Interview – Laura Tenoudji : sa quotidienne Good Morning Insta va-t-elle continuer à la reprise de Télématin ?

Depuis le début du confinement, c’est sur son compte Instagram que Laura Tenoudji donne rendez-vous à ses fans. Aux commandes de son Good Morning Insta chaque matin, la journaliste de Télématin propose aux internautes une émission feel good dans laquelle se mêlent de belles initiatives solidaires et des conseils.

Chaque jour, les abonnés de Laura Tenoudji la retrouvent en live sur Instagram pour une émission inédite intitulée Good Morning Insta. Un format tout neuf et qui a déjà trouvé ses habitués. Interrogée par Voici.fr, la journaliste de Télématin est revenue sur la naissance de ce rendez-vous en direct sur les réseaux sociaux et sur la suite qu’elle pourrait ou non lui donner.

Voici.fr : Laura Tenoudji, en mars dernier, vous avez été contaminée par le Covid-19. Votre mari, Christian Estrosi, avait lui aussi été testé positif. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Laura Tenoudji : Bien, c’est loin derrière moi maintenant. J’ai été malade au tout début. Quand on a annoncé le confinement, j’étais déjà malade. Donc heureusement, aujourd’hui, ça ressemble à un ancien souvenir.

Le confinement est prononcé, les tournages de l’émission Télématin en plateau sont suspendus et vous décidez de lancer sur votre compte Instagram un live quotidien « Good Morning Insta ». Comment vous est venue cette idée ?
La première semaine, il n’y en a pas eu. En fin de semaine, on a essayé et on s’est retrouvé entre amies avec Charlotte Bouteloup, Sarah Doraghi, des journalistes qui étaient à Télématin avant et qui font partie de mon cercle d’amis proches, et d’autres amis qui sont toujours à Télématin. Les premiers lives étaient vraiment artisanaux, on ne savait pas de quoi on allait parler, on échangeait, on se disait qu’on allait juste se faire des échanges à brûle-pourpoint et ça a commencé comme ça. Au fur et à mesure, on y a pris goût et ça c’est un peu professionnalisé, tout en étant à la fois toujours artisanal. Et la semaine qui a suivi, on donnait rendez-vous aux internautes à 10h tous les matins. Ce n’est pas une demande de ma chaîne, c’est vraiment une initiative personnelle pour faire perdurer cette bonne humeur puisqu’on ne peut plus le faire comme on le voudrait le matin puisque c’est l’info qui a pris le relais. On continue à faire des sujets pour Télématin, que l’on enregistre, ce qui enlève toute la spontanéité qui caractérise l’émission.

C’est quand même assez différent des autres lives que l’on peut trouver sur Instagram. Vous proposez chaque jour une vraie émission d’une heure.
Forte de mon expérience de 20 ans de direct tous les jours, j’ai pu la mettre à profit pour faire ce live. Ce que je trouve intéressant et ce qu’on ne voyait pas ailleurs, c’est la succession d’experts ou de personnes qui étaient à l’origine d’initiatives solidaires. Dans mon live, il y a entre 8 et 10 personnes qui interviennent. Il y a des récurrents qui font partie de cette bande de copains, et il y a des experts nouveaux tous les jours, des initiatives solidaires qui sont mises en avant. L’idée c’est qu’il y ait un roulement, un changement, du sang neuf et l’objectif c’est vraiment de mettre en avant toutes ces personnes qui se mobilisent pour les soignants, mais pas seulement. Ce matin, on a parlé des SDF, on parle des caissières, on parle de tous ceux qui ont été exposés depuis le début du confinement et qui ont eu des difficultés. De l’autre côté, on donne la parole aux soignants et à ceux qui aident toute cette communauté : des artistes, des entrepreneurs, des fabricants français… C’est intéressant de voir comment la France se bouge pour aider.

Si c’est bien la base du live, Good Morning Insta ne met pas uniquement en lumière de belles initiatives solidaires. Qu’est-ce que l’on y trouve aussi ?
En ce moment, on a envie de nourriture intellectuelle, de savoir quel film on peut regarder le soir… Mais il y en a tellement, alors comment trier ? C’est pour ça que Charlotte Bouteloup vient nous apporter son éclairage. L’idée c’était aussi d’apporter un petit point météo (avec Myriam Seurat), des petits conseils culturels et aussi des astuces bien-être. C’est génial de mettre en avant des projets solidaires mais j’ai remarqué que ça marchait quand ils étaient associés à des conseils bien-être. Parce qu’on a aussi envie de prendre soin de soi. L’idée c’est vraiment de la culture, du bien-être et des initiatives solidaires. Ce sont les 3 grands axes de ce live. Pour nous, c’est vital de le faire. C’est entièrement bénévole. Certains me demandent : « Mais comment ça marche ? Est-ce que ça va continuer ? Il n’y a aucun modèle économique… » Le but, c’était d’apporter un peu de notre savoir-faire pour égayer la vie de cette communauté Instagram et chacun le fait avec le cœur. Et c’est du travail mine de rien car ça demande de la préparation.

