Elle s’apprête à fêter ses 50 ans et la sortie de plusieurs films. La comédienne, compagne à la ville du Daft Punk Thomas Bangalter, affiche une sérénité et un optimisme réconfortants. Confidences rares.
« Je me faisais la réflexion dans le métro, il y a quelques jours. Les gens ne portent pas de masques. Cela aurait été impensable, il y a peu. C’est incroyable cette résilience collective« , s’émerveille Elodie Bouchez. La comédienne est optimiste de nature. Son côté girls next door, solaire et sans faux-semblant, a séduit le public depuis son premier rôle. C’était il y a trente ans dans Les Roseaux sauvages de Téchiné. Les gens l’abordent aussi beaucoup depuis quelques mois pour évoquer son rôle dans le biopic d’Olivier Dahan sur Simone Veil. Elle y incarnait sa mère. « J’ai eu beaucoup de chance de pouvoir interpréter des personnages d’une grande humanité, se réjouit l’héroïne du Péril jeune et de La Vie rêvée des anges. En commençant jeune, j’ai traversé les décennies et les générations sous l’œil de la caméra ». L’angoisse n’est pas de mise chez celle qui aura 50 ans, le 5 avril prochain. « Les gens me rappellent ce cap, alors difficile de l’oublier, s’amuse-t-elle. Mais je n’arrive pas à le matérialiser comme un empêchement ou un changement radical. Non, pas de crise de la cinquantaine en vue ! » En revanche, un nouveau beau rôle l’attend dans le film de Jeanne Herry, fille à la ville de Miou-Miou et de Julien Clerc, et réalisatrice du remarqué Pupille. Je verrai toujours vos visages (en salles le 29 mars) aborde avec force et humanité le thème de la justice restaurative. Ce moment difficile qui met en relation les victimes de crimes et les détenus condamnés pour ces faits. Gilles Lellouche, Miou-Miou, Fred Testot, Leïla Bekhti, Denis Podalydès, sont au sommet de leur art dans ce quasi-huis clos… Elodie Bouchez y incarne une médiatrice chargée de mettre en relation Chloé (Adèle Exarchopoulos) et son frère qui l’a violée lorsqu’elle était enfant. Un face-à-face intense entre les deux comédiennes, brillamment mis en scène par Jeanne Herry. « Elle livre son scénario comme une partition à des musiciens. Sa seule exigence, c’est qu’on connaisse le texte à la perfection, puis on se lance et elle nous accompagne sans jamais nous lâcher. J’étais ravie de ce face-à-face avec Adèle, confie la comédienne. Ce rôle m’a sorti de ma zone de confort. Je suis plus à l’aise dans l’expression des émotions. Là, il fallait que mon personnage soit à l’écoute mais se contienne pour bien mener la médiation ». Avant d’ajouter : « Dans la vie, je suis quelqu’un de très empathique avec mes proches. »
« Les gens me rappellent ce cap, alors difficile de l’oublier, s’amuse-t-elle. Mais je n’arrive pas à le matérialiser comme un empêchement… Non, pas de crise de la cinquantaine en vue ! »
Compagne depuis de nombreuses années du Daft Punk, Thomas Bangalter, Elodie avoue avoir goûté la volonté d’anonymat de ce dernier. Une décision « confortable ». « Cela crée des vies compliquées d’appartenir à un groupe de musique aussi adoré« , regrette-t-elle. Le musicien a aujourd’hui décidé de se consacrer à des projets personnels après 28 ans de collaboration avec son complice de Daft Punk, Guy-Manuel de Homem-Christo. Il accepte de prendre désormais sa part de lumière. Il sortira au printemps la musique symphonique qu’il a composée pour le spectacle de danse Mythologies d’Angelin Preljocaj. Elodie Bouchez ne regrette néanmoins pas qu’il ait fait tomber… le casque. « Il y a de la place pour deux ! », lance-t-elle. Et pour plus encore… Car l’actrice se réjouit aussi que leurs deux fils de 14 et 21 ans se destinent à des métiers artistiques. « Les fruits ne tombent jamais loin de l’arbre, glisse-t-elle. Le plus jeune crée déjà des films et des musiques sur son ordinateur. L’aîné est chef opérateur. Cela m’a rassurée de le voir choisir une filière de bac théâtrale, comme moi. J’avais son âge lorsque Les Roseaux sauvages sont sortis. Cela m’emplit d’une nostalgie, douce et positive ». Elle, qui a grandi en région parisienne dans un milieu très éloigné du show-biz – son père a été chauffeur de taxi et sa mère assistante de direction – est reconnaissante envers ses parents « de ne pas avoir eu peur à l’époque, ils ont eu raison« , dit-elle. De fait, Elodie Bouchez a su très tôt qu’elle voulait être comédienne. « Fêtes de fin d’année à l’école, spectacles dans des clubs de vacances, toutes les occasions étaient bonnes pour jouer, énumère celle qui a été bercée par Les Bronzés, les films de Pierre Richard ou de Louis de Funès« . Découverte au sortir de l’adolescence, elle a ensuite dû s’accommoder des fluctuations et des reliefs de ce métier. « J’ai appris très tôt l’art de la patience, reconnaît-elle. Il faut savoir attendre les beaux projets, ne pas se sentir frustrée et trépigner ». Elle a rejoint la troupe du Théâtre national de la Ville de Paris pendant douze ans. Son expérience hollywoodienne pour la série Alias a, elle aussi, été très formatrice. « Si je devais le refaire, je le referai. J’ai appris l’autonomie. Là-bas, on attend d’un acteur qu’il arrive prêt, mais il n’y a pas d’échange, de véritable collaboration avec le metteur en scène. Je préfère le côté latin des Français », analyse-t-elle. Dans le prochain film de Laetitia Masson, elle incarne une chanteuse comme c’était déjà le cas dans le film Guy d’Alex Lutz. Son compagnon ne l’a pas fait répéter pour ces rôles. Pas de collaboration artistique en vue entre eux non plus. Chacun sa route pour get lucky.
Cet article est à retrouver dans le Gala N°1554 disponibles dans tous les kiosques dès ce jeudi 23 mars 2023.
Crédits photos : Michel Hartmann
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