Alors que tout semblait aller pour le mieux, la comédienne, qui vient de souffler ses 87 bougies, est victime d’une récidive de son cancer du péritoine. Pas question pour elle de baisser les bras. Interview choc d’une vraie guerrière…
La dernière fois que nous nous étions parlé, l’actrice pensait être guérie de son cancer et pouvait repartir le cœur léger au Sénégal, pays qu’elle aime tant. Mais en rentrant de cette délicieuse parenthèse africaine au printemps dernier, elle se rend à sa visite de contrôle. Et alors qu’elle s’attend à ce qu’on lui dise que tout va bien, c’est la douche froide : récidive ! Courageuse, elle reprend donc les séances de chimio, mais ces dernières l’épuisent au point qu’elle se voit mourir. À bout de forces, elle décide de tout stopper et d’entamer un nouveau procédé dans lequel elle met tous ses espoirs. Elle nous raconte…
France Dimanche : Comment allez-vous, très chère Mylène ?
Mylène Demongeot : Écoutez, ça ne va pas trop mal, mis à part un bon rhume de cerveau – que voulez-vous c’est de saison ! J’expérimente surtout un nouveau protocole pour soigner ce foutu cancer qui a récidivé. Après avoir une fois de plus subi de nombreuses séances de chimiothérapie tout l’été, j’étais tellement épuisée que j’ai imploré mes médecins de tout stopper. Certes vous essayez de me soigner, leur ai-je dit, mais en même temps vous me tuez ! Je n’en pouvais plus.
FD : Vous avez alors tout arrêté ?
MD : Oui, et de m’en remettre à un grand professeur qui pratique l’immunothérapie et se révèle être un homme extrêmement réputé en la matière. C’est un processus qui, apparemment, fait des miracles – je connais au moins quatre personnes qui sont complètement guéries grâce à ça – et surtout qui ne vous éreinte pas comme la chimio. Alors, je croise les doigts. J’aimerais beaucoup que ça marche, pour arrêter de rechuter tous les six mois. Car je vous jure, c’est insupportable !
FD : Quand avez-vous rechuté ?
MD : Je suis rentrée de mon voyage au Sénégal fin mars, tout allait pour le mieux. Mi-mai, je me suis rendue à la visite de contrôle que je dois faire deux fois par an, et là… patatras ! c’était reparti ! J’y allais pourtant en toute confiance, avant qu’on ne m’annonce la récidive. C’est quand même une sacrée cochonnerie ce truc ! Vous vous pensez guérie, et tout d’un coup, c’est reparti… C’est sans fin. Alors j’ai recommencé la chimio. Mais après je ne sais combien de séances entre juin, juillet et août, j’étais à bout de forces, ça me tuait !
FD : À ce point-là ?
MD : Bah oui. Et j’ai deux films à tourner moi, donc je n’ai absolument pas le temps d’être malade ! Et puis, ça ne m’intéresse pas, ça me casse même vraiment les pieds. Le professeur m’a donc proposé l’immunothérapie qui ne nécessite qu’une séance toutes les trois semaines, à l’inverse de la chimio dont le rythme est une séance hebdomadaire. D’ailleurs, là, je suis de retour à Paris et au moment où l’on se parle, à l’hôpital, pour subir ma deuxième séance. Mais au moins, entre deux, vous vivez, vous allez plutôt bien, disons que vous n’êtes pas complètement handicapé par cette immense fatigue qui vous assomme. Il faut dire qu’en parallèle, les médecins vous prescrivent des vitamines, minéraux, etc., afin d’aider votre corps à être plus puissant et de vous donner la force nécessaire pour résister à cette nouvelle attaque.
FD : Comment se déroulent les séances ?
MD : On vous met une perfusion et un casque réfrigéré afin que vous ne perdiez pas vos cheveux. Ah oui, parce que ça suffit ça aussi ! Je les avais perdus une fois, mais pas deux, ras-le-bol ! Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais après ma première chimio, j’étais toute pelée. Ensuite, pour vous éviter de songer au pire et de trouver le temps trop long, vous vous plongez dans un bon bouquin. Et vous laissez la médecine faire son effet en priant pour que, ce coup-ci, ça fonctionne.
FD : Vos médecins sont-ils optimistes avec ce nouveau traitement ?
MD : Oh oui, très ! C’est une technique plus jeune et bien moins invasive, avec des effets secondaires moindres. Surtout, on a de très bons retours, donc oui, je suis pleine d’espoir ! Si tant de gens s’en sont sortis grâce à ça, pourquoi pas moi ? J’ai quand même du répondant.
FD : Malgré tous ces coups du sort, vous gardez toujours bon moral et optimisme…
MD : Parce que je refuse de me laisser abattre, ce serait lui laisser gagner la partie et il en est hors de question. Je me battrai jusqu’au bout ! Je ne peux pas mourir…
FD : Quels sont ces projets qui vous tiennent tant à cœur ?
MD : Deux films qui me réjouissent ! Un dont je vous reparlerai en temps voulu, car même si j’ai déjà accepté ce rôle magnifique, il manque encore le financement. Quant au second, bien sûr, c’est la suite de Maison de retraite. J’ai eu Kev Adams au téléphone de nouveau il y a quelques jours. Il bosse d’arrache-pied l’écriture de ce nouveau scénario, dont je suis impatiente de découvrir la teneur. Vous voyez pourquoi je n’ai pas le temps d’être malade et pourquoi je m’attelle à ce point à guérir ?! En sortant de l’hôpital, j’en profiterai aussi pour voir tout un tas de gens que je n’ai pas souvent l’occasion de voir, moi qui vis dans ma campagne [en Mayenne, ndlr]. Donc là, j’ai une semaine parisienne plutôt chargée, très mondaine pour une fois !
FD : Vous avez fêté vos 87 printemps ce 29 septembre…
MD : Oh oui, avec les amis qui vivent près de moi et mes animaux. C’était simple et sympathique. Mes chats ont eu un vrai dîner de fête, genre régime spécial anniversaire grand chic avec double ration pour tout le monde. Je peux vous dire qu’ils se sont goinfrés ! Pendant ce temps-là, hélas, un renard affamé qui passait près du poulailler a bouffé mon si gentil et brave dindon. Il avait beau faire 9 ou 10 kilos, il ne restait plus rien d’Arthur… C’est la vie à la campagne.
FD : Que pouvons-nous vous souhaiter ?
MD : Que la magie opère ! L’immunothérapie est miraculeuse, paraît-il. Je ne demande qu’à voir… En attendant, croisez les doigts, les orteils, tout ce que vous pouvez. Et quoi qu’il en soit, après la première séance, je me sentais déjà bien mieux, alors on y croit… Haut les cœurs !
Caroline BERGER
Source: Lire L’Article Complet