Le 14 janvier 2016, René Angélil meurt des suites d’un cancer de la gorge, deux jours seulement avant son 74ème anniversaire. Sept ans après, Céline Dion, qui n’a eu d’autre choix que d’avancer sans son pilier, se consacre désormais à son rôle de mère. À l’occasion de l’anniversaire de la disparition du célèbre impresario, Elisabeth Reynaud s’est confiée à Gala.fr sur ses derniers jours et sur le deuil de la star canadienne.
Sa mort a laissé un vide immense dans le coeur de ses proches, mais aussi dans la luxueuse villa d’Henderson qu’il occupait, avec Céline Dion, non loin de Las Vegas. Le 14 janvier 2016, soit il y a sept ans jour pour jour, René Angélil est décédé des suites de son cancer deux jours avant de souffler sa 74ème bougie. Alors que ce dernier a affronté la maladie durant des années, son épouse a mis tout en oeuvre pour qu’il soit pris en charge dans les meilleures conditions. Elle a aussi expliqué la situation à ses trois enfants, son aîné René-Charles, ainsi que ses jumeaux Nelson et Eddy. Depuis sa disparition, René Angélil a conservé une place de choix dans le coeur de Céline. De son côté, la chanteuse de 54 ans a opéré une véritable renaissance. Auprès de Gala.fr, sa biographe Elisabeth Reynaud est revenue sur le couple singulier qu’il formait et a raconté comment la star canadienne s’est reconstruite depuis la perte de sa moitié. Confidences.
Gala.fr : René Angélil est mort le 14 janvier 2016, dans sa maison de Henderson, proche de Las Vegas. À quoi ont ressemblé les derniers instants de sa vie ?
Elisabeth Reynaud : Ce n’est pas très précis, on dit qu’il a essayé de se lever, qu’il serait tombé par terre et qu’il aurait rendu l’âme en tombant par terre. Ensuite, une infirmière l’aurait trouvé. Ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas mort dans les bras de Céline. Il faut quand même comprendre que depuis des mois, René n’était plus qu’une idée d’être humain. Céline le nourrissait par un drain qui était à l’intérieur de son abdomen, c’est elle-même qui l’a déclaré.
Gala.fr : Quelles conséquences la maladie a-t-elle eu sur René Angélil ? Dans votre livre Céline Dion, icône et femme de cœur (Éd. Larousse), vous révélez par exemple qu’il était devenu sourd…
Elisabeth Reynaud : Ce sont des choses horribles, mais on lui avait retiré la langue, il ne pouvait plus manger, il ne pouvait plus parler, il était à moitié sourd, pratiquement aveugle…
Gala.fr : Est-ce qu’on peut dire que la mort de René a été une forme de « soulagement » pour René, mais aussi pour Céline, qui ne supportait pas de le voir souffrir ?
Elisabeth Reynaud : Mais bien sûr ! Et c’est parfaitement compréhensible. Elle a vécu dans cet atmosphère d’hôpital, chez elle, avec tout ce que ça suppose de produits de toutes sortes, d’odeurs de médicaments, avec des infirmières, des médecins… C’était un hôpital dans sa maison. Évidemment, pas toute la maison de Henderson, mais la partie où était installé René ressemblait à un hôpital.
Gala.fr : Les enfants de Céline Dion et René Angélil ont-ils été tenus à l’écart de cette aile médicalisée ?
Elisabeth Reynaud : Vous pensez bien qu’on n’allait pas les laisser auprès d’un homme qui n’avait même plus conscience vraiment de sa vie. Mais Céline a bien dit, à plusieurs reprises, qu’aussi longtemps possible que ce soit, elle emmenait les enfants voir leur père. Elle emmenait ses jumeaux, qui étaient encore tout petits, voir leur père, en leur expliquant la situation. Elle les acclimatait à leur faire comprendre que leur père allait s’en aller, qu’il n’était déjà plus vraiment là et qu’il les verrait toujours où qu’il soit. C’est horrible, il n’y a rien de très joli dans tout ça, simplement aussi longtemps qu’elle a pu, Céline a conduit les enfants auprès de leur père. Mais à la fin, on ne pouvait plus demander à des enfants si petits de venir devant la dépouille de leur papa. Ce n’est pas possible, voyons.
