Affables, blagueurs. Ils sont père et fils, mais on pourrait les croire potes. Une relation fusionnelle et une complicité évidente qui s’expriment dans le travail et surtout, dans les défis sportifs.
Rendez-vous est pris dans les bureaux de XO Éditions, au 47ème étage de la Tour Montparnasse. Malgré le ciel bouché, la vue sur Paris s’avère spectaculaire. Quand ils regardent par la fenêtre, Vincent Lagaf’ et son fils Robin ont l’oeil qui pétille. Ils s’imaginent sans doute faire les acrobates au sommet, un peu à la manière de Tom Cruise dans Mission Impossible. Ces deux-là partagent la même passion pour les sports extrêmes et les défis insensés. L’occasion pour ces éternels compétiteurs de se challenger, mais aussi de renforcer leur complicité. Né du mariage de l’animateur avec Véronique, dont il est aujourd’hui séparé, le jeune homme de 32 ans a grandi dans l’ambiance des plateaux télé. Au point d’exercer aujourd’hui le métier de réalisateur, cadreur, monteur. Quand le papa doit être filmé sur un flyboard pour Fort Boyard, il fait appel au Robin car il est le seul à pouvoir le suivre. De ce fils adoré et de leur relation, Lagaf’, 63 ans, s’épanche énormément dans son livre, Je m’appelais Franck (XO Éditions). Comme il évoque longuement son enfance dans sa famille d’adoption, ses relations inexistantes avec son père, ses bêtises, ses amours, le Club Med, la scène, la télévision, les challenges…. Une vie menée tambour battant. Tout comme l’entretien qu’ils nous ont accordé.
GALA : Vous dédiez votre livre à votre fils, est-ce qu’il en a été le premier lecteur ?
VINCENT LAGAF’ : Non c’est ma compagne qui a corrigé une grande partie de mes fautes d’orthographe. Mais je lui envoyais les épreuves au fur et à mesure et je lui demandais de valider les passages qui parlent de lui.
GALA : Pourquoi avez-vous eu envie d’écrire ce livre ?
V.L. : D’abord, il y a eu le Covid, j’avais le temps. Et c’est un moment où je ne me sentais pas très bien. Quand on a une vie insensée comme la mienne et que tout s’arrête net à cause du confinement, ça créé un choc. Ma compagne, qui est psy, m’a poussé à le faire. Pour mon bien.
GALA : Comment pourriez-vous qualifier votre relation à tous les deux ?
ROBIN : Beaucoup de personnes en sont jaloux, mais je la souhaite à tous. On peut tout se dire, on ne se ment pas, je l’appelle dès que j’ai besoin d’un conseil ou juste pour parler.
V.L. : On est toujours en compétition. C’est évidemment la personne que je vais le plus protéger, conseiller, chouchouter, mais en revanche, quand on est sur la ligne de départ sur nos jets ski, je ne le connais plus. Je ne lui fais aucun cadeau. Mais pas de mauvais coups évidemment.
GALA : Avez-vous élevé Robin en vous efforçant de faire le contraire de ce qu’a fait votre père avec vous ?
V.L. : Inconsciemment oui. J’ai tellement souffert d’un manque de complicité avec mon père. Il n’était pas méchant, mais pas là. J’ai joué avec Robin, je l’ai écouté. En revanche, jusqu’à ses 3 ans, j’étais tout le temps sur la route en tournée et c’est sa mère qui l’a élevé. J’ai dû le changer une fois seulement quand il était petit, pareil pour ses devoirs. Mais je ne compte pas les heures à l’extérieur, dans la forêt, à faire des cabanes, des jeux de piste, des tyroliennes, des chasses au trésor.
« Avec mon père, je n’ai pas le souvenir d’un seul fou rire »
GALA : Vincent, à propos de votre père, vous vous disputiez souvent et n’étiez d’accord sur rien. Avez-vous réussi à faire la paix avec lui avant son décès ?
V.L. : Je l’ai beaucoup vu sur la fin. Je me souviens lui avoir dit: « tu sais que je t’aime ? ». Ça l’a fait rire alors que j’attendais un « mais moi aussi !». J’aurais voulu qu’il me parle plus, me raconte pourquoi ils m’ont adopté, mais il n’avait rien à me dire. Avec mon père, je n’ai pas le souvenir d’un seul fou rire. Avec Robin, on s’appelle tous les jours, c’est à celui qui dira le plus de bêtises.
GALA : Robin, est-ce que Vincent est un papa autoritaire ?
ROBIN : Oui par rapport au respect et à l’éducation. Je voulais toujours accompagné mes parents sur les plateaux de télé. Ils étaient d’accord à la condition que je me comporte bien, que je dise bonjour et ne fasse pas de caprice. Il fallait que je reste à ma place. Et si je respectais les règles, j’avais tout ce que je voulais, voire plus. En maternelle et primaire, je ne suis pas beaucoup allé à l’école. (Rires)
V.L. : J’ai élevé Robin d’une manière très égoïste car je ne lui faisais faire que ce que j’aimais pour avoir plus tard un comparse et un rival. Je lui ai offert une voiture électrique pour que très vite, il sache conduire, puis un quad, puis un jet ski.
GALA : Dans votre relation fusionnelle, Véronique, la maman de Robin, a-t-elle eu du mal à trouver sa place ?
V.L. : Je ne pense pas. Au contraire, je crois qu’elle est très contente de voir que ça se passe très bien entre nous. Quand on a commencé à faire des sports mécaniques, elle a très vite laissé tomber parce qu’elle n’arrivait pas à nous suivre. Quand on s’est séparé, on a continué à travailler ensemble, elle gère encore notre société aujourd’hui. On a peut-être raté notre mariage, mais on a réussi notre séparation.
ROBIN : J’ai une relation très fusionnelle avec elle aussi, je l’appelle tous les jours. Papa m’a apporté le côté folie, maman m’a appris tout ce qui est nécessaire dans la vie. C’est elle qui m’a fait faire mes devoirs et elle m’a transmis sa rigueur, sa méthodologie. Si j’ai eu mon bac, c’est 100% grâce à elle.
V.L. : Ça fait presque 20 ans qu’on s’est quittés, on s’appelle, on se donne des nouvelles. Il y a une très grande confiance entre nous trois. C’est rare.
Cet article est à retrouver dans le Gala N°1554 disponibles dans tous les kiosques dès ce jeudi 23 mars 2023.
Crédits photos : Julien Cauvin/Starface
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