Et justement, comment préparez-vous vos quotidiennes ?
J’ai la chance d’avoir beaucoup de demandes, à la fois de certaines start-up, entreprises, collectifs solidaires… Ça a commencé avec des projets niçois. Étant à Nice, dans une ville à taille humaine, il était simple de relayer les initiatives. Puis d’autres m’ont contactée. Des personnalités comme Anne Roumanoff, Alexandre Jardin m’ont également sollicitée pour avoir une tribune dans le live. On collecte tout et pendant le week-end, j’essaie de faire le planning de la semaine mais qui vient s’enrichir. Car l’avantage de ce live, c’est que si j’ai une demande la veille, je peux facilement l’inclure le lendemain. Rien n’est statique. Tous les soirs à 18h, on se fait un petit apéro entre chroniqueurs récurrents, on égraine les différents thèmes. C’est un travail d’équipe, je ne fais pas ça toute seule. On débriefe le live du matin et on prépare celui du lendemain.

Ce live fait à la maison permet à vos abonnés de découvrir toute l’équipe dans son intimité, chez elle. Vous ressentez que le lien est désormais différent avec le public ?
Ça rend plus accessible. Et nous aussi, on a des acteurs dont on est plus ou moins fans, on tombe sur leurs lives et c’est génial. On ressent également cette proximité quand on se connecte. Ce confinement a mis tout le monde sur le même piédestal, il nous rend accessible. J’avais Alessandra Sublet qui était mon invitée, on l’a cueillie au saut du lit. Elle était nature, fraîche. Et je pense que ça fait beaucoup de bien en ce moment de voir les gens naturels. Nous, on essaie de faire un effort le matin, de se coiffer mais on se maquille à peine. Ces lives apportent énormément de proximité et on en avait besoin.

En parlant de proximité… Vous n’hésitez pas à inviter les internautes dans votre cuisine pour découvrir les recettes de votre mari, Christian Estrosi.
Il me le reproche, il me dit : « Tu organises des lives pour toi, mais moi tu ne m’en organises pas » Et je lui réponds : « Mais les lives que tu pourrais faire seraient moins glamour que les miens, puisque tu es sur le front non-stop. » Donc, il s’est prêté au jeu de la salade niçoise. Et depuis, on a beaucoup de demandes, on nous demande « à quand la prochaine recette ? » On va essayer d’en faire une autre avant la fin du confinement.

L’ambiance est vraiment feel good sur le live, et vous en profitez aussi pour faire passer certains messages, notamment sur le confinement. C’est important pour vous de vous exprimer sur ce sujet ?
C’est fondamental de le rappeler. On en a tous assez, on a tous envie de sortir mais que le 11 mai, on ne reprendra pas une vie normale. Et il faut vraiment se le mettre dans la tête. Plus on sera consciencieux, plus on respectera les règles, moins on aura de risques de repartir vers un nouveau pic du virus et de prolonger ce confinement. Pour tous les professionnels, les restaurateurs, les hôteliers, les artistes… c’est un manque à gagner énorme. Donc, c’est très égoïste de ne pas respecter, rien que pour tout ceux qui ne peuvent pas, pour l’instant, exercer leur métier. Et sans doute, parce que je vis avec un élu et j’ai accès à toutes les données. Donc, je vois quand il y a un peu plus de cas et il y a un peu plus de monde dehors, en général c’est lié. Quand on voit que les rues sont un peu plus remplies, deux jours après on a des résultats où on a des nouveaux cas un plus importants. C’est aussi ça qui me permet de dire : « Attention, c’est pas fini, il est encore là ! ».

Et tout ça, sans avoir un ton moralisateur…
On essaye. Nous, on a la chance d’être dans des appartements ou des maisons. Je pense toujours à tous ceux qui vivent dans des studios, les étudiants… J’ai reçu plein de messages et j’essaie d’aider à ma façon dès que je peux et de transmettre. Les étudiants qui vivent dans 9m2, c’est quand même compliqué de leur demander de ne pas sortir du tout. Je comprends la lassitude de certains, et c’est pour ça qu’on ne peut être moralisateur. En parlant et en expliquant, on est beaucoup plus efficace.

Des annonces pour un déconfinement progressif ont été faites. Est-ce que cela signera la fin du live quotidien de Good Morning Insta ?
Pour l’instant, j’attends le retour de mon émission et j’ai vraiment envie de retrouver le public de Télématin. Toute l’équipe reste très liée. L’idée sur Instagram n’était pas de dupliquer l’émission, c’était d’apporter quelque chose de différent. En fonction de la date de la reprise, je vais voir comment je m’organise, mais c’est vrai qu’on aimerait créer un petit rendez-vous hebdomadaire.

Est-ce que ce format sur Instagram va changer votre façon de travailler après le confinement ?
C’est très inspirant, c’est sûr. Ça donne envie de mettre plus en avant tout ce qui se fait en France. Et l’avantage de ce format, c’est que l’on peut aller partout, il n’y a plus de barrières géographiques. On fait beaucoup de reportages en région, mais on doit souvent interviewer des gens qui sont disponibles, qui sont là. On a des réductions de budget aussi, donc ce n’est pas toujours évident en tant que chaîne de financer pour aller partout en France. Je trouve que les lives Instagram ont permis de décloisonner et décentraliser. Par ce biais-là, Skype ou Zoom, on peut interviewer beaucoup plus facilement des personnes qui sont à 500km des studios, de pouvoir les enregistrer et d’en faire des sujets, tout en ayant un impact et en réduisant notre empreinte carbone. Cela permet à la France entière de pouvoir exister de manière un peu plus égale.

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