Connue comme journaliste sur M6, Kareen a plus d’une corde à son arc. Pour la sortie de son album de reprises de Nina Simone, elle nous a reçus pour nous parler de sa passion.
Ici Paris : À quand remonte votre passion pour la musique ?
Kareen Guiock-Thuram : Depuis toujours. Je ne peux pas la dater précisément. J’ai été élevée à la musique enfant car mon père adore en écouter, du jazz en particulier. J’ai grandi dans une maison où il y avait toujours de la musique. Je l’associe à des moments de vie ou du quotidien, Comme le dimanche, jour de ménage aux Antilles, où mon papa nous mettait du kompa, du son de Haïti. Pour moi, la musique a quelque chose d’apaisant et de libérateur.
Comment avez-vous découvert Nina Simone ?
Par moi-même car si mon père écoutait beaucoup de jazz, il préférait le jazz instrumental. J’ai « rencontré » Nina Simone à l’adolescence. Plus je devenais femme, plus je traversais d’épreuves, plus je rentrais dans son œuvre et la découvrais profondément. C’est une histoire qui s’écrit sur du long terme avec elle.
“Mon mari Lilian est un soutien extraordinaire”
Nina, de Kareen Guiock-Thuram, sort le 28 avril.
Il y a la chanteuse et puis la femme engagée, militante pour les droits civiques aux États-Unis. Ces deux facettes de l’artiste doivent vous parler ?
Absolument ! Elles sont indissociables. Je me définis un peu comme une petite-fille de Nina Simone, parce qu’elle a aidé à ouvrir la voie et à nous rendre toujours plus libres. La manière dont je peux vivre ma vie aujourd’hui, c’est aussi parce que j’ai eu des figures et des modèles comme Nina Simone.
Le 21 avril prochain, cela fera vingt ans qu’elle nous a quittés. A-t-elle la place qu’elle mérite au panthéon des artistes ?
Oui, c’est une icône ! Depuis que je travaille sur cet album de reprises, je suis frappée de constater à quel point tout le monde la connaît et l’apprécie. Dans la moitié des films que je regarde, il y a des extraits de ses chansons. On peut l’entendre aussi dans des publicités. Elle fait complètement partie de la pop culture. Et puis elle est morte en France, elle représente donc quelque chose d’encore plus fort pour nous. Elle avait une passion absolue pour notre pays où elle a choisi de finir sa vie. Son nom de famille, Simone, c’est un hommage à Simone Signoret.
Avez-vous rencontré sa fille, Lisa Simone, qui est chanteuse également ?
Je connais ses chansons, je l’ai déjà vue sur scène. Elle chante très, très bien et j’adorerais la rencontrer, bien sûr.
Vous chantez depuis plus de vingt ans. Auriez-vous pu participer à des télécrochets ?
Impossible ! Par timidité. Je suis admirative de ces jeunes qui s’exposent à l’avis du public, des jurés, c’est très courageux. Je n’aurais pas été assez solide pour le supporter. Au début, la scène était d’ailleurs un vrai traumatisme pour moi.
“Je peux vivre ma vie aujourd’hui grâce à des modèles comme Nina Simone”
Votre mari, l’ancien footballeur et champion du monde Lilian Thuram, est-il votre premier fan ?
Il adore l’album. Il est un soutien extraordinaire ! Il assiste à tous mes concerts et il ne faut pas trop lui parler pendant le show parce qu’il le prend très mal, il veut apprécier le spectacle ! (Rires.)
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Dernièrement, vous vous êtes réjouie de la sélection en équipe de France de foot de ses deux enfants, Marcus et Khéphren, qui assurent la relève…
Oh oui ! Je suis très fière d’eux, de leur engagement, de leur capacité à travailler, à élever leur niveau sans cesse et à être performants. Ces deux gamins sont une vraie source d’inspiration pour moi. En sport comme dans la musique, on ne peut pas réussir sans travailler.
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Vous reverra-t-on présenter le JT sur M6 ?
Oui, je compte reprendre le journalisme à la rentrée prochaine, on verra sous quelle forme, rien n’est décidé. Mais par respect pour le public qui viendra me voir sur scène et pour les téléspectateurs, j’avais besoin d’être investie à 100 % dans mon activité.
PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS PROMÉ
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