Bergerac, il ne lui dirait pas : « Qu’est-ce que c’est que ce nez ? »».
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« Chaque refus déclenchait sa rage machiavélique »
En 2017, en plein essor du mouvement Me Too, durant l’affaire Weinstein, Salma Hayek révélait dans une tribune du New York Times avoir elle aussi été harcelée sexuellement par Harvey Weinstein et ce, durant des années. Elle expliquait alors qu’elle n’avait cessé de refuser les avances du producteur. «Il m’a proposé de prendre une douche avec lui et j’ai dit non, écrivait-elle. J’ai aussi dit non quand il m’a proposé de me masser. Non quand il a suggéré que l’un de ses amis me masse. Non à sa proposition de me faire un cunnilingus. Non à l’idée de me mettre nue en présence d’une autre femme. Non non non non non… Chaque refus déclenchait la rage machiavélique d’Harvey.» L’actrice de 55 ans avait ajouté qu’elle devait probablement son salut à son amitié avec le réalisateur Robert Rodriguez, George Clooney et Quentin Tarantino. «J’étais aussi quelqu’un de très fort», a-t-elle souligné dans le Guardian.
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Force tranquille
La comédienne a ainsi précisé que «ce n’était pas qu’elle n’avait pas peur, mais qu’elle ne le montrait pas». «Je peux presque être intimidante par ma force tranquille, vous savez ?», a-t-elle déclaré. Elle a, par ailleurs, soutenu que le comportement du producteur était loin d’être un cas isolé. «Il n’était pas le seul homme qui se rassurait en sachant qu’il pouvait détruire les femmes», a-t-elle affirmé. Salma Hayek a également affirmé qu’il n’était «ni le premier ni le dernier» à l’avoir traitée de la sorte à Hollywood, où le harcèlement aurait toujours libre cours. «Nous sommes des filles ! s’est-elle exclamée. Alors nous apprenons à être courageuses. Ce n’est pas facile, mais il le faut.» L’épouse de François-Henri Pinault a cependant nuancé : «Je crois aussi que les gens peuvent changer… Humilier quelqu’un ne m’intéresse pas. Je veux juste que tout cela s’arrête.»
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