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Gala.fr : Pendant cette période, on a l’impression que Céline Dion jonglait entre deux extrêmes, à savoir sa vie sur scène et son quotidien auprès d’un mari malade…
Elisabeth Reynaud : Elle sautait d’une scène avec paillettes, musique, enthousiasme de la salle, tonnerre d’applaudissements, tout ce que ça suppose de gloire, elle sautait de là et elle s’en allait directement jusqu’à leur maison d’Henderson pour retrouver son mari. Ce qui est étonnant, c’est qu’elle n’est pas allée auprès de lui durant sa dernière nuit. C’est le matin qu’on l’a prévenue que René avait rendu son dernier soupir. La dernière nuit, elle n’est pas allée auprès de lui. Elle a dit qu’elle ne voulait pas venir le déranger. Mais vous savez, c’est extrêmement délicat tout ça, ce n’était même plus un homme. C’était quelqu’un qui était à bout, n’entendait plus, ne voyait plus, ne parlait plus, ne mangeait plus… C’était René divisé par dix, il n’y avait plus rien. Donc cette nuit-là, au lieu de retourner encore auprès de lui pour rien entre guillemets, elle n’est pas retournée auprès de lui. Mais quand on y pense, c’est quand même assez curieux, parce que c’est la nuit où elle n’est pas venue qu’il s’est en allé.
Gala.fr : Vous expliquez que René a été le manager de Céline jusqu’au bout. Comment cela se traduisait ?
Elisabeth Reynaud : Il avait ce lien avec Aldo Giampaolo, son bras droit quand il était trop diminué à la fin de sa vie pour continuer à tout organiser. C’était Céline qui disait ce qu’elle voulait mais pour que ce soit réalisé, c’est Giampolo qui s’en occupait. Que ce soit auprès de Céline et de Giampolo, René avait donné toutes ses indications de la façon dont il fallait poursuivre la carrière de Céline, au niveau des enregistrements d’albums, des concerts, des tournées qu’elle devait faire… Il a vraiment été manager jusqu’au dernier moment parce qu’il a été jusqu’à préparer de A à Z ses funérailles, c’est complètement incroyable ! Ça veut dire qu’il ne refusait pas sa mort, puisqu’il préparait avec Céline la façon dont il voulait que ses funérailles se déroulent, et elles étaient hollywoodiennes ! Tout était prévu par René.
Gala.fr : Quel genre de mari René a-t-il été pour Céline pendant toutes ces années ?
Elisabeth Reynaud : Leur mariage a quand même duré plus de vingt ans donc évidemment ça n’a pas été linéaire. Il y a certainement eu d’abord une très grande passion, ils étaient très amoureux, et puis ensuite, il n’y a pas eu que des journées très roses. Il ne faut pas oublier que René était d’abord et avant tout un joueur, mais ce n’était pas qu’un joueur sur le tapis vert du casino, c’était un joueur dans sa vie. Même le jour où Céline est allée chanter à Dublin pour l’Eurovision en 1988, René a trouvé le moyen de miser sur elle. Il a misé 800 dollars et devait en gagner 3000 si elle gagnait. Elle avait déjà gagné le Festival mondial de la chanson de Tokyo, où elle avait remporté le premier prix. À Dublin, c’était vraiment la star qui allait chanter en représentant la Suisse. Mais René était un joueur invétéré. Il avait aussi cette espèce de fascination pour le chiffre 5 alors il se débrouillait pour que les choses importantes arrivent un 5, que les chambres d’hôtel soient le 5, que tel contrat soit signé un 5…
Gala.fr : Aujourd’hui, pensez-vous que Céline Dion a fait le deuil de son mari ?
Elisabeth Reynaud : Non. Céline est une grande convalescente. Elle a une double blessure puisqu’elle a perdu René, puis sa mère (en 2020, ndlr). Ces deux personnages étaient les piliers de sa vie. Elle en est restée convalescente pendant des années. Après, on s’étonne qu’elle ait des spasmes, des crampes, qu’elle perde sa voix, mais elle a été foudroyée par ces deux deuils. Elle s’est enfermée dans cette forteresse à côté de Las Vegas, où elle vit maintenant, et elle se coupe de tout pour ne plus être agressée par rien, ni par personne. Elle se protège à outrance et ce n’est pas pour ça qu’elle ne continue pas à s’entraîner, à danser, à faire marcher son corps. Mais elle a 54 ans, elle n’a plus 20 ans ! Elle avait un rêve, c’était de vivre un jour enfin la vie d’une maman, et bien, elle vit aujourd’hui la vie d’une maman. Elle est dans sa forteresse.
Gala.fr : Céline Dion se fait de plus en plus rare et son état de santé inquiète. Quel est votre avis là-dessus ?
Elisabeth Reynaud : Il faudrait une boule de cristal pour dire si elle rechantera un jour. Ça va faire bientôt deux ans et demi qu’elle reporte sans cesse ses concerts, ça veut bien dire qu’elle-même n’en sait rien, sinon elle ne serait pas en train de reporter tous les six mois. Elle croit qu’elle va pouvoir reprendre la scène mais finalement elle n’est pas encore prête, elle n’est pas encore revenue en possession de ses moyens, mais même elle ne le sait pas ! D’autre part, elle avait annoncé qu’elle aimerait bien continuer sa carrière par des concerts acoustiques dans des petites salles, mais manifestement, elle ne refera jamais des immenses stades de 60.000 personnes avec des concerts qui sont maintenant au-dessus de ses forces.
Gala.fr : René tenait à ce que Céline continue sa carrière… Quel regard porterait-il sur ce qui se passe aujourd’hui pour elle ?
Elisabeth Reynaud : René aurait peut-être enfin compris qu’il demandait trop à Céline ! Il a demandé à outrance, pendant presque trente-cinq ans, et au fond, il aurait peut-être aujourd’hui compris qu’il ne pouvait plus. L’ancien René aurait sans doute dit ‘allez ça va, tu as assez pleuré, maintenant va chanter !’ Mais c’est fini ça. Le René d’aujourd’hui, si René il y avait, il aurait compris qu’on ne peut plus demander à Céline ce qu’il lui a demandé pendant des années. Il comprendrait très bien ce moment de repos, qu’elle choisit pour se protéger, parce qu’au fond, elle ne s’est jamais protégée. Si René entourait de tous ses soins la chanteuse, il ne protégeait pas la femme. Ce n’était pas méchanceté de sa part, mais il n’a jamais protégé la femme qu’elle était.
Gala.fr : Sept ans après sa disparition, parle-t-elle encore de René avec ses trois enfants ?
Elisabeth Reynaud : Ce n’est pas un sujet qu’elle évite. Elle entretient de façon très fidèle et très actuelle le souvenir de René, mais il est certain que, pour elle-même, elle a dit qu’elle voulait commencer autre chose. Elle a même dit que la chanson ‘Encore un soir’, qu’elle a chanté à René dans les derniers moments de sa vie, était presque la chanson de l’adieu. Céline est une femme de santé, de force, elle sait qu’elle continuera à être Céline et non pas la veuve de René.
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Gala.fr : Depuis la mort de René, on a assisté à un changement, voire une révolution, de la part de Céline…
Elisabeth Reynaud : Elle l’a dit clairement, elle l’a proclamé, elle a dit : ‘Maintenant, je suis le boss !’ Ce n’était pas récent, ça faisait déjà un long moment que Céline Dion faisait elle-même ses choix en tant que chanteuse. Elle choisissait ses textes, ses musiciens. D’ailleurs, Giampaolo n’a pas tenu le coup, il n’y avait que René qui pouvait co-diriger sa carrière avec elle. Giampaolo a vu que le boss c’était elle et qu’il n’arriverait jamais à tenir les rênes de sa carrière, il a très vite renoncé le pauvre !
Gala.fr : Vous êtes actuellement en train d’écrire un nouvel ouvrage dans lequel vous évoquerez René Angélil. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Elisabeth Reynaud : J’ai rencontré René et je veux absolument lui donner une place beaucoup plus humaine, c’est pourquoi je reprends vraiment l’homme, c’est très important à mes yeux. De même que la mère de Céline, elle aussi très importante. Céline est cette fabuleuse chanteuse, mais rien n’aurait été possible dans sa vie sans sa mère et sans son homme. Pour moi, René n’était pas son pygmalion – d’ailleurs je n’aime pas ce mot – elle s’est aussi faite elle, notamment quand elle a appris l’anglais six heures par jour ou quand elle a changé sa silhouette en à peine quelques mois, c’est elle qui a vécu tout ça. Mais René est un homme passionnant et fascinant. Quant à la mère de Céline, elle est pour moi un monument. J’ai le désir de reprendre toute cette épopée folle, basée sur ces deux personnages. Et j’ai beaucoup à dire !
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Difficile donc, de ne pas évoquer son René, cet homme devenu par la suite, son grand amour. Emporté par un cancer de la gorge en janvier 2016, l’ancien manager tombé sous le charme d’une jeune Céline Dion, n’a eu d’yeux que pour elle.
D’agent à élu de son cœur, l’impresario devient donc l’homme de sa vie malgré la désapprobation de Thérèse Dion.
Six ans après cette histoire d’amour commencée dans le secret, le couple se dit oui en 1994, en la basilique de Notre-Dame de Montréal.